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RÉSULTATS

La patience de Patrice Volny a été récompensée

Patrice Volny - Bernard Brault/Groupe Yvon Michel
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Mise à jour

Était-ce parce que Steven Butler avait anéanti l'expérimenté Steve Rolls à sa dernière sortie? Ou était-ce plutôt parce qu'il y avait une volonté à peine voilée de croire à un « effet » John Scully?

Toujours est-il que bien peu d'observateurs croyaient que Patrice Volny sortirait vainqueur de son affrontement contre Butler présenté la semaine dernière au Cabaret du Casino de Montréal.

Pourtant, il y a quelques années à peine, Volny était passé bien près d'emprisonner l'ex-médaillé d'argent olympique Esquiva Falcao dans la toile qu'il avait savamment tissée. Mais visiblement, cela n'avait pas pesé suffisamment lourd dans la balance auprès de ceux appelés à se prononcer.

« Il semblait effectivement y avoir des idées préconçues à mon sujet, a lancé en riant le nouveau détenteur de la ceinture francophone des poids moyens du WBC en entrevue téléphonique avec RDS.ca, quelques jours après qu'il eut pris la mesure de Butler par arrêt de l'arbitre au 9e round.

« Si les gens avaient pris la peine de me voir à l'œuvre, ils auraient réalisé que j'avais beaucoup de victoires par knock-out à ma fiche et plus important encore, que je n'avais jamais été ébranlé depuis le début de ma carrière. Je connaissais ma valeur [avant d'accepter d'affronter Butler]. »

Il faut dire que l'adage « loin des yeux, loin du cœur » colle parfaitement à la peau du Montréalais âgé de 34 ans. Même s'il a disputé la moitié de ses 20 combats en sol québécois, c'est cependant à l'extérieur des frontières de la Belle Province qu'il a livré les plus significatifs.

Celui contre Falcao arrive évidemment en tête de liste, mais il y a également ceux face à ses Albert Onolunose, Ryan Young et Uriel Gonzalez qui lui ont permis de mettre le grappin sur des titres mineurs et gravir les échelons dans certains classements mondiaux chez les poids moyens.

« Je n'ai jamais compris pourquoi les promoteurs québécois ne se sont jamais intéressés à moi, déplore Volny. Il y aura toujours un point d'interrogation à ce sujet. Si je me suis associé à un promoteur ontarien (Lee Baxter, NDLR), c'est tout simplement parce que je n'avais pas d'offre ici.

« Mais je n'entretiens pas d'amertume par rapport à cela, parce que je me suis toujours dit que les bonnes choses allaient finir par arriver. Cela demeure une très bonne source de motivation. »

À la défense des Groupe Yvon Michel (GYM) ou Eye of the Tiger de ce monde, Volny n'avait pas nécessairement une très grande carte de visite à offrir à sa sortie des rangs amateurs. Son nom ne figure même pas dans la base de données du site Internet spécialisé Amateur Boxing Results!

« J'ai un parcours particulier dans les rangs amateurs, où j'ai disputé environ 80 combats, avoue Volny, qui pris part à son premier combat professionnel en 2016 en sous-carte d'un événement de GYM. Je n'ai jamais remporté les Gants dorés, souvent en raison de décisions discutables, et je n'ai par ailleurs jamais osé m'inscrire pour participer aux Championnats canadiens amateurs.

« Il faut dire que je n'ai jamais rêvé d'une carrière dans les rangs amateurs. Comme je menais mes études de pair à ce moment-là, j'étais partout et nulle part à la fois. J'ai par la suite pris une pause dans mes études pour me consacrer entièrement à ma carrière chez les professionnels. »

Le voilà donc, près d'une décennie plus tard, en bonne position pour obtenir un duel qui pourrait changer le cours de sa vie. Volny est certain de voir son nom apparaître dans le top-15 ou bien le top-10 du WBC lors de la prochaine mise à jour du classement après sa victoire contre Butler.

Et si jamais la chance de disputer un gros combat se présente, il ne réfléchira pas très longtemps.

« Je suis déjà âgé de 34 ans, rappelle Volny. Et comme une carrière peut se décider sur deux ou trois coups de poing, je ne suis pas prêt à dire que je vais attendre que les conditions gagnantes se mettent en place, d'autant plus que je n'ai pas particulièrement l'intention d'étirer la sauce...

« Cela dit, j'ai toujours été un boxeur patient, qui n'a jamais cru au knock-out dans les premiers rounds. J'aime prendre mon temps et j'ai toujours pensé que c'était plus payant d'être patient. »

Autant la patience de Volny a été mise à rude épreuve par moments, depuis le début de sa carrière, autant elle pourrait maintenant être récompensée. Il s'agit encore de l'être un peu!