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RÉSULTATS

Un nuage noir plane au-dessus des Mondiaux de patinage artistique à Montréal

Nikolaj Sorensen Nikolaj Sorensen - PC
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Mise à jour

Montréal accueillera finalement les Championnats mondiaux de patinage artistique du 20 au 24 mars prochain, mais un nuage noir plane au-dessus de l'événement en raison d'allégations d'agression sexuelle contre un membre de l'équipe canadienne et la suite de la saga de dopage sportif concernant la patineuse russe Kamila Valieva.

Le danseur Nikolaj Sorensen a toujours nié les allégations d'agression sexuelle dont il fait l'objet. Malgré cela, sa partenaire Laurence Fournier Beaudry et lui s'étaient retirés des Championnats canadiens, qui s'étaient déroulés quelques jours après la publication des allégations dans le 'USA Today' le 4 janvier.

Ils ont toutefois participé aux Championnats des quatre continents, du 29 janvier au 4 février, et ont été sélectionnés par Patinage Canada pour représenter le pays aux Mondiaux, qui auront lieu au Centre Bell.

« Je continue de nier les allégations et je vais tenter de me défendre du mieux possible, a dit Sorensen, mercredi. Évidemment, quand quelque chose comme ça sort dans les médias, le mal est fait et je pense que c'était ça l'intention plus qu'autre chose. Il y a toutefois des règles de confidentialité qui sont en place pour de bonnes raisons.

« La situation est extrêmement difficile pour nous et elle nous a beaucoup affectés, a-t-il ajouté. Le fait que nous soyons ici démontre notre confiance en nous, en notre intégrité et notre désir de partager la beauté de notre sport avec les gens de Montréal lors des Mondiaux. »

Les Mondiaux de patinage artistique devaient être présentés à Montréal en mars 2020, mais ils ont été annulés en raison de la pandémie de COVID-19. Patinage Canada a représenté avec succès la candidature de Montréal pour cette année.

Les patineurs canadiens ont foulé la glace du Centre Bell mercredi, en préparation pour l'événement. Ils ont marché sur des oeufs lorsqu'ils ont été questionnés au sujet de la participation de Sorensen et Fournier Beaudry aux Mondiaux.

« Ce sont des collègues d'entraînement de longue date, a rappelé la patineuse Marjorie Lajoie. J'étudie en santé sexuelle et je me dirige vers la sexologie et la psychologie. C'est donc un sujet qui me touche énormément. Je vais dans ce domaine pour faire des changements.

« Je pense beaucoup à la présumée victime, mais à tout le monde là-dedans, a-t-elle ajouté. C'est une situation difficile. C'est difficile de répondre. On dirait qu'il n'y a jamais de bonne réponse. »

L'agression sexuelle présumée aurait eu lieu en 2012 à Hartford, au Connecticut. Les allégations ont été formulées par une entraîneuse américaine de patinage artistique et ex-patineuse qui était âgée de 22 ans à l'époque. Sorensen était âgé de 23 ans.

Sorensen n'a pas pu préciser les échéanciers de l'enquête dans cette affaire.

La situation est entre les mains du Bureau du commissaire à l'intégrité du sport du Canada (OSIC) et du 'Center for SafeSport' aux États-Unis.

L'OSIC a été créé en juin 2022 en tant qu'organisme indépendant visant à traiter les plaintes et les rapports d'abus et de mauvais traitements dans le sport.

« Nous avons des critères de sélection qui sont connus depuis longtemps, a affirmé la cheffe de la direction générale de Patinage Canada, Debra Armstrong. Nous sélectionnons l'équipe en fonction de ces critères, et c'est ce que nous avons fait.

« (L'OSIC) est un organisme indépendant et nous faisons partie du programme. Le dossier sera géré entièrement de manière indépendante », a-t-elle ajouté.

Toujours en attente d'une explication claire

Les athlètes canadiens espèrent également voir un autre tribunal leur rendre bientôt justice.

Patinage Canada a demandé au Tribunal arbitral du sport (TAS) d'infirmer la décision de l'Union internationale de patinage (ISU) et d'amender les résultats de la compétition de patinage artistique par équipes des Jeux olympiques de Pékin en 2022.

Le TAS a disqualifié Valieva pour dopage sportif le mois dernier. Cependant, la demande de contestation canadienne convoite la médaille de bronze, après que les Russes aient été rétrogradés à la troisième place plutôt qu'à la quatrième — après le retrait des points qui avaient été octroyés à Valieva.

L'ISU a été contrainte par le verdict du TAS prononcé le 29 janvier à céder la première place de la compétition par équipe aux États-Unis, suivis du Japon, deuxième.

« Les règles sont les règles et elles devraient être suivies, a dit Roman Sadovsky, qui faisait partie de l'équipe canadienne à Pékin. Là, on dirait que nous sommes dans une zone grise. Toutes les personnes à qui j'ai parlé jusqu'à maintenant ont été incapables de donner une bonne raison pour expliquer la décision qui a été prise. »

L'ISU a retiré les points de Valieva — elle pouvait obtenir un maximum de 10 points pour les programmes court et libre —, mais n'a pas ajouté un seul point au total des autres équipes qui ont gravi les échelons du classement de la compétition.

La décision de l'ISU a donc limité le Canada à la quatrième place, un point seulement derrière la Russie.

« Nous travaillons tous très fort dans l'espoir de pratiquer un sport sécuritaire et propre, a dit Sadovsky. C'est important d'avoir déposé cet appel et oui, une médaille serait incroyable et une belle récompense pour tous nos efforts. »