Le monde de la boxe est toujours sous le choc à la suite de la défaite par K.-O. du Québécois Adonis Stevenson, qui repose depuis dans un coma artificiel au CHU de Québec.

Après être tombé sous les coups d'Oleksandr Gvozdyk au onzième round, l'ancien champion a été transporté d'urgence à l'hôpital après avoir expérimenté des symptômes d'une commotion cérébrale samedi.

Depuis les événements, de nombreux observateurs du monde pugilistique ont eu l'opportunité de se prononcer. « Je suis bouleversé, a avoué l'expert en boxe Russ Anber lors de l'émission le 5 à 7. C'est quelque chose qu'on n'aime jamais entendre dans la boxe. Adonis a fait sa carrière à passer le K.-O. à ses adversaires. On aime tous voir des combats excitants, mais personne ne souhaite qu'une chose comme celle-là arrive. C'est le côté du sport que je déteste le plus. »

Une situation triste pour tout le monde

Présent à Québec, l'analyste de RDS ne croyait pas que le boxeur québécois était si mal en point. « Oleksandr Gvozdyk a utilisé une bonne combinaison pour terminer le combat. On sentait qu'Adonis était un peu épuisé et la main droite de son adversaire touchait la cible de plus en plus souvent. Stevenson avait semblé passer la tempête, mais les coups étaient durs. J'ai eu l'impression qu'il était épuisé et puis il s'est fait faire mal. C'est à ce moment que la droite est arrivée pour le mettre K.-O. Je n'ai jamais pensé qu'il y avait quelque chose de plus grave qu'un knock-out. »

Anber a eu l'impression de revoir une scène qui a marqué l'histoire de la boxe québécoise il y a 38 ans. « Quand j'y repense en rétrospective, c'était comme les mêmes scènes du combat de Cleveland Denny en 1980 au Stade olympique face à Géatan Hart quand il avait glissé dans un coin du ring avant de tomber. Mais sur le coup, on n'y a pas pensé. J'étais avec Marc Ramsay, Stéphan Larouche, Pierre Bouchard et François Duguay, mais personne ne croyait qu'on assistait à quelque chose de grave. »

Anber a trouvé le combat divertissant. « C'était un très bon combat et le plan de match de Gvozdyk était évident. Il cherchait à éviter la main gauche d'Adonis en bougeant continuellement. L'Ukrainien prenait son temps et Adonis gagnait des rounds. Il était en avance, mais plus le combat avançait et plus il y avait un certain épuisement comme lors de la rencontre avec Badou Jack. Adonis avait du mal à terminer les trois derniers assauts. »

L'ancien champion du monde Jean Pascal veut croire que les choses vont se replacer. « C'est malheureux, a dit Pascal. Je suis triste et j'éprouve beaucoup de sympathie pour la famille. Je crois qu'Adonis va se remettre de cet événement sans trop de séquelles. »

Quant au réputé entraîneur Stéphan Larouche, il parle d'un long repos qui attend le boxeur blessé. « S'il y a eu commotion cérébrale, il y aura une période de repos avec un retour progressif avec un protocole de réinsertion qui n'existait pas avant. Ce sont des événements que l'on ne peut pas prévoir. Est-ce qu'on peut l'éviter? Sans doute que l'on peut faire mieux encore. »

De son côté, Marie-Eve Dicaire, nouvelle championne du monde des poids super-mi-moyens de l’IBF, est consciente des risques rattachés à la pratique de son sport.« C'est une réalité à laquelle nous sommes confrontés. On nous conscientise beaucoup à la défensive, mais on sait qu'il y a un côté dangereux. C'est cette adrénaline qui nous pousse. »

Pour sa part, l'ancien boxeur Éric Martel-Bahoeli estime que l'encadrement devrait être resserré.  « Quand un boxeur se fait passer le K.-O., une équipe médicale devrait l'encadrer jusqu'à son départ de l'amphithéâtre. L'entraîneur n'est pas qualifié pour détecter des choses comme celle-là. »

Une fin de soirée inquiétante pour Adonis Stevenson
Gvozdyk est le nouveau champion
ContentId(3.1300196):Boxe : Gvozdyk ferme les lumières à Stevenson
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