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RÉSULTATS

25 ans d'émotions - Michel Laplante : le Naturel

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Mise à jour

Vous pourrez voir le reportage de la série 25 ans d'émotions,  Michel Laplante : Le Naturel, ce soir à 18 h 30 sur RDS et RDS.ca.

Comme dans le film culte de baseball datant de 1984, Le Meilleur (The Natural), mettant en vedette Robert Redford, Michel Laplante est arrivé de nulle part avec son talent naturel pour débuter tardivement sa carrière de baseball et faire écarquiller bien des yeux.

Laplante qui a grandi à Val-d'Or, excelle dans plusieurs sports. En 1987, à l'âge de 18 ans, il essaie le baseball pour la première fois. Son évolution phénoménale attire l'attention et il est référé aux Bisons de St-Eustache au niveau junior élite. Convaincu par Michel Landry, alors président de Baseball Québec dans la région d'Abitibi-Témiscamingue, le président des Bisons, Larry Bélisle, l'invite au camp de l'équipe en 1989.

Malgré son manque d'expérience au baseball et le fait d'être entouré de jeunes qui ont pratiqué leur sport depuis la tendre enfance, Michel se démarque, entre autres, en tant que lanceur avec une balle rapide hors du commun et une précision chirurgicale. Au bâton, il apprend rapidement à terroriser les lanceurs et après son premier mois au baseball élite, son nom apparaît au sommet des frappeurs alors qu'il frappe pour une moyenne de plus de ,500.

À sa deuxième saison dans l'élite et avec l'insistance de sa future épouse, Francine Gendron, Laplante participe à un camp qui a lieu à Ville LaSalle, mené par des recruteurs des Braves d'Atlanta. Les Braves retiennent les noms de trois joueurs, incluant celui de Laplante. Alors âgé de 21 ans, Laplante est questionné au sujet de son parcours et lorsqu'il mentionne qu'il en est à sa deuxième saison à vie dans le baseball, le recruteur est impressionné. Laplante se remémore :

« Le recruteur des Braves m'a dit : Si tu n'avais pas eu 21 ans, on te faisait signer un contrat professionnel tout de suite. »

 « Ça a changé ma vie. »

Laplante donne raison aux recruteurs des Braves alors qu'il participe à ses dernières séries au baseball junior en 1990. Rarement utilisé comme lanceur, il est envoyé sur la butte et soulève sa formation à des hauteurs inespérées, brillant en finale face à une formation qui avait pourtant tout raflé durant l'été : les Associés de Laval.

À la surprise générale, Laplante et les Bisons sont sacrés champions de la Ligue de baseball junior élite. Laplante est élu joueur par excellence des séries et il est louangé par l'entraîneur-chef des Associés, Éric Tétrault.

« On a été battus par un seul homme »

Sa carrière junior se termine en beauté, mais qu'est-ce qui attend Laplante par la suite?

Il poursuit sa folle ascension et parvient à se tailler une place dans l'équipe nationale du Canada. Laplante attire les regards des Pirates de Pittsburgh qui repêchent le Québécois en 1992. Il atteint le niveau AA, mais la grève du baseball majeur vient freiner ses élans.

Déçu, il prend son baluchon et part à l'aventure à Taïwan où ils se taille une place dans une équipe de baseball professionnel. Il devient instantanément la coqueluche des fans locaux le temps d'une saison.

Son parcours le mène ensuite au baseball indépendant, où il porte l'uniforme des Black Wolf de Madison.

En 1999, il reçoit l'appel d'un mordu de baseball, Miles Wolff, qui lui propose de revenir jouer près de chez lui avec une nouvelle équipe professionnelle : Les Capitales de Québec. En plus de donner un coup de main au niveau du recrutement et des ventes de l'équipe, Laplante est le joueur vedette de sa formation et il connaît la meilleure saison de sa carrière, ce qui ne passe pas inaperçu aux yeux des Expos de Montréal qui lui offrent un contrat. Son expérience à Montréal est de courte durée et Laplante revient dans l'organisation des Capitales.

À la suite de sa carrière de joueur, il occupe le poste de gérant des Capitales à partir de 2005. Travailleur insatiable, il fonde la compagnie B-45 qui produit un nouveau type de bâton à l'époque, après avoir entendu un ingénieur forestier lui vanter les qualités du bouleau jaune, l'arbre emblématique du Québec.

Dans ces bâtons, Laplante voit quelque chose de magique comme dans le film The Natural, puisque le bâton semble beaucoup plus solide que les autres. Comme si ce bâton était incassable! Cette idée folle de créer des bâtons avec un bois différent permet à son entreprise de gagner en popularité et au fil du temps, plusieurs joueurs des majeures utilisent les bâtons B-45.

Quand le destin frappe

En septembre 2016, le destin de Laplante prend une tournure tragique alors que l'hélicoptère dans lequel il monte s'écrase dans la rivière Restigouche au Nouveau-Brunswick. Bob Bissonnette et le pilote, Frédérick Décoste, perdent la vie dans l'accident, mais Laplante survit par miracle.

La vie lui offre une deuxième chance et il en profite pour réaliser ses rêves les plus fous.

Avant l'accident, Laplante rêvait d'une structure permettant aux jeunes de Québec de pratiquer leur sport toute l'année. Son rêve se concrétisera sous forme du dôme au Stade Canac, une structure de 24 mètres de haut permettant aux jeunes joueurs de baseball, principalement en sport-études, de pratiquer à l'abri des intempéries.

Laplante continue de s'impliquer auprès de la communauté de baseball et crée notamment des liens avec Cuba afin de permettre aux jeunes joueurs de baseball de vivre des expériences inoubliables. L'ancien maire de Québec, Régis Labeaume, n'a que de bons pour Laplante dans le documentaire.

« Michel Laplante, c'est bien plus que des balles de baseball. C'est bien plus que des bâtons de baseball. C'est un gars de notre communauté qui a probablement sauvé des jeunes. »

À sa manière, Michel Laplante a grandement contribué à l'essor du baseball au Québec.