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Groupe Yvon Michel est en reconstruction

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Autant le mot est honni dans certains cercles, autant Yvon Michel n'a pas hésité à le dire afin de décrire l'état dans lequel se trouve actuellement son organisation : elle est en reconstruction.

Avec seulement quatre boxeurs sous contrat – Mazlum Akdeniz, Kim Clavel, Mathieu Germain et Marie-Pier Houle – après le départ de Caroline Veyre la semaine dernière, le promoteur a fait appel à tous ses collaborateurs pour offrir une chance à la relève et dénicher un futur champion.

Ainsi, Derek Pomerleau, Theo Owusu, Reid Wohey et plusieurs autres protégés des entraîneurs Stéphan Larouche, Howard et Otis Grant ainsi qu'Ian MacKillop auront l'occasion de se faire valoir sur tous les galas que Groupe Yvon Michel entend organiser au cours des prochains mois.

« Nous ne pouvons pas vous le cacher, vous (les journalistes) êtes capables de voir où nous en sommes rendus, a lâché Michel en marge d'une conférence de presse visant à faire la promotion des événements du 4 avril et du 16 mai qui seront présentés au Cabaret du Casino de Montréal.

« Cela nous permet d'effectuer un retour aux sources, de retravailler avec des entraîneurs qui ont connu beaucoup de succès dans le passé. Ils nous ont suggéré des boxeurs. Ian m'a dit qu'il avait quelqu'un dans son équipe qui a déjà battu Wyatt Sanford, qui va représenter le Canada aux prochains Jeux olympiques. C'est certain que nous regardons cela avec beaucoup d'intérêt. »

À terme, Michel aimerait que son écurie compte « neuf à dix boxeurs, pas plus », dans le but de toujours permettre à des joueurs autonomes d'œuvrer sur ses cartes. Cela dit, il ne semble pas y avoir de sentiment d'urgence, même si sa dernière grande vedette – Kim Clavel – ne rajeunit pas.

« Cette formule nous permet de bien évaluer les boxeurs avec lesquels nous travaillons, explique le promoteur. Nous ne signons pas des contrats juste pour dire que nous avons signé de contrats. L'objectif demeurera toujours le même : amener chaque boxeur au maximum de ses capacités...

« C'est précisément pour cette raison que nous nous donnons le temps de regarder Pomerleau. C'est quelqu'un que nous suivons depuis longtemps avec beaucoup d'intérêt et qui pourrait être le fer de lance de la relève. C'est un athlète autour duquel nous pourrions très bien construire. »

Qui dit relève, dit évidemment événements à moins grand déploiement. À l'opposé de son rival Eye of the Tiger Management, Groupe Yvon Michel n'a pas donc l'intention de se rapprocher des régions. D'après le vétéran promoteur, le contexte ne s'y prête tout simplement pas de nos jours.

« Dans le temps d'InterBox (où Michel a œuvré avant de fonder Groupe Yvon Michel en 2004, NDLR), ce n'était déjà pas rentable, a-t-il expliqué. Dans le cas présent, nous nous devons d'agir de façon responsable, c'est-à-dire que nous devons avoir des événements porteurs, profitables.

« Si nous n'allons plus régulièrement à l'extérieur du Casino, c'est parce que nous n'avons pas encore trouvé la bonne formule. Aussitôt que nous ressentirons l'intérêt et l'engouement, nous retournerons à la Place Bell ou encore à un autre endroit. Nous n'avons pas abandonné l'idée. »

Un tournoi pour Clavel?

L'une des formules qui pourraient être mises de l'avant est la création d'un tournoi chez les poids mi-mouches qui mettrait en vedette Clavel et deux de ses anciennes adversaires : Evelin Nazarena Bermudez et Yesica Nery Plata. Si la Québécoise parvient à remporter ses combats prévus les 4 avril et 16 mai et surtout à s'en tirer sans blessure, un tel tournoi pourrait être présenté à compter de l'automne prochain au Casino. Mais il reste encore du travail à faire.

« La motivation derrière ce projet, c'est que c'est fondamentalement compliqué d'aller chercher des ceintures à 105, 108 ou encore 112 livres, a précisé Michel. Si tu ne crées pas d'occasions, tu n'en auras évidemment pas. Cela pourrait s'avérer très, très intéressant pour les trois boxeuses.

Quant à Clavel, elle refuse de se projeter si loin dans l'avenir. L'ancienne championne du WBC assure avoir tourné la page sur sa dernière défaite contre Bermudez et ne voit pas comme un affront le fait de retourner au Casino après avoir disputé ses trois derniers duels à la Place Bell.

« [Ma dernière défaite] c'est du passé. Je suis concentrée sur mon combat du 4 avril, a affimé Clavel. C'est un cliché, mais j'ai vraiment eu un bon camp d'entraînement et du bon sparring. En ce moment, je me sens pétillante, je me sens rayonnante. J'ai simplement hâte de boxer, j'ai hâte de renouer avec le ring et j'ai hâte que la cloche sonne. Le Casino a quelque chose de spécial pour moi, parce que c'est à cet endroit que je suis devenue championne du monde [en 2022].

« J'ai confiance en mes moyens et j'ai confiance en Groupe Yvon Michel. Les derniers mois m'ont appris à être heureuse sans ceinture dans le monde de la boxe, parce que ça peut être compliqué d'en avoir. Il faut d'abord et avant tout se souvenir du processus, parce que c'est de ça que je vais me rappeler quand je vais avoir 50 ans et que je vais parler de tous mes souvenirs. »