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RÉSULTATS

La confiance accordée aux non repêchés rapporte chez le Heat

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Non repêchés, et alors? Gabe Vincent, Max Strus, Duncan Robinson... le Heat sait pouvoir compter sur ses seconds couteaux aux parcours singuliers, plus affamés et impliqués que jamais pour jouer un rôle important dans la finale NBA et s'y faire un nom.

Dimanche, Miami s'est imposé au forceps à Denver (111-108) pour égaliser à une victoire partout lors de l'ultime série avant le titre NBA. Une victoire d'autant plus probante que leur adversaire ne s'était pas encore incliné sur son terrain depuis le début des éliminatoires.

Et si les leaders Jimmy Butler et Bam Adebayo ont évidemment été prépondérants (21 points chacun), c'est Gabriel Vincent qui a fini meilleur marqueur avec 23 points inscrits, fort d'une adresse redoutable (8/12 dont 4/6 derrière l'arc). Excellent tireur, le meneur de 26 ans, qui en avait marqué 19 trois soirs plus tôt, impressionne par sa sérénité et sa capacité à jouer juste.

« Il fait partie de ces gars qui ont tracé leur voie, en faisant fi des "tu n'es pas ceci, tu n'es pas cela"… Je pense que beaucoup de gens vont découvrir qui est Gabe Vincent », a estimé Adebayo, se rappelant qu'en 2021 « il nous avait mis une fessée lors d'un match de préparation aux Jeux olympiques avec le Nigeria. Il avait déjà ce type d'énergie, cette hargne et cette colère. Ce jour-là, j'ai senti qu'il était l'un des nôtres ».

« Mériter et travailler dur »

Pour le pivot, « les non repêchés peuvent être titulaires en finale NBA et ça n'a aucune importance qu'ils n'aient pas été sélectionnés ».

Miami, qui n'en compte pas moins de neuf, plus de la moitié de son effectif, en a sollicité sept durant ces séries, un nombre jamais atteint en 57 ans en NBA. Outre Vincent, figurent Max Strus, également titulaire, Duncan Robinson, Caleb Martin, Haywood Highsmith, Omer Yurtseven et le vétéran Udonis Haslem, garant d'une « Heat Culture » prônant goût de l'effort et dévouement à l'équipe.

Haslem, intérieur de 42 ans, est avec le club depuis 20 ans. Il avait su convaincre le président Pat Riley de le recruter, après une première saison professionnelle à Chalon-sur-Saône (2002-2003) en France. Il aura été de toutes les finales de Miami dont celles gagnées en 2006, 2012 et 2013.

« Il n'est pas possible de mesurer le caractère, la discipline ou le sens des responsabilités d'un joueur lors d'un repêchage, or beaucoup de ces éléments sont parfois négligés. On te donnera ici la même chance que si tu étais sélectionné en première position. Il suffit de le mériter et de travailler dur », a expliqué Haslem au New York Times.

La NBA compte 126 joueurs non repêchés, soit environ un quart du contingent. Et au Heat, ces « laissés-pour-compte » sont montés en grade, concentrant un tiers des points marqués par l'équipe lors de la saison régulière écoulée.

« Des compétiteurs et des gagnants »

Aussi, l'entraîneur Erik Spoelstra déplore-t-il qu'on réduise ses joueurs à ce statut. « C'est fini ça, c'est un manque de respect que de continuer à parler d'eux de cette façon. Ces gars ont prouvé qu'ils étaient des compétiteurs et des gagnants. »

« J'apprécie qu'il ait dit cela. Cela signifie beaucoup et il a raison. Mais c'est quelque chose qui nous collera toujours à la peau, même si avec ce qu'on fait pour l'équipe, cela ne résonne plus vraiment en nous », a réagi Max Strus, dont la force de caractère fut éclatante dimanche, avec ses quatre paniers primés d'affilée (14 pts) au premier quart, pour faire oublier son 0/9 trois soirs plus tôt.

Duncan Robinson, qui a mis le Heat sur la voie du succès au dernier quart en marquant les dix premiers points à 100 % de réussite, assurait récemment « qu'en tant que négligé, quand on vous donne l'opportunité de porter ce maillot, vous avez envie de vous défoncer ». Il a d'ailleurs été récompensé en 2021, avec un contrat à 90 millions de dollars sur cinq ans.  

« Quand vous êtes dans cette position (de non repêché), vous êtes prêt à faire n'importe quoi », a abondé Caleb Martin, pas encore en vue dans cette finale, mais qui fut déterminant contre Boston au tour précédent, ses 19,3 points de moyenne (60,2 % de réussite aux tirs) le plaçant dans la discussion pour le trophée de joueur par excellence de la finale de l'Est finalement échu à Jimmy Butler.