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RÉSULTATS

Vicky Savard, d'Instagram aux parquets des mondiaux

Vicky Savard Vicky Savard - Volleyball World
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Après avoir roulé sa bosse aux quatre coins de l'Europe au cours des dernières années, la volleyeuse Vicky Savard a finalement sa chance de briller avec le maillot canadien. Un rêve qui commençait à s'estomper, jusqu'à ce que des vidéos de ses performances attirent l'attention sur Instagram.

Il y a longtemps que l'athlète de 29 ans espérait recevoir l'appel de l'équipe nationale et c'est dans un contexte pour le moins inhabituel que le tout s'est enfin concrétisé.

À la fin de l'été 2021, Savard a pris part à un tournoi en compagnie de l'Équipe du Québec du côté de Lévis. Présente à l'événement, Veronic Laplante, entraîneure adjointe de l'équipe de volleyball de l'Université McGill, a profité de l'occasion pour capter et publier diverses séquences vidéo sur les médias sociaux.

Un peu plus tard, le téléphone sonnait. « Shannon Winzer, l'entraîneure de l'équipe nationale, a contacté Veronic (Laplante) pour apprendre à me connaître. Elle voulait savoir si je souhaitais participer aux camps de l'équipe », raconte Savard, qui n'a pas manqué la chance d'aller démontrer son savoir-faire.

« Après quelques démarches, j'étais dans l'avion en direction de Vancouver pour participer à un camp. J'y suis allé à mes frais. Je ne pouvais pas refuser cette opportunité. »

Après une participation au Championnat de la NORCECA à la fin août 2021, où elle aidé la formation canadienne à remporter la médaille de bronze, elle est demeurée dans le giron de l'équipe et elle se retrouve aujourd'hui au Championnat du monde de volleyball qui se déroule aux Pays-Bas et en Pologne.

« J'ai fait beaucoup de sacrifices durant ma carrière et ç'a été un peu long avant que j'arrive à mon but. Je me suis vraiment au bon endroit en ce moment en représentant le Canada et je considère que je suis tout à fait sur mon X », poursuit fièrement celle qui a utilisé son expérience acquise dans les clubs européens pour faire sa place dans l'équipe de l'unifolié.

« Au début, j'étais un peu la petite nouvelle, mais dès cette année, tout le monde a appris à se connaître et je pense avoir un rôle de leadership naturel, fait-elle valoir. Je n'ai pas l'expérience internationale des joueuses plus jeunes, mais j'en serai à ma septième saison en Europe. Ce sont des expériences différentes, mais très importantes. »

Les objectifs à court et long terme

Le Canada n'a pas trouvé le chemin de la victoire à ses deux premiers matchs au Championnat du monde. Il a été défait en trois manches contre la Serbie avant de subir le même sort, le lendemain, face aux Américaines. Les joueuses savaient que la commande était lourde pour ces deux affrontements et elles ne se sont pas laissé abattre par ces revers contre deux des puissances mondiales.

« Ce n'est certainement pas le début de tournoi espéré. On savait que la tâche n'allait pas être facile contre la Serbie et les États-Unis et on voulait quand même essayer de voler des sets. Ce n'est pas la fin du monde, mais ça aurait été le fun d'aller chercher plus. Au moins, il y a eu de l'amélioration entre les deux matchs », a expliqué Savard.

Le Canada a toutefois bien rebondi après ces deux défaites, l'emportant coup sur coup contre le Kazakhstan, jeudi, et la Bulgarie, vendredi. Les Allemandes seront les dernières adversaires des canadiennes avant la deuxième ronde.

Les quatre meilleures équipes de chaque groupe passeront au tour suivant. Avec leurs deux récentes victoires, les Canadiennes ont obtenu leur billet pour la deuxième phase qui débutera le 4 octobre.

Si le deuxième tour était un objectif à court terme pour Vicky Savard, Kim Robitaille et l'équipe canadienne, l'objectif à long terme demeure les Jeux olympiques de Paris en 2024. Le Canada devra bien placer ses pions au cours des deux prochaines années afin de prendre part au prochain tournoi olympique, ce qui serait une première fois depuis les Jeux d'Atlanta, en 1996.

« Ça fait tellement longtemps que le Canada n'a pas été aux Olympiques en volleyball chez les femmes. La route sera longue, mais ce n'est pas du tout irréaliste. Il va falloir bien jouer et obtenir de bons résultats dans les prochains mois pour concrétiser notre place à Paris dans deux ans. »

D'ici là, Vicky Savard compte profiter de chaque instant de ce séjour pour le moins inattendu. Elle a encore de la difficulté à réaliser tout ce qui lui arrive.

« Au début, il fallait que je me pince. C'est un tournoi d'envergure. Il n'y a pratiquement rien de plus gros que le Championnat du monde dans notre sport. Il n'y a pas si longtemps, j'étais assise dans mon salon et je regardais ces filles-là aux Jeux olympiques, maintenant, je fais partie de la game. C'est gros, très gros pour moi ! » se réjouit Vicky Savard.