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AMM : Olivier Aubin-Mercier estime que le moment est propice à quitter pour la retraite

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Olivier Aubin-Mercier a souvent frappé l'imaginaire des amateurs d'arts martiaux mixtes avec ses déclarations pour le moins imagées.

Vendredi, dans les moments d'hilarité suivant sa deuxième conquête du titre des poids légers de la Professional Fighters League, le Montréalais en a rajouté une couche.

« Back-to-back, taba***k! », a-t-il crié dans le micro avec un large sourire, au grand plaisir de ses supporters québécois ayant fait le voyage vers Washington pour assister à son tout dernier combat.

De passage au 5 à 7 lundi afin de discuter de cette page qui se tourne à l'âge de 34 ans, « OAM » a assuré qu'il ne regrette absolument pas l'utilisation d'un juron bien senti.

« Mon but, c'est que vous passiez les images sans [aucune censure], a raconté Aubin-Mercier, toujours farceur dans l'âme. J'ai tellement de fun à le dire chaque fois! »

En obtenant un verdict unanime des juges après cinq durs rounds face à l'Américain Clay Collard, Aubin-Mercier a non seulement obtenu le chant du cygne qu'il espérait, mais aussi garni son compte en banque d'une deuxième bourse de 1 M$ en l'espace d'un an.

De quoi partir la tête un peu plus tranquille vers une retraite bien méritée.

« Il y a eu beaucoup d'émotions depuis vendredi et c'est encore un peu weird, a convenu l'ancien de l'UFC. Je pense que ça va me prendre du temps avant de réaliser ce qui s'est réellement passé. Avant le combat, je ne vivais pas vraiment de stress. J'espérais juste finir sur une bonne note. Maintenant, le monde me demande : ‘Es-tu content? Tu viens de gagner 1 M$'. »

Le fait qu'il ne se sente pas « flotter sur un nuage » malgré ce nouveau succès est l'une des raisons qui font qu'Aubin-Mercier vit aussi sereinement avec son choix.

« C'est là que je m'aperçois que j'ai pris la bonne décision [en arrêtant de combattre]. Après ma victoire, je n'étais ni chaud ni froid. J'étais content que ça soit terminé et que j'aille voir mes proches. J'ai des choses prévues avec eux au cours des prochains mois, et je suis content que ça puisse finalement arriver. (…) Je suis content de partir, parce que je me dis qu'en poursuivant une autre année, ça aurait peut-être été dangereux pour ma santé et ma tête », a-t-il souligné avec franchise.

Une défaite aurait été une toute autre histoire

Mais s'il ne ressent plus une joie euphorique qui perdure dans le temps après une victoire, comment aurait-il réagi en cas d'échec contre Collard?

« Je dirais quand même qu'advenant une défaite, j'aurais été triste. C'est ça qui est bizarre avec les arts martiaux mixtes; la victoire, ça passe rapidement, mais la défaite, ça reste longtemps. C'est impitoyable comme sport. Une victoire, [le feeling] dure trois jours. Une défaite, j'en faisais des cauchemars encore deux ou trois mois après! » 

Ayant disputé huit combats en l'espace de deux ans dans le dernier droit de sa carrière de combattant, la fatigue s'est installée pour le mi-trentenaire.

À cet égard, il est permis s'il était trop exigeant aux plans psychologique et physique de s'entraîner de façon aussi assidue et de fouler l'octogone à une telle fréquence.

« Je serais de mauvaise foi de dire que oui. Il y a des gens qui travaillent de 9 h à 18 h toute leur vie pour subvenir aux besoins de leur famille. Moi, j'ai décidé de pratiquer un sport qui ne demande pas de travailler longtemps. Oui, il y a des dangers et des risques à prendre. Mais ça peut être très payant. (...) Je ne me sentirais pas bien d'affirmer que c'était difficile. De toute façon, j'ai aimé ça l'aventure. J'en suis fier et je le serai toute ma vie », a relativisé Aubin-Mercier.

Les risques ne seront plus les mêmes dorénavant, mais le sympathique athlète les voit tout de même arriver dans le détour.

« Je sais que le ‘blues du sportif' est maintenant un danger qui guette et auquel je devrai faire attention. [Je crains ça] parce que les AMM, ça me représente et que je vais arrêter de le pratiquer. Ça fait partie de ma personnalité, même si elle a d'autres facettes. (...) Mais malgré tout, dans l'état actuel des choses, c'est fini pour de vrai », a-t-il conclu, refusant de se projeter trop loin et d'imaginer un scénario dans lequel l'envie de combattre redevient trop forte.