MONTRÉAL - Après avoir prétendu qu’ils avaient besoin d’un deuxième combat de remise en forme avant de passer aux choses sérieuses, Jean Pascal et Stéphan Larouche sont maintenant d’avis que la chimie opère suffisamment pour s’attaquer à un dossier nettement plus complexe.

Même si leur association remonte à moins d’un an et qu’ils n’ont effectué qu’une seule sortie ensemble en décembre dernier à Trois-Rivières, le boxeur et l’entraîneur n’ont pas hésité un seul instant quand l’occasion d’affronter Eleider Alvarez le 3 juin prochain s’est présentée.

« Pour vous dire la vérité, c’est un tout petit peu la même chose [qu’avec mon ex-entraîneur Marc Ramsay], a expliqué Pascal avant un entraînement tenu mercredi au Complexe sportif Claude-Robillard. Marc, c’est quelqu’un de très méthodique. Stéphane, aussi, alors que je suis très cartésien. J’aime savoir les choses. Nous avons une belle complicité, Stéphan et moi. »

« Deux, trois, quatre mois… c’est long longtemps dans le gymnase. Les gars arrivent à un certain âge, mais c’est autant de sacrifices, a ajouté Larouche. Tu te prépares contre un gars qui est moins important, mais il faut que tu sois sharp, car le gars va vouloir te battre. Tu as plus de pression. Je suis content [du duel contre Alvarez], ça stimule Jean. Il est extrêmement motivé.

« Il est dans sa bulle, dans sa zone. Chaque semaine, il amène une petite approche au gymnase et me demande : ‘qu’est-ce que tu penses de ça?’ Il utilise son expérience. Jean est quelqu’un qui a beaucoup de connaissances dans le domaine de la boxe. Il s’en sert et j’aime ça. Il a mis de côté toutes ses affaires en marge de la boxe et se concentre dorénavant juste sur l’essentiel. »

L’ancien champion des poids mi-lourds WBC a songé à établir son camp d’entraînement à l’étranger comme il le faisait régulièrement dans le passé et a même été dans l’entourage de Julio Cesar Chavez fils alors que ce dernier se préparait à se mesurer à Saul « Canelo » Alvarez. Mais il s’est ravisé et a finalement opté pour le sous-sol du Complexe sportif Claude-Robillard.

« Nous étions censés partir au Mexique pour nous entraîner en haute altitude, mais Stéphan m’a convaincu de rester à Montréal et tout va bien, a précisé Pascal. Ça coûte beaucoup moins cher et je suis dans mon environnement habituel. Ç’a été une très bonne idée de rester à Montréal! »

« Jean est allé là-bas et il y a eu beaucoup de complications, a continué Larouche. Si tu veux faire venir des partenaires d’entraînement, ça prend des visas. Si tu as besoin de ton physio, il faut que tu en contactes un que tu ne connais pas là-bas. De plus, nous n’avions pas beaucoup de temps, parce que nous étions déjà dans notre phase de préparation. C’était plus simple. »

« Mon focus n'est que sur Alvarez »

Dans son gymnase du quartier Ahuntsic, l’entraîneur peut faire appel aux services des nombreux membres de la diaspora kazakhe qui y lacent les gants ainsi qu’à Isaac Chilemba, qui s’est incliné devant Alvarez dans un choc éliminatoire des mi-lourds du WBC en décembre 2015 à Québec.

« Ce n’est pas notre partenaire de sparring principal, mais il a de belles habiletés, a vanté Pascal. Il possède une belle vitesse de mains et une bonne grandeur qui sont comparables à Eleider. C’est un gars qui est également très fluide. C’est vraiment un très bon partenaire pour moi. »

« De la façon dont il se comporte maintenant, Jean devrait être correct pour remporter le combat, a prédit Chilemba, qui a également déjà servi de partenaire d’entraînement à Artur Beterbiev dans le passé. Jean est expérimenté et est capable de réfléchir pendant un combat. »

Aucune trace toutefois du controversé préparateur physique Angel Heredia que Pascal a « benché » sans donner plus d’explications. Les deux hommes collaboraient depuis le combat que le Lavallois a disputé face à Lucian Bute en janvier 2014. Pascal a dit que ses 22 années d’expérience en boxe amateur et professionnelle lui permettront de pallier son absence.

À l’opposé, l’ancien meilleur boxeur « livre pour livre » de la planète Roy Jones fils sera de retour dans l’entourage de Pascal. L’Américain avait été à ses côtés pour le duel contre Bute et le premier face à Sergey Kovalev. Ses services n’avaient pas été retenus pour la revanche.

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