Listen to "Le compte de 8 - 31 juil. 2018 - L'attente enfin terminée pour Eleider Alvarez" on Spreaker.

Je ne suis pas ambivalent ni confus. Je crois sincèrement que Sergey Kovalev défendra avec succès son titre WBO des mi-lourds pourvu qu’il passe le K.-O. à Eleider Alvarez.

 

Sauf que si le combat se rend à la limite, le Colombien de Montréal a de bonnes chances de revenir au Québec avec la ceinture autour de la taille.

 

Fondamentalement, sa boxe est meilleure que celle du champion. Il nous l’a prouvé contre Lucian Bute et Jean Pascal en particulier. Mais il ne possède pas la force de frappe de « Krusher ».

 

Or, pour gagner Alvarez devra redoubler de prudence car son menton a déjà montré des ratés dans le passé. Le truc, c’est d’amener Kovalev le plus loin possible et l’attaquer au corps, là où Andre Ward était parvenu à le maîtriser.

 

Par contre, le style d’Alvarez ne nous fera pas oublier les exploits d’Aturo Gatti, le « King » du Boardwalk d’Atlantic City au début des années 2000.

 

Une nouvelle vie
 

C’est une nouvelle vie que s’est redonnée la ville d’Atlantic City, là où j’ai amené ma famille pendant une bonne quinzaine d’années, alors que mes enfants étaient jeunes. À ce moment, les Québécois allaient à Old Orchard ou bien Atlantic City.

Dans le temps, il n’y avait pas de Casino à Atlantic. On y allait pour les plages. Le Boardwalk, Le Steelpeer, y voir le cheval plonger d’une plateforme dans une piscine ou bien encore se renfermer dans une bathysphère et descendre au fond de l’eau pour y admirer le fond de la mer.

 

La seule chose désobligeante sur les belle plages d’Atlantic city et de Brigantine, c’était les « mouches à chevreuil », aussi grosses que des oiselets.
 

Alvarez n’a jamais connu la popularité et le vedettariat qu’on a réservé à Arturo Gatti qui a livré pas moins de 23 de ses combats à Atlantic City. Arturo a connu la gloire d’Atlantic City, et ensuite, la ville est tombée dans la déchéance, après que la pègre se soit emparée du pouvoir et qu'elle ait fait à sa guise avec les casinos.
 

Le nouveau champion du monde Eleider Alvarez est en studio!

Alvarez ne connaît pas l’histoire de Nicky Scarfo, le chef de la mafia de Philadelphie, et de son neveu Philip « Crazy Phil » Leonetto, qui ont vendu pratiquement tout le ciment pour ériger les casinos qui ornent les façades de la mer.
 

À un certain moment, Atlantic City faisait la guerre à Las Vegas pour devenir la capitale de la boxe aux États-Unis. Et n’eut été de la gourmandise de la pègre, notamment de Scarfo, la ville aurait probablement gagné, surtout à cause de la densité de la population des environs dont font partie les villes de New York et de Philadelphie.
 

Qui ne se souvient pas que le Taj Majal était la propriété du président des États-Unis, Donald Trump, ou encore de l’hôtel Playboy, propriété du macho par excellence, Hugh Hefner.
 

Réaliser son rêve


Je souhaite à Alvarez de coiffer cette maudite couronne dont il rêve depuis aussi longtemps et dont il s’est vu refuser la compétition si souvent par le champion de la WBC, Adonis Stevenson.
 

« Une victoire serait un coup de circuit »

J’ignore si c’est pour se moquer de Stevenson, mais les promoteurs ont décidé d’appeler l’évènement « Supermen » (Les Surhommes). Il doit certainement y avoir du Kovalev et du Kathy Duva là-dessous.


Si Eleider se retrouve aujourd’hui à Atlantic City, il peut dire merci à Marcus Brown. C’est ce dernier qui devait défier Kovalev pour son titre, mais à cause de démêlés avec la justice à la suite de violence conjugale, Kathy Duva et Main Events ont été forcés de chercher un remplaçant à Brown et madame Duva, qui n’en manque jamais une, s’est rappelé qu’un certain Eleider Alvarez poireautait face à Adonis Stevenson à Montréal.  
 

