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Christian Mbilli, « notre espoir pour l'immédiat »

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QUÉBEC – Depuis le commencement de sa carrière dans les rangs professionnels il y a un tout petit peu moins de sept ans, Christian Mbilli a presque toujours fait ce qui lui a été demandé.

 

Le Montréalais d'origine française a notamment gagné ses 25 premiers combats, dont 21 avant la limite, ce qui lui a permis de se hisser dans le top-5 des quatre grandes organisations de boxe professionnelle (1er à la WBA et au WBC, 3e à l'IBF et 5e à la WBO) chez les poids super-moyens.

 

Et pourtant, le nom du cogneur âgé de 28 ans ne fait jamais réellement partie des discussions pour un éventuel duel de championnat du monde. La raison? Un certain Saul « Canelo » Alvarez.

 

Le boxeur le plus populaire de la planète détient les quatre titres de la catégorie dans laquelle évolue Mbilli et comme ce dernier n'a pas de statut d'aspirant obligatoire, le Mexicain ne lui doit rien.

 

En attendant de forcer la main au champion ou encore que le portait change à la suite de son combat attendu quelque part cette année contre David Benavidez, Mbilli continue de garnir son coffre à outils et c'est ainsi qu'il se mesurera à Rohan Murdock samedi soir au Centre Vidéotron.

 

« Ce n'est pas facile, mais dans tous les cas, ça fait partie du métier, ça fait partie de la boxe et il y a des facteurs qu'on ne maîtrise pas, a expliqué Mbilli, mercredi après-midi en marge d'une très longue conférence de presse faisant la promotion de la sous-carte du gala présenté par Eye of the Tiger Management et mettant en vedette le champion unifié des mi-lourds Artur Beterbiev.

 

« D'autant plus que je suis quelqu'un qui dans la vie de tous les jours aime aller assez vite et qui a tendance à brûler les étapes. Je prends donc mon mal en patience et je continue d'aller au gymnase. J'attends mon heure et je continue de penser qu'elle va arriver. J'attends mon tour… »Christian Mbilli et Rohan Murdock

 

« Son plus grand défi, c'est la motivation. Surtout lorsqu'un combat payant est à portée de main et que tu ne te fais jamais choisir, a ajouté l'un de ses hommes de coin, Samuel Décarie-Drolet. Je ne crois pas que Christian sera choisi à moins de devenir aspirant obligatoire, mais dès que la porte sera ouverte, on va pousser pour aller chercher ce gros combat payant contre “Canelo”.

 

« Cela dit, Christian n'est pas un athlète difficile à motiver. C'est quelqu'un qui possède une motivation intrinsèque, beaucoup plus grande que la normale. Ce qu'il veut, c'est devenir champion du monde et il est parfaitement conscient de la situation. En continuer de travailler fort, il s'assure de ne pas juste faire belle figure contre “Canelo”, mais d'avoir une vraie chance. »

 

« On est capable de faire de la politique quand il le faut, mais ça prend des performances. Avant de parler de “Canelo”, il y a Murdoch, a ajouté le promoteur Camille Estephan. On ne prend rien à la légère, on ne peut pas sauter d'étapes. Une fois qu'on aura la victoire en poche, alors on regardera toutes les options et tentera ensuite de provoquer un combat pour un titre mondial. »

 

Si Murdoch n'est pas le rival nécessairement désiré, il n'en demeure pas moins un boxeur qui a quelque chose à offrir à Mbilli, qui l'a qualifié d'« adversaire le plus compliqué qu'il aura affronté ».

 

L'Australien n'a pas encore affronté les cadors de la division – pas plus que Mbilli d'ailleurs – mais il possède plusieurs qualités, dont des mains qui sont extrêmement rapides pour un 168 livres.

 

« C'est le plus compliqué au chapitre du style. Il a un style assez rapide, un beau jeu de pieds, une bonne vitesse des bras, une bonne coordination, a énuméré Mbilli. Pour abréger, il est assez complet. On a mis une stratégie en place et difficile ou pas, je suis évidemment là pour gagner. »

 

« Notre travail, c'est vraiment de lui faire voir un maximum de styles pour qu'il ne soit pas pris au dépourvu dans un combat de championnat du monde. C'est la recette de Marc (Ramsay, l'entraîneur de Mbilli, NDLR) et c'en une bonne parce qu'il a formé cinq champions du monde, a expliqué Décarie-Drolet. Beterbiev répète souvent qu'il travaille pour devenir un bon boxeur et Christian est pareil : il travaille tout le temps. Il sait aussi que la perfection n'existe pas en boxe. »

 

« Christian est vraiment prêt. Il est au sommet de sa carrière et on ajoute un style qu'il n'avait pas encore vu. Il a fait tous les devoirs nécessaires, mais ce n'est jamais gagné d'avance, a prévenu Estephan. Murdoch est un boxeur évité et il a eu trois mois et demi de préparation. »

 

En plus du défi purement sportif, Mbilli aura la pression de convaincre les amateurs et décideurs qu'il peut livrer la marchandise dans un événement d'envergure et peut-être plus important encore, offrir à Eye of the Tiger Management un gain significatif après l'énorme déception vécue par Arslanbek Makhmudov contre Agit Kabayel en Arabie saoudite le 23 décembre dernier.

 

« C'est un combat très important pour moi, car il sera présenté partout aux États-Unis, en Angleterre, au Japon et en France. Le monde de la boxe sera fixé sur moi après la soirée, a mentionné Mbilli. C'est une opportunité idéale pour augmenter ma grandeur, montrer mon talent et envoyer le message au monde entier que je suis la prochaine “superstar” de la catégorie. »

 

« C'est notre espoir pour l'immédiat, pour dire qu'Eye of the Tiger fait partie des grandes ligues », a conclu Estephan. Grande pression, grandes responsabilités...