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RÉSULTATS

La profession de foi de Kim Clavel et Marie-Pier Houle

Kim Clavel et Yesenia Gomez Kim Clavel et Yesenia Gomez - Getty
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Il n'est pas rare que les athlètes qui pratiquent les sports de combat réévaluent leurs options à la suite d'une défaite. Au noble art, notamment, les boxeurs n'hésitent pas à changer d'entraîneur lorsqu'ils sentent qu'ils ont plafonné. Ils croient qu'un nouvel environnement leur sera salutaire.

Cela a été le cas pour Lucian Bute, Jean Pascal et plus récemment Mary Spencer. D'autres, au contraire, y voient plutôt l'occasion d'y aller d'une véritable procession de foi envers ceux et celles qui les dirigent depuis de très nombreuses années, si ce n'est pas depuis presque toujours.

Kim Clavel et Marie-Pier Houle font résolument partie de cette dernière liste. Les deux femmes ont subi leur premier revers en carrière cette année : Clavel dans un combat d'unification des poids mi-mouches contre Yesica Nery Plata en janvier à Montréal et Houle à son premier essai en championnat du monde chez les mi-moyennes face à Sandy Ryan en avril au pays de Galles.

Aux yeux de Clavel et Houle, qui seront en action dans un gala de Groupe Yvon Michel présenté samedi soir à la Place Bell de Laval, il était inimaginable d'aller voir ailleurs. Mais pourquoi donc?

« Parce que c'est ma famille, a spontanément répondu Clavel en marge d'un entraînement médiatique organisé mardi après-midi à son gymnase du Complexe sportif Claude-Robillard, à Montréal. Ce sont des gens qui sont là pour moi depuis dix-onze ans... des gens en qui j'ai une confiance aveugle et qui sont là pour ma santé et qui vont surtout prendre les bonnes décisions pour moi. Pas pour l'argent, pas pour la business, pas pour [mon promoteur] Yvon [Michel].

« Stéphan [