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Newfel Ouatah avait également un permis de boxer de l'Ohio, révèle Camille Estephan

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MONTRÉAL – Quatre jours après que Newfel Ouatah eut refusé de combattre face à Simon Kean en demi-finale du gala d'Eye of the Tiger Management présenté vendredi soir au Cabaret du Casino de Montréal, le promoteur Camille Estephan cachait encore plutôt mal son exaspération.

Dès que le son de la cloche annonçant le début du combat s'est fait entendre, le Français a posé le genou droit au plancher et levé le bras droit dans les airs pour protester contre la décision de la Fédération française de boxe de ne pas l'assurer en cas de pépin lors de son choc face à Kean.

Le geste a suscité l'incompréhension la plus totale et complète, Estephan allant même jusqu'à traiter Ouatah de « jaune », qualificatif qu'il a réutilisé deux fois mardi avant-midi en marge de la conférence de presse faisant la promotion de l'événement qu'il organisera ce vendredi soir au Cabaret du Casino et qui mettra en vedette les lourds Arslanbek Makhmudov et Carlos Takam.

Lundi, la Fédération française d'ailleurs a émis un communiqué dans lequel elle écrit qu'elle « saisit dès ce jour ses organes disciplinaires qui seront chargés de donner les suites qu'il convient à ces faits qui portent gravement atteinte à la réglementation en vigueur et un sérieux préjudice à l'image de la Fédération française [et] à la société canadienne Eye of the Tiger Management ».

La Fédération a également confirmé qu'elle n'avait « pas accordé d'autorisation de sortie de territoire, et ce, dès le 23 août » au boxeur âgé de 36 ans « afin qu'il puisse prendre ses dispositions et ne soit pas pris de cours ». Voyant qu'il avait néanmoins même décidé de se rendre au Canada et de participer à la pesée, la Fédération a réitéré à Ouatah dans un courriel envoyé le jour du combat qu'« elle se dégageait de toute responsabilité concernant ce match ».

Dans son communiqué, la Fédération précise qu'elle s'appuie sur quatre critères pour autoriser une sortie de territoire : l'absence de risque de combat déséquilibré; l'absence de risque concernant la santé ou l'intégrité physique du boxeur; compter trois combats positifs (victoires ou matchs nuls) lors des dix derniers combats; ne pas compter de défaite avant la limite lors du dernier combat. Et c'est d'ailleurs sur ce quatrième et dernier critère que la décision a été prise.

Ouatah a en effet perdu le dernier combat qu'il a disputé contre Vladyslav Sirenko en juin 2021 à Kyiv, en Ukraine, en se faisant passer le knock-out au quatrième round par l'espoir invaincu.

« Je suis soulagé [que la Fédération française prenne] ça au sérieux, parce que c'est inacceptable qu'un boxeur professionnel fasse ça, a lâché Estephan. Il a fait mal à son sport, à la crédibilité du sport et à l'intégrité d'un athlète. Il ne m'a rien mentionné [vendredi soir] c'était très hypocrite.

« Au final, c'est complètement incompréhensible parce qu'il avait également un permis de boxer de l'Ohio (où Ouatha a combattu et s'est fait passer le knock-out au premier round par Junior Fa en mars 2019, NDLR). Il aurait très bien pu boxer, mais il a choisi de ne pas le faire. Son histoire d'assurances, c'est comme une excuse qui ne fait juste pas la job. C'est un jaune... »

À l'origine, Kean avait été crédité d'une victoire par arrêt de l'arbitre à 16 secondes du 1er round, son 22e gain avant la limite en 23 combats depuis le commencement de sa carrière, mais le résultat apparaît maintenant comme un non-lieu sur le site Internet de référence BoxRec.

« Je vais en parler avec notre avocat [pour voir ce que nous nous pouvons faire] mais ce qui fait le plus mal à Simon, c'est qu'il n'a pas boxé, a analysé Estephan. Il a travaillé pendant trois mois dans un camp qui a été très, très exigeant. Il n'a pas vu le fruit de son labeur. C'est horrible. »

Interrogé sur cette affaire, Takam, qui d'origine franco-camerounaise, a d'abord expliqué qu'il n'était pas au courant de l'histoire, n'ayant vu qu'une photo de son compatriote. Il a ensuite tenu à rassurer un peu tout le monde en indiquant qu'il n'était plus lié à la Fédération française et que son permis de boxer avait été délivré au Nevada, où il est établi depuis plus de trois ans.