Enfin, l’espoir renait pour Alvarez. Peut-être qu'il ne deviendra pas champion ce samedi. Mais au moins, il aura la chance de réaliser le rêve de sa vie : se battre en match de championnat. Il n’y a rien qu’il n’a pas fait pour réaliser son rêve. Il est retourné dans son pays natal, la Colombie pour y subir le plus dur entrainement de sa vie. Il a sué, il a bavé, il a connu la fatigue en se rendant au bout de ses forces. Tout cela pour finalement venir à bout de Sergey Kovalev et  tenter de lui ravir sa couronne.
 

Réunir les titres
 

S’il ne prend pas Kovalev à la légère, c’est réciproque pour le champion « Krusher », qui espère toujours réunir tous les titres, exception faite de Stevenson qu’il continuer à appeler « Chickenson ».
 

Malgré tout, Stevenson est toujours dans sa mire, tout comme Dmitry Bivol et Artur Beterbiev. Mais il faudra faire vite.  Après tout, Kovalev a maintenant 35 ans.


« Alvarez sera un vrai test pour moi, ne manque pas d’expliquer Krusher. J’ai vu quelques rounds de ses combat sur vidéo et je sais que je serai obligé de déployer tout mon arsenal pour avoir raison de lui.  Il a une bonne base de boxe. »


Parmi les combats les plus spectaculaires à Atlantic City au cours des ans, il y a celui où Mike Tyson n’a pris que 91 secondes pour assommer le champion Michael Spinks et ainsi conserver ses trois couronnes des lourds.
 

Qui ne se souvient pas de deux des trois duels d’Arturo Gatti contre MIckey Ward, à Atlantic City? Le premier avait eu lieu au Mohegan Sun Casino, d’Uncasville.
 

Comment oublier cette super-performance d’Evander Holyfield, en 1991, alors qu’il avait défait Big Geroge Foreman par décision devant plus de 20 000 personnes? Et que dire du match entre Andrew Golota et Riddick Bowe, match que Golota gagnait mais où il a été disqualifié pour coup de tête et trois coups bas de suite.

 

Le premier en 1929
 

Pour les connaisseurs, disons que le premier match de boxe à Atlantic City a eu lieu en 1929 alors que le vétéran Benny Bass (120-16-5), un poids plume, remportait la victoire par décision en huit rounds contre Calvin Reed.
 

Kovalev retourne à Atlantic City pour la première fois depuis qu’il avait vaincu Bernard Hopkins en novembre 2014. En tout, Krusher a livré quatre matchs sur le Boardwalk. Le premier contre Cedric Agnew, en 2014, suivi de deux autres contre Blake Caparelle et finalement Bernard Hopkins. Sauf pour Hopkins, les deux autres ont été vaincus par K.-O.
 

Enfin, soulignons que depuis sa dernière défaite aux mains d’Andre Ward, Kovalev a livré deux combats contre Vyacheslav Shabransky et Igor Mkhalkin. Tous deux se sont retrouvés au tapis avant de finalement abdiquer par K.-O.
 

Prédiction : Kovalev par K.-O. avant le 8e round
 

Et Dmitry Bivol...
 

Pour vous donner une idée de la confiance qui règne dans le camp de Kovalev, on est tellement certain qu’il va conserver son titre qu’on parle déjà d’un match d’unification avec son compatriote Dmitry Bivol pour l’an prochain.
 

C’est ce même Bivol qui défendra sa couronne WBA des mi-lourds contre Isaac Chilemba, une victime par décision contre Eleider Alvarez, en 2015 et passé K.-O. par Oleksandrr Gvozdyk en novembre 2016.

 

Plusieurs connaisseurs prétendent que Bivol est le meilleur des quatre champions mi-lourds actuellement et qu’il ne fera qu’une bouchée de Chilemba, même s’il n’a que 13 combats à son actif.

Ce qu’il veut présentement, ce sont des noms reconnus à son palmarès. Déjà celui de Sullivan Barrera (K.-O. au 12e round) y est inscrit. C’est le seul vraiment qui connaît une certaine notoriété.  Avec une victoire sur Chilemba, son palmarès serait mieux garni et amènerait éventuellement de meilleures bourses.  

 

Si jamais vous décidez d’aller voir le combat à Atlantic City, il reste des billets dont le prix varie entre 50 et 200 $. Prévoyez une dizaine d’heures de route pour vous y rendre et on prévoit du beau temps.
 

Prédiction : Bivol par KO avant le 6e round
 

Bonne boxe!

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