Beterbiev contre Bivol II : ce serait fait!
COLLABORATION SPÉCIALE
La nouvelle est d'abord sortie sur la page du réseau X de l'excellent journaliste de boxe Dan Rafael : le champion unifié de toutes les ceintures majeures des mi-lourds, Artur Beterbiev (21-0, 20 K.-O.), accorderait sa revanche au Russe Dmitry Bivol (23-1, 12 K.-O.) le 22 février prochain en Arabie Saoudite dans le cadre des « Saisons Riyad » organisées par Turki Alalshikh.
On se souvient que le Québécois d'adoption a ravi la ceinture WBA du protégé de Matchroom en l'ajoutant à sa joaillerie bien garnie avec celle du WBC, de la IBF et de la WBO, tout en s'accaparant de celle vacante de « Ring Magazine » par décision majoritaire des juges, à Riyad le 12 octobre dernier.
Une décision fort méritée pour Beterbiev, mais qui a été décriée par Eddie Hearn, son entourage et même par son excellence d'Arabie. On se souvient qu'avant le combat, Beterbiev, pour la première fois de sa carrière, était dans le rôle du négligé.
Turki Alalshikh avait immédiatement promis une revanche à Bivol. Toutes les parties étaient d'accord sur l'intérêt d'un Beterbiev/Bivol II, mais selon Bob Arum, le promoteur de Top Rank, il n'était pas réaliste d'envisager ce scénario avant l'automne 2025. Son avis était partagé par la majorité des experts et journalistes.
Les raisons évoquées tenaient compte du temps habituellement requis pour qu'un champion récupère totalement entre deux combats, des dates du Ramadan, période de jeûne et de recueillement sacré pour Artur qui en 2025 débute le 28 février et prend fin le 29 mars. De plus, le peu de succès des « Saisons Riyad » à l'extérieur de l'Arabie Saoudite laissait présager que les galas de boxe de General Entertainment demeureraient dorénavant à l'intérieur du cadre de ces festivités des « Saisons Riyad » qui se déroulent depuis le 11 octobre dernier jusqu'au 28 février 2025.
D'ailleurs, la IBF, dès la fin du titanesque combat en octobre dernier, avait exigé le début des négociations entre le clan de Beterbiev et celui de son aspirant obligatoire Michael Eifert (13-1, 5 K.-O.). Ce dernier n'a livré qu'un seul combat depuis sa victoire contre Jean Pascal en mars 2023 qui l'a propulsé dans cette position.
Bob Arum devait même confier avoir un rendez-vous avec le boxeur le plus populaire au monde, le Mexicain Canelo Alvarez (62-2-2, 39 K.-O.), champion unifié des super moyens, pour tenter de le convaincre d'une troisième incursion chez les mi-lourds pour affronter Artur. On se souvient que Canelo est devenu champion WBO en passant le K.-O. au 11e round à Sergei Kovalev en 2019, mais a échoué dans sa quête d'aller chercher le titre WBA contre Bivol en 2022, s'inclinant par décision.
Ce qu'il faut en déduire c'est qu'Artur et son équipe ont bien analysé la situation, l'état du champion qui a émergé du combat du 12 octobre sans blessures ni marques au visage, et conclu que la date présentée par Alalshikh, comme ses propositions financières, convenaient.
L'espacement de quatre mois entre les deux affrontements sera le plus court délai entre deux combats pour Beterbiev en près de 10 ans, soit depuis juin 2015, alors qu'une opération à l'épaule l'avait tenu à l'écart jusqu'en juin 2016. Depuis cette période, il a livré 12 combats avec une moyenne d'un peu plus de huit mois d'écarts entre chaque combat, le double de l'écart actuel.
Les conditions étant réunies, c'est certainement la meilleure chose à faire pour Beterbiev, qui aura 40 ans le 21 janvier prochain. De l'autre côté, Bivol aura encore frais en mémoire la douleur ressentie devant les charges balistiques de son adversaire et c'est à mon avis impossible que son niveau de confiance soit aussi élevé que lors de la première confrontation.
Enfin, c'est une excellente nouvelle pour tous les amateurs de boxe qui auront l'occasion de revoir une confrontation entre non seulement les deux meilleurs mi-lourds de leur génération, mais également entre deux boxeurs qui appartiennent à la liste du top-10, livre pour livre.
Le programme en entier qui va être présenté en même temps que Beterbiev/Bivol II semble extrêmement prometteur, peut-être le plus relevé de ces événements du Moyen-Orient qui ont débutés il y a à peine un an, le 28 octobre 2023, avec la présentation du duel entre Tyson Fury et Francis Ngannou. Je vais en reparler dans une chronique prochaine.
Le choc des David
Évidemment, les choses sont plus simples quand les deux vedettes d'un événement appartiennent à la même équipe. Premier Boxing Champions (PBC) a annoncé que le 1er février prochain au T-Mobile Arena de Las Vegas, 21 jours avant Beterbiev/Bivol II, on connaîtra l'aspirant universel des mi-lourds alors que les excellents invaincus David Benavidez (29-0, 24 K.-O.) et David Morrell (11-0, 9 K.-O.) vont tenter de faire un maître.
