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RÉSULTATS

Erik Bazinyan juge que Shakeel Phinn n'est pas dans la même ligue que lui

Erik Bazinyan et Shakeel Phinn Erik Bazinyan et Shakeel Phinn - Vincent Éthier/Eye of the Tiger
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D'un naturel taciturne, Erik Bazinyan n'a jamais fait les manchettes en raison de ses déclarations incendiaires en amont de ses affrontements. Le Lavallois d'origine arménienne a toujours préféré laisser toute la place à ses actions dans le ring et cela l'a bien servi depuis le début de sa carrière.

Mais les combats locaux étant ce qu'ils sont, « BZO » pouvait difficilement rester indifférent aux insinuations de l'entraîneur de son adversaire Shakeel Phinn, Ian MacKillop, qui a mentionné que Bazinyan (32-0, 23 K.-O.) avait été victime d'une commotion cérébrale à l'entraînement et que c'est ce qui explique pourquoi le choc prévu initialement le 11 avril aura finalement lieu le 2 mai.

Eye of the Tiger avait officiellement évoqué une sinusite pour justifier le report de l'événement, mais cette raison est loin d'avoir convaincu MacKillop. « Ils ont dit qu'il était malade, et je ne dis pas que quelqu'un ment, mais j'ai entendu de bonne source qu'Erik a eu une commotion et qu'il avait besoin de repos. Je le sais : quelqu'un de votre équipe a trop parlé », a avoué l'entraîneur.

« Je suis tombé malade. Je vous assure que j'étais 100 pour cent prêt pour ce combat, a d'abord mollement répliqué Bazinyan. Je n'aime vraiment pas dire des âneries, mais vous allez avoir la chance de voir à l'œuvre deux boxeurs qui sont de niveaux complètement différents jeudi soir. »

« Les gens aiment dire des choses comme celles-là pour se sentir mieux à cause du stress, a-t-il ensuite ajouté en mêlée de presse. Cela ne me dérange vraiment pas. Il va avoir une surprise s'ils pensent que j'ai été mis à mal en sparring. Ils vont voir que je ne suis pas dans la même ligue. »

Sur papier, il est extrêmement difficile de ne pas donner raison à Bazinyan, qui est classé dans le top-10 (3e à la WBA, 3e au WBC, 7e à l'IBF et 3e à la WBO) des quatre grandes organisations de boxe internationale chez les poids super-moyens. À noter que le titre de la NABF qu'il détient depuis près de 3 ans et celui continental de l'Amérique du Nord de la WBA seront à l'enjeu jeudi.

Bazinyan a également été confronté à une meilleure opposition que Phinn (26-3-1, 17 K.-O.) sur la scène mondiale comme le prouvent ses duels contre Alan Campa, Saul Roman, Alantez Fox ou encore Ronald Ellis. Mais son plus grand atout demeure son entourage avec en premier lieu son entraîneur Marc Ramsay, qui a été très peu impressionné par les commentaires de MacKillop. « Il peut croire à ce qu'il veut pour essayer de se convaincre », a sèchement laissé tomber Ramsay.

« [Comme c'est le cas pendant chaque camp d'entraînement] j'ai mis les gants avec Christian [Mbilli] (un autre boxeur entraîné par Ramsay, NDLR) et Shakeel n'est pas Christian, a continué Bazinyan. [Mon combat contre Phinn] c'est juste un autre step avant un combat de championnat du monde. Et si je l'emporte de manière spectaculaire, ça va juste être très, très bon pour moi. »

De son côté, Phinn n'a pas cherché à ajouter de l'huile sur le feu après les propos incendiaires de son entraîneur, mais il ne les a pas reniés non plus. Cela dit, il préfère se concentrer sur l'enjeu.

« Les mots n'ont pas vraiment d'importance pour moi, a expliqué l'athlète originaire de Brossard. [Ian] a essayé quelque chose [aujourd'hui] et je suis correct avec ça. Je suis derrière mon coach...

« La victoire, c'est ce que je veux. C'est uniquement à ce que je pense depuis que j'ai commencé la boxe. Je veux retrouver mon nom aux côtés de ceux de [Saul] “Canelo” [Alvarez] et [David] Benavidez. Et une victoire contre Erik me permettra ça, car c'est un combat de classe mondiale. »

Phinn rappelle cependant que toute la pression est sur les épaules de Bazinyan, étant donné que personne ne croit qu'il va gagner. Il est d'ailleurs négligé à près de cinq-contre-un en ce moment.

« Je suis 28e au monde (selon BoxRec, NDRL), alors que lui est 5-6e (8e précisément, NDLR). Il est classé dans chaque association et je veux son spot, a clamé Phinn. Il a beaucoup de pression sur les épaules, parce que s'il ne me bat pas, les gens vont tous se demander ce qui s'est passé.

« Je suis évidemment là pour gagner, mais également pour me faire voir par un nouveau public, qui n'a pas encore eu la chance de voir mes combats. C'est une bonne opportunité pour moi. »

Fait intéressant à noter, même si la soirée est organisée par Eye of the Tiger, Phinn risque d'être le plus applaudi des deux ex-partenaires d'entraînement, puisque « The Jamaican Juggernaut » a toujours pu miser sur un fort appui chaque fois qu'il s'est battu sur les cartes de Groupe Yvon Michel au Cabaret du Casino de Montréal dans le passé. Les billets pour l'événement de jeudi se sont d'ailleurs écoulés en moins de 72 heures, un record. « La foule risque de l'aider, a concédé Bazinyan. Mais j'en serai à mon 11e duel au Casino. Je vais lui montrer qui est le vrai king ici. »