Mia Vallée et Pamela Ware ont des approches différentes
Après des contre-performances aux Championnats mondiaux aquatiques de la FINA qui ont privé l'équipe canadienne d'un billet pour les Jeux olympiques de Paris au tremplin synchronisé de 3 mètres et d'une deuxième place au tremplin individuel de 3 mètres, les plongeuses Mia Vallée et Pamela Ware ont choisi des approches différentes pour rebondir.
Vallée a décidé de mettre une croix sur la première étape de la Coupe du monde de plongeon, présentée de jeudi à dimanche au Parc olympique de Montréal. Pour sa part, Ware espère vite crever l'abcès en se rachetant devant parents et amis.
« Vous devez vous adapter aux nouvelles informations, aux circonstances changeantes et reconnaître que vous devez faire les choses différemment, parce qu'elles ne se sont certainement pas déroulées comme nous l'espérions aux Mondiaux à Doha », a souligné le directeur en chef technique de Plongeon Canada, Mitch Geller, mardi.
Ware s'est classée au 25e rang lors de l'épreuve individuelle au tremplin de 3 mètres et Vallée, au 29e échelon. Elles n'ont donc même pas accédé à la demi-finale.
Puis lors de l'épreuve synchronisée au tremplin de 3 mètres, Ware a raté son saut d'appel au bout du tremplin lors de leur dernier saut et elle s'est laissée choir dans la piscine, les pieds devant. Elles ont dû se contenter du 15e rang et ont ainsi été privées de leur billet pour les Jeux de Paris, cet été.
« Je crois qu'elle a sous-estimé l'environnement dans lequel elle allait se retrouver à Doha, la pression qu'elle allait ressentir et d'autres facteurs qu'elle n'était pas prête à affronter, a dit Geller au sujet de Ware. C'était un événement majeur et très long. Les juges étaient sévères. C'était très dur au niveau des émotions. »
« Elle a eu de la difficulté à s'adapter au synchro et à l'individuel. Sa préparation avait été interrompue souvent. Mais ç'a été encore pire que nous aurions pu l'anticiper », a reconnu Geller.
Ware a préféré ne pas donner d'entrevues avant la Coupe du monde à Montréal, souhaitant limiter les distractions avant les épreuves. Elle voulait éviter d'avoir à revenir sur sa contre-performance à Doha.
La plongeuse native de Greenfield Park avait raté un saut d'une manière semblable lors des demi-finales de l'épreuve individuelle au tremplin de 3 mètres aux Jeux olympiques de Tokyo en 2021. Ware avait pris une pause du sport par la suite, avant de reprendre les activités de manière plus sérieuse en 2023.
Ware, qui est âgée de 31 ans, a d'ailleurs brillé durant la saison 2023 de la Coupe du monde de plongeon, accumulant cinq médailles, en plus de remporter le bronze aux Mondiaux à Fukuoka en juillet.
« Nous pensions qu'elle avait surmonté le traumatisme associé à Tokyo. Elle avait été en mesure de rebondir, a dit Geller. Ce n'est pas comme s'il y avait eu de nombreux signes. »
« C'est maintenant une grande inquiétude pour elle, a-t-il ajouté. Mais elle a beaucoup d'expérience ».
Geller a rappelé que Ware n'était pas la seule plongeuse à avoir raté un saut de la sorte en compétition. Il a aussi noté qu'elle semblait à l'aise à l'entraînement.
Le vrai test aura lieu ce week-end, sous le regard de ses proches.
De la fatigue pour Vallée
En ce qui concerne l'absence de Vallée, Geller a parlé d'une gestion de la fatigue à revoir.
Étudiante à l'Université de Miami, Vallée a participé aux championnats nationaux américains et a ressenti de la fatigue excessive. Elle a ensuite réussi le nécessaire lors des championnats canadiens pour se qualifier pour les Mondiaux.
« Je crois que de sauter la Coupe du monde de Montréal est la bonne décision, a dit Geller. Si tôt après Doha, il n'y avait pas beaucoup de valeur ajoutée à participer à une autre compétition sans avoir changé le régime d'entraînement. »
Vallée, de Kirkland, avait gagné l'argent lors de l'épreuve individuelle au tremplin de 3 mètres aux Mondiaux en 2022. La plongeuse âgée de 22 ans avait gagné le bronze lors de l'épreuve synchronisée au tremplin de 3 mètres en compagnie de Ware à la Coupe du monde de Montréal en mai 2023. Elles avaient aussi remporté l'argent en août à la Super finale de la Coupe du monde, en Allemagne, en août.
En plus de Ware au tremplin de 3 mètres, Caeli McKay, une Albertaine qui habite maintenant Montréal, et Kate Miller, d'Ottawa, seront à surveiller ce week-end à la plateforme de 10 mètres.
Chez les hommes, Nathan Zsombor-Murray, de Pointe-Claire, et Rylan Wiens, de Pike Lake, en Saskatchewan, tenteront de poursuivre sur leur lancée après avoir terminé respectivement neuvième et cinquième à la plateforme de 10 mètres à Doha. Ils ont aussi pris le cinquième rang lors de l'épreuve synchronisée à la plateforme de 10 mètres.