Tous les deux ont complètement dominé leurs adversaires chez les super-moyens, mais las d'attendre un appel du champion de la division, Canelo Alvarez, ils ont tous deux fait le saut chez les mi-lourds à leur dernier combat avec succès.
Ils sont positionnés au sommet de l'échelle des aspirants du WBC et de la WBA et, à moins qu'on se retrouve devant une trilogie pour la suprématie de la division, le gagnant sera le prochain adversaire légitime à Artur Beterbiev s'il conserve ses acquis le 22 février.
Un livre sur la carrière de Russ Anber
J'ai un rendez-vous la semaine prochaine avec l'auteur Paul Harrietha qui est à écrire la biographie de mon ami Russ Anber.
Russ, une dilettante de la boxe, a connu un parcours atypique et exceptionnel à partir des années 1970 alors qu'il était l'assistant de l'entraineur et « cutman » Bernie Ewenson du gymnase 20th century, avant de devenir lui-même « cutman » pour les grands champions de boxe internationaux.
Il est également le fondateur du meilleur équipement de boxe spécialement adapté aux besoins spécifiques des boxeurs et entraineurs modernes, la marque Rival, dont il en est également le concepteur.
Ses produits sont distribués partout dans le monde par ses magasins à Montréal, Las Vegas, Londres et Paris.
Dans son parcours, il a été un excellent entraineur de boxe, fondateur du gymnase Ring 83 où ont été formés les Otis Grant, Howard Grant et David Lemieux. Il a été aussi brièvement président de la Fédération québécoise de boxe olympique.
Au travers tout ça, il a aussi contribué à l'éducation populaire de la boxe par ses qualités de communicateur comme analyste à de nombreux Jeux olympiques pour CBC, comme animateur de son émission « In This Corner » à TSN, et lors de sa participation à de nombreuses émissions à RDS et maintenant à TVA Sports.
Il a récemment été proposé par ses pairs pour accéder à la liste des nominations pour une potentielle intronisation au Temple international de la renommée de la boxe. On en connaitra le résultat d'ici quelques semaines, mais je suis confiant qu'il reçoive assez de votes de la part des représentants des médias internationaux pour qu'il y accède.
Russ Anber, une carrière en boxe depuis 56 ans, j'ai bien hâte de lire ça!
Pour en finir avec le combat Tyson c. Paul
En entrevue, Jake Paul s'est senti obligé de se défendre contre les prétentions populaires que son combat contre Mike Tyson était scripté.
Il a toutefois avoué avoir levé le pied et ménagé Tyson quand il a réalisé, à compter du 3e round, que l'ex grand champion était, disons léthargique.
• À ne plus inviter au même souper, Sylvester Stallone et Jake Paul. Notre Rocky légendaire prétend que Mike Tyson mériterait un Oscar pour son rôle dans le combat contre Paul. Il estime que Tyson a ménagé Paul et lui a suggéré d'être reconnaissant parce qu'il lui a sauvé la vie en retenant ses coups.
Une déclaration qui n'a pas bien passé auprès du Youtubeur qui aurait répliqué en traitant Stallone de menteur et de face de chirurgie plastique.
Stallone a retiré son commentaire depuis.
• La jolie « Ring Girl » de ce populaire combat sur Netflix, Sydney Thomas, qui vient d'avoir 21 ans, a vu ses réseaux sociaux exploser et se majorer de plus de 2 millions de nouveaux abonnés depuis cette fameuse soirée.
Dans les coulisses de la boxe
• La bible de la boxe, la revue « Ring », qui vient d'être acheté par Turki Alalshikh d'Arabie Saoudite, sera à nouveau disponible pour abonnements à compter du 19 décembre prochain. En attendant, on aura remarqué que depuis la vente du prestigieux magazine par Golden Boy, la page web est inactive. Les nouveaux abonnés seront admissibles à remporter une voiture Mercedes décapotable.
• L'enfant terrible de la boxe Ryan Garcia (24-1, 20 K.-O.) doit remonter sur le ring au Japon le soir de la veille du jour de l'an dans un combat de boxe d'exhibition face à l'ex-champion mondial du kickboxing Rukiya « Demolition Man » Anpo, une célébrité dans son pays.
C'est ce dernier qui a tellement fait mal paraitre le grand Manny Pacquiao (62-8-2, 39 K.-O.) il y a quelques mois, au point de lui faire perdre l'envie d'un retour à 45 ans.
Garcia est actuellement sous le coup d'une suspension d'un an par la commission athlétique de New York depuis qu'il a testé positif à des substances illicites lors de son combat contre Devin Haney. Cette situation n'est pas conflictuelle avec son exhibition au pays du soleil levant.
Son promoteur Golden Boy n'a pas encore donné sa bénédiction. Des discussions en ce sens sont en progression.
Bonne boxe et à la semaine prochaine.