Dans une suite d’événements qui en laisse plusieurs perplexes, l’équipe canadienne féminine de basketball trois contre trois a été privée par la Fédération internationale de basketball (FIBA) du droit de participer au processus de qualification en vue des Jeux olympiques de Tokyo.

Une des membres de la formation, la Québécoise Catherine Traer, était de passage au balado « Du centre-ville » vendredi pour décrier cette situation perçue comme étant aussi aberrante qu’injuste pour une équipe qui jouit pourtant d’un classement mondial plus qu’avantageux. Les Canadiennes sont présentement répertoriées au deuxième rang.

L’athlète de 25 ans originaire de Chelsea avoue que ses coéquipières et elles étaient sans mot lorsqu’ont reçu la confirmation qu’elles ne feraient pas partie des 20 équipes invitées en Inde, en mars 2020.

« C’était une nouvelle choquante pour l’équipe au complet. On ne s’attendait vraiment pas à ça. La FIBA a énormément de règlements afin de pouvoir participer aux qualifications, et on a fait de notre mieux pour s’y conformer. On pensait avoir une bonne chance d’aller aux qualifications, puis ensuite de prendre part aux Olympiques. On aurait assurément été parmi les six meilleures nations présentes aux qualifications », a expliqué Traer en entrevue.

« Les tournois que nous avons remportés cet été faisaient partie d’une ligue appelée la Women’s Series. Pas toutes les équipes au monde y étaient inscrites. (...) Le fait que nous soyons un bien plus petit pays que la Chine par exemple a fait que moins de joueuses ont accumulé des points durant l’ensemble de la saison. Donc selon le calcul utilisé par la FIBA, nous venions au 26e rang mondial », a-t-elle spécifié.

Pendant ce temps, l’équipe masculine du Canada, qui prend part depuis plus longtemps à ces compétitions internationales, a vu ses joueurs accumuler suffisamment de points pour que sa délégation fasse partie du top-12 mondial.

« Même si on a eu toute une performance, nous n’avions pas les points requis au cumulatif pour que ça fasse une différence. La FIBA nous a dit qu’elle était de notre côté et qu’elle essayait de trouver une manière de nous faire entrer dans les qualifications parce qu’on avait démontré qu’on formait une très bonne équipe. Mais puisque notre équipe masculine n’entrait pas automatiquement dans le tableau des qualifications [pour ce faire, il aurait fallu qu’elle fasse partie du top-3 au monde], on devait s’en remettre à notre total de points, et il nous en manquait. »

À travers cet ensemble de spécificités, la FIBA se donne aussi le mandat de démocratiser la pratique du basketball à trois contre trois, ce qui pourrait être à long terme une stratégie intéressante, mais qui dans le court terme pénalise certaines nations.

« L’idée est de faire grandir le sport. La FIBA a dû regarder le classement et prendre les meilleures décisions possibles. C’était délicat. Elle avait un laissez-passer à attribuer et il ne nous a pas été attribué. Elle aurait pu nous permettre d’entrer, sauf qu’il y avait des ‘mais’. C’est ce qui est décevant... », a-t-elle conclu.