Christian Mbilli s'empare du titre avec un K.-O. au 1er round
Christian Mbilli a terrassé Maciej Sulecki d'un violent uppercut au menton au premier round pour devenir champion du monde intérimaire des super-moyens du World Boxing Council, vendredi, au Centre Vidéotron.
Après une combinaison de crochets au corps, Mbilli (29-0, 24 K.-O.) a trouvé l'ouverture et touché de plein fouet Sulecki (33-4, 13 K.-O.).
Le CV de Sulecki, no 7 au WBC, ne laissait pas entrevoir une victoire aussi expéditive. À sa dernière sortie, en janvier, il avait surpris l'aspirant kazakh Ali Akhmedov chez lui, lui passant le K.-O. au 10e round. Il n'a jamais été près de créer une deuxième surprise ce vendredi.
Mbilli s'est lancé à l'attaque dès les premiers instants du round, plaçant plusieurs crochets de droite à la tête du Polonais.
« J'ai bien aimé voir toutes ces droites passer au-dessus de la garde de Sulecki », a souligné Marc Ramsay, maintenant entraîneur de six champions du monde.
« Nous sommes fiers d'avoir un boxeur à l'ancienne, qui se bat rapproché et lance sans arrêt des coups, a ajouté Ramsay. Cet art de se battre à l'intérieur s'est un peu perdu dans l'ère moderne. »
Le Montréalais n'a jamais relâché ses attaques, jusqu'à la combinaison fatidique. Sulecki a bien tenté de se relever, mais toujours instable sur ses jambes, l'arbitre Michael Griffin a signalé la fin des émissions après 2:28 d'action.
« On voulait placer ce coup, mais c'est arrivé trop rapidement, a déclaré Mbilli après le gala, disputé devant 5324 personnes. Mais on a beaucoup travaillé sur ce coup pendant le camp d'entraînement. »
« C'est certain qu'on pratique ce coup tous les jours, mais nous ne visions pas nécessairement à placer ce coup, a renchéri Ramsay. Ça fait des années qu'on travaille cet uppercut. »
Long camp
Ce camp d'entraînement, en raison des refus de Diego Pacheco — deux fois — et de Kevin Lele Sadjo de l'affronter, a duré près de cinq mois.
« On a eu le temps de bien analyser [les combats de Sulecki]. Je connaissais ses défauts, a noté Mbilli. On a vu qu'il tombait souvent sur la droite en lançant ses coups. Je pensais bien le 'knocker'. Bon, à partir du 10e, j'aurais commencé à m'inquiéter! »
Mbilli, classé no 1 WBC, est maintenant bien positionné pour affronter le champion, Saul «Canelo» Alvarez, qui contrôle la division avec les quatre ceintures.
« Y a-t-il meilleur aspirant que Christian à 168 livres? », a demandé Camille Estephan, président d'Eye of the Tiger Management, aux journalistes présents à la conférence de presse.
« Ne me parlez pas de Pacheco. Pacheco ne veut pas se battre avec les meilleurs, a ajouté Estephan. (...) Pour l'instant, c'est Canelo contre Terrence Crawford (le 13 septembre prochain). Respect à eux. Mais le seul véritable aspirant de Canelo, c'est Christian Mbilli. »
Le clan Mbilli n'a pas voulu indiquer s'il allait attendre le vainqueur de ce choc Canelo-Crawford ou s'il souhaitait livrer un autre combat entre-temps. D'ailleurs, Mbilli refuse de mousser quelque combat que ce soit.
« Ils peuvent se sauver, mais ils ne peuvent se cacher indéfiniment. Un jour, on va les piéger dans un coin et ils devront nous affronter», a assuré Estephan, pour qui le mot intérimaire ne signifie rien.
« Christian est un champion du monde. Le reste, ce n'est que de la politique. »
Ne reste plus qu'à souhaiter qu'il n'ait pas à attendre aussi longtemps que David Benavidez, qui avait aussi ce titre de champion intérimaire. Après deux ans à attendre Canelo, il a plutôt décidé de grimper chez les 175 livres.