QUÉBEC – Même si le volet purement sportif de l’événement qu’il a présenté samedi soir au Centre Vidéotron a été couronné de succès, il est impossible d’en dire autant du côté spectacle en raison de la piètre forme physique affichée par tous les poids lourds mexicains en action.

 

Le promoteur Camille Estephan a ainsi été plutôt satisfait par l’opposition offerte par Ignacio Esparza à Simon Kean en finale, mais il n’a pas caché son mécontentement devant les 273,6 livres et le bide excessivement flasque affichés par le boxeur de Guadalajara à la pesée vendredi.Simon Kean et Ignacio Esparza

 

« C’est un gars qui était censé peser 240 livres. Nous avions fait des démarches pour poser des questions et on nous avait assurés… mais on nous avait envoyé d’anciennes photos, a vivement décrié Estephan en mêlée de presse après la victoire par arrêt de l’arbitre au 5e round de Kean.

 

« C’est pour cette raison qu’[Esparza] ne voulait pas enlever ses vêtements à la pesée. Au début, je ne comprenais pas, je pensais qu’il avait froid, mais je peux vous dire que je suis déçu. Il y aura des conséquences. Si j’avais vu les vraies photos, je n’aurais pas accepté ce combat-là. »

 

Au-delà de la frustration vécue vendredi, le promoteur était particulièrement fier de la tenue de Kean pendant le combat. Le Trifluvien devrait normalement affronter le Britanno-Colombien Adam Braidwood le 16 juin prochain dans la région de Montréal, à Québec ou à Shawinigan.

 

« Nous ne voulions pas que Simon prenne de risques, car il y a un très gros combat qui s’en vient contre Braidwood, a rappelé Estephan. La foule aurait souhaité qu’il y ait plus d’action, mais j’ai vraiment été impressionné par sa maturité dans le ring. Il aurait très bien pu s’emporter.

 

« [Esparza] savait boxer. Nous l’avons vu pendant les premiers rounds : il a lancé des coups pour faire mal. Ensuite, il ne voulait pas vraiment se battre, mais en même temps, il faut respecter le gars qui prend les coups d’un gars de 6 pieds 5 pouces et 250 livres. C’est un être humain. »

 

Akhmedov et Makhmudov : difficile de trouver des adversaires

 

Le gala de samedi a également permis de voir à l’œuvre deux nouveaux venus chez EOTTM et InterBox : Sadriddin Akhmedov et Arslanbek Makhmudov, qui ont respectivement mis 31 et 46 secondes pour se débarrasser de leur adversaire. Un carnage malheureusement prévisible.

 

Akhmedov est un ancien champion du monde junior amateur, tandis que Makhmudov s’est particulièrement distingué en World Series of Boxing, où il a battu des Olympiens et des Cubains.

 

« Nous allons avoir un problème parce que ces boxeurs-là sont trop bons. Ça va être difficile d’avoir des combats égaux jusqu’à tant qu’ils arrivent en championnat du monde, a reconnu Estephan. Il n’y aura pas de combats égaux, alors il faut se contenter d’admirer leur talent.

 

« Ces gars-là sont comme des moines. Ils mangent, ils s’entraînent, ils se couchent, ils s’entraînent et ils recommencent. C’est tout ce qu’ils font, car ils veulent être champions du monde. Ils sacrifient leur vie pendant une dizaine d’années pour atteindre cet objectif.

 

« C’est difficile de leur trouver des adversaires de qualités pour des combats de quatre ou six rounds comme ceux de [samedi] soir. Ce n’est pas bon pour leur développement. Je vais essayer d’en parler à [la Régie des alcools, des courses et des jeux]. Il faut vraiment me donner la chance de leur trouver de bons adversaires. C’est aussi une question de respect pour les amateurs. »

Kean l'emporte par K.-O.