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Kelvin Kiptum tué dans un accident de voiture au Kenya

Kelvin Kiptum Kelvin Kiptum - PC
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Le détenteur du record du monde du marathon Kelvin Kiptum, grand favori pour le titre olympique aux Jeux de Paris cet été, est mort dimanche soir dans un accident de la route dans le centre du Kenya, à l'âge de 24 ans.

« L'accident s'est produit vers 23H00 (20H00 GMT). La voiture avait trois occupants. Deux sont morts sur le coup tandis qu'un a été transporté à l'hôpital, » a déclaré à la presse le commandant de la police du comté d'Elgeyo Marakwet, Peter Mulinge, confirmant que les deux (morts) sont Kiptum et son entraîneur Gervais Hakizimana.

« C'est Kiptum qui conduisait en direction d'Eldoret, a-t-il ajouté, précisant qu'il avait perdu le contrôle du véhicule. Une passagère a été blessée et a été transportée d'urgence à l'hôpital », a-t-il indiqué.

Kiptum avait fait une irruption tonitruante dans le monde du marathon, battant le record du monde de la discipline à Chicago en octobre dernier (2 h 00 min et 35 sec), pulvérisant de 34 secondes le temps de son compatriote Eliud Kipchoge, pour le troisième marathon de sa carrière seulement.

Il avait également remporté les deux précédents, à Valence en 2022 et Londres en 2023.

Le Kényan avait annoncé qu'il allait tenter de devenir le premier homme à courir un marathon officiel sous la barre symbolique des deux heures à Rotterdam le 14 avril.

« Kelvin Kiptum et son entraîneur Gervais Hakizimana sont morts dans un terrible accident de voiture, alors qu'ils rentraient au camp d'entraînement », a détaillé son agent, l'ancien athlète belge Marc Corstjens, annonçant sur Instagram la « triste nouvelle ».

« Nous sommes bouleversés et profondément attristés d'apprendre la mort de Kelvin Kiptum et de son entraîneur, Gervais Hakizimana, a réagi le président de la fédération internationale d'athlétisme, Sebastian Coe, saluant dans un communiqué un athlète extraordinaire qui laisse un héritage extraordinaire ».

« Il nous manquera », a-t-il conclu.

« Enorme perte »

« C'est une énorme perte », a déclaré le double champion olympique (2012, 2016) kényan du 800 m David Rudisha, se disant « choqué et profondément attristé » dans un message sur le réseau social X.

La fédération kényane d'athlétisme a également fait part de sa « profonde tristesse », et la société organisatrice des six marathons majeurs (Boston, New York, Chicago, Berlin, Londres, Tokyo) s'est dit « dévastée par la nouvelle », dans des messages sur X.

Kiptum a perdu la vie non loin de ses routes d'entraînement et de son village d'origine de Chepkorio, à une quarantaine de kilomètres d'Eldoret, dans la vallée du Rift, haut lieu de la course de fond kényane.

Il était entraîné par le Rwandais Gervais Hakizimana, qui avait rencontré Kiptum en 2013 pendant ses séjours d'entraînement au Kenya avant de devenir son entraîneur à plein temps en 2020.

Ce décès rappelle la mort brutale d'un autre grand marathonien kényan, Samuel Wanjiru, au même âge en 2011, près de trois ans après son titre olympique en 2008 aux Jeux olympiques de Pékin.

La police avait conclu à un meurtre, affirmant que l'athlète avait chuté d'un balcon avant d'être frappé à la tête avec un « objet contondant ».

L'athlétisme kényan a été endeuillé en octobre 2021 par le meurtre d'une de ses espoirs de la course de fond Agnes Tirop, retrouvée poignardée à l'âge de 25 ans dans sa maison d'Iten, non loin d'Eldoret. Son mari est poursuivi pour meurtre.

Kelvin Kiptum, la comète du marathon

L'athlète kényan Kelvin Kiptum, mort dimanche dans un accident de la route, avait ébahi le monde de la course à pied en réussissant l'exploit de s'emparer du record du monde du marathon à Chicago en octobre dernier.

Encore inconnu il y a deux ans, Kiptum avait fait une irruption fracassante sur la planète marathon en s'emparant à son troisième essai seulement du record du monde, en 2 heures 00 minutes et 35 secondes à Chicago, plus rapide que son compatriote Eliud Kipchoge, légende de l'athlétisme. Le décès de Kiptum à 24 ans, alors que la gloire lui semblait promise cette année, est aussi brutal que l'avait été son ascension.

Kiptum avait prévenu qu'il essaierait d'être le premier homme à courir un marathon officiel en moins de deux heures à Rotterdam le 14 avril. Il était également l'immense favori des Jeux olympiques de Paris (26 juillet - 11 août).

En octobre dernier, le jeune Kényan avait volé sur le bitume de Chicago, accélérant sans fléchir pour battre le record du monde, moins d'un an après son premier essai sur la distance à Valence (Espagne, 2h01:53 en décembre 2022).

Une trajectoire folle, à l'opposé de celle du plus grand coureur de l'histoire, Eliud Kipchoge, contre qui il n'aura jamais couru.

Kipchoge, âgé de 39 ans, double champion olympique et ancien recordman du monde, avait lui triomphé après une carrière construite par étape, d'abord sur la piste jusqu'à ses 27 ans. Il vise un troisième titre olympique à Paris cet été.

« Courir, manger, dormir »

Kiptum s'entraînait près de son village d'origine, Chepkorio (ouest), à une quarantaine de kilomètres d'Eldoret, haut lieu de la course à pied kényane.

Il était guidé notamment par le Rwandais Gervais Hakizimana, résident français, coureur de niveau national qui avait rencontré Kiptum pendant ses séjours d'entraînement au Kenya, qui a lui aussi trouvé la mort dimanche dans l'accident de la route. Un troisième occupant, blessé, a été hospitalisé. La police kényane n'a pas indiqué son identité.

« Quand on faisait des séances de côtes dans la forêt près de chez lui, il était petit mais nous suivait, pieds nus, après avoir gardé les chèvres et les moutons. C'était en 2013, il n'avait pas encore vraiment commencé la course à pied », racontait Gervais Hakizimana à l'AFP en octobre.

Kiptum avait commencé à courir régulièrement en 2016. En 2019, il avait réussi deux semi-marathons très rapides en deux semaines (60:48 à Copenhague puis 59:53 à Belfort, France), lorsque Gervais Hakizimana lui avait proposé de le coacher pour le marathon.

Forçat de l'entraînement, Kiptum courait régulièrement plus de 250 kilomètres par semaine, et parfois plus de 300, des chiffres rares même au très haut niveau, assurait son entraîneur, qui échangeait avec son coureur en swahili et en anglais.

« Il ne fait que courir, manger, dormir », ajoutait le coach.

Le décès de Kiptum à 24 ans rappelle la mort brutale d'un autre grand marathonien kényan, Samuel Wanjiru, au même âge.

Wanjiru, champion olympique en 2008 aux Jeux olympiques de Pékin, avait trouvé la mort en 2011 après avoir chuté d'un balcon.