Texte tiré du site Bulletin sportif consacré au sport étudiant. 

Après un intérim qui aura duré quatre années, Pierre Boulerice laissera sa place de président du conseil d’administration du Réseau du sport étudiant du Québec à l’ancien ministre libéral David Heurtel. L’annonce officielle sera faite lundi, mais Bulletin sportif a pu s’entretenir avec ce passionné de sport au lendemain de la tenue de l’Assemblée générale annuelle du RSEQ.

M. Heurtel est principalement connu du grand public parce qu’il a été ministre libéral de 2014 à 2018. Il a été à la tête du ministère de l’Environnement durant trois ans et a passé une année comme ministre de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion. Il avait auparavant été pdg du Parc olympique de 2011 à 2013.

Actuellement avocat au sein du cabinet Fasken où il se spécialise notamment en matière de relations gouvernementales, de responsabilité sociale des entreprises et d’immigration, M. Heurtel est également président du C.A de l’organisme Ali et ses prince(sse)s d’Ali Nestor, dont on a souvent entendu parler pour son énorme impact sur la persévérance scolaire via les arts martiaux dans le quartier St-Michel, à Montréal.

Ancien joueur de basketball au secondaire et au cégep avec le Collège Brébeuf, M. Heurtel adore le sport et il suit tout ce qui se passe ici comme aux États-Unis, notamment dans la NCAA. D’ailleurs, il admire beaucoup le symbole que représente la NCAA et le travail que cet organisme a pu accomplir. Il cite en exemple le développement du sport féminin.

Il y a quelques mois, Gustave Roel, pdg du RSEQ et Stéphane Boudreau, directeur général adjoint, ont approché David Heurtel pour s’enquérir de son intérêt. « Dès le départ, ils m’ont fait savoir qu’ils recherchaient quelqu’un qui connaît la machine gouvernementale afin de se présenter comme un meilleur partenaire pour le gouvernement », nous raconte le nouveau président.

Au fil des conversations, celui qui les avait côtoyés dans les couloirs du stade olympique durant deux ans a jugé qu’il pourrait certainement aider le RSEQ à se développer. Il a d’ailleurs établi divers chantiers sur lesquels il veut travailler. Les communications stratégiques, la gouvernance et le financement font partie de ses priorités.

« D’abord, il est nécessaire pour le RSEQ de mieux faire valoir ses initiatives et ses programmes auprès des élus et des fonctionnaires. Depuis des années, des programmes de promotion des saines habitudes de vie, de la bonne alimentation et de lutte contre la tabac ont été mis sur pied. Et bien sûr, la pandémie démontre l’importance que la pratique du sport peut avoir sur la santé physique et mentale des jeunes. En faisant mieux valoir ce qui est fait, nous pourrons encore mieux contribuer à promouvoir ces aspects », explique-t-il.

M. Heurtel ajoute : « Les communications doivent également se faire auprès de la population. Tout le monde qui passe par l’école a vu le logo du RSEQ, mais ce que nous faisons peut-il être encore mieux connu? Certainement. Ce n’est assurément pas un reproche à l’équipe en place. Les organismes se concentrent tous sur leur mission avec des ressources parfois limitées. »

Au chapitre de la gouvernance, j’ai demandé à M. Heurtel ce qu’il pensait du fait que le conseil d’administration composé de 12 individus ne comptait que trois femmes et une seule personne issue des minorités visibles? Sa réponse a été claire : « J’ai été député de la circonscription de Viau, soit l’arrondissement Villeray-St-Michel-Parc-Extension, à Montréal et j’ai été ministre de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion. Je suis très sensible à l’enjeu de la représentation. Évidemment, je ne contrôle pas la composition du C.A. du RSEQ, mais j’ai aussi fait ce constat en regardant l’équipe et je vais faire ce qui est en mon pouvoir pour promouvoir la diversité. »

En ce qui concerne les finances, M. Heurtel nous mentionne : « Il est encore trop tôt pour parler de plan, mais il est clair qu’il faudra parler à tous les gouvernements. Et c’est pour cette raison que le chantier des communications sera important pour bien mettre en évidence le travail du RSEQ. Tous les chantiers sont interreliés. Puis, il faudra explorer les opportunités du côté du privé également. »

Enfin, M. Heurtel a tenu à dire à quel point il croyait en la grande force du RSEQ, soit sa présence importante dans la société. « Le sport est fondamental dans la société québécoise, c’est dans notre ADN. Le RSEQ peut jouer un rôle dans le combat que nous menons actuellement face à la pandémie. »

David Heurtel est particulièrement fier de souligner que plus de 200 000 étudiants-athlètes ça représente aussi des parents, des entraîneurs, des professeurs. Pour lui, le rôle social et communautaire qu’a le sport en rassemblant et en réunissant les gens est mis en évidence en ce moment. « Le sport étudiant crée un esprit de communauté, une collectivité. C’est très démocratique parce que tout le monde peut y participer.. Et en ce moment, on a particulièrement besoin du sport pour contribuer au bien-être mental et à la réussite de nos jeunes. De nouvelles études sortent régulièrement à ce sujet. »

Le nouveau président du C.A. du RSEQ aura certainement du pain sur la planche. Cependant il semble savoir où il veut aller, il est assurément très enthousiaste et a beaucoup d’espoir qu’il saura utiliser la pandémie comme une opportunité.