Erik Bazinyan conserve ses titres contre Jose de Jesus Macias
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Les deux dernières fois que Jose de Jesus Macias s'était retrouvé dans le ring avec des boxeurs québécois, le Mexicain avait joué les trouble-fêtes, défaisant Francis Lafrenière et Steven Butler.
Mais contre Erik Bazinyan, jeudi soir en finale d'un événement d'Eye of the Tiger Management présenté au Cabaret du Casino de Montréal, tout laissait croire que le scénario serait différent.
D'abord, parce que le Lavallois d'origine arménienne est un pugiliste résolument plus axé sur les habiletés que Butler et Lafrenière et puis, parce que le passage du Mexicain chez les super-moyens est assez récent, lui qui a déjà évolué chez les légers à un certain moment de sa carrière.
En toute logique, Bazinyan (30-0) l'a ainsi emporté par décision unanime des juges (98-92, 98-92 et 97-93), sauf que les pointages ne reflètent pas nécessairement fidèlement l'allure du duel : le favori de la foule en a eu plein les bras et s'est même retrouvé en danger à au moins une reprise.
« Ç'a été un bon spectacle, mais peut-être pas le genre de spectacle qu'on espérait, a mentionné le promoteur Camille Estephan après la 30e victoire en autant de combats de son protégé. Macias est bon, il faut lui donner ça. Il envoie des bombes, il est très dangereux. Alors qu'Erik boxe avec sa tête, il est technique. C'est ce que ça donne... mais on est heureux avec la victoire. »
« On savait qu'on était dans un dossier physique, que ç'allait être à Erik de contrôler l'agressivité. Ç'a peut-être été fait à un niveau supérieur auquel on s'attendait, a ajouté son entraîneur Marc Ramsay. Macias est un boxeur très, très fort physiquement et pas seulement dans ses coups. »
Après deux rounds où il n'a presque pas lancé de coups, de Jesus Macias (28-12-4) s'est mis en marche au troisième et est parvenu à atteindre Bazinyan solidement avec sa main arrière. Ce dernier a ensuite tenté tant bien que mal de répliquer, mais son rival était clairement plus incisif.
Heureusement, « BZO » a réussi à renverser la tendance au cinquième round en touchant de Jesus Macias à la tempe, ce qui a évidemment ralenti ses ardeurs. Mais au septième, le Mexicain a repris l'ascendant en ébranlant Bazinyan avec une droite qui l'a expédié dans l'un des coins.
« Erik a été ébranlé, tout le monde l'a vu, mais ce qui m'inquiétait le plus, c'est que j'ai vu une baisse importante de son niveau d'énergie, a dit Ramsay. Ça m'inquiétait parce qu'il y avait à ce moment-là encore trois rounds à faire. On voulait qu'Erik reste concentré, qu'il soit brillant. »
Sauf qu'encore une fois, le Québécois est parvenu à se tirer d'impasse en ayant le dessus dans la plupart des échanges des deux derniers rounds pour ainsi conserver ses titres des super-moyens de la NABA et de la NABF. À noter que Bazinyan est classé 2e à la WBA, 2e au WBC, 8e à l'IBF et 2e à la WBO. Son clan n'a pas précisé quel genre d'adversaire il affrontera à son prochain duel.
Chose certaine, certains doutes ont continué d'émaner après une deuxième prestation en dents de scie face à un boxeur expérimenté. En février plus tôt cette année, Bazinyan avait en effet peiné face à l'ancien aspirant mondial Alantez Fox avant de l'emporter par décision majoritaire.
« Est-ce qu'il est prêt pour un boxeur de la trempe de [Saul] “Canelo” [Alvarez]? Non, je ne crois pas, a analysé Estephan. Ça prend des combats comme ceux contre Fox et de Jesus Macias pour arriver au top. C'est comme si tu allais à l'Université Harvard. Tu n'apprends pas ça au gymnase.
« En ce moment, je dirais qu'il n'a pas atteint son plein potentiel... il est peut-être à 80-85. »
« Est-ce qu'il y a quelqu'un de vraiment prêt pour “Canelo”?, s'est interrogé Ramsay. Il y a encore beaucoup de pièces du puzzle à mettre en place avant que ça arrive, mais en attendant, c'est très important de continuer à travailler. On ne peut pas attendre après “Canelo”, il faut s'améliorer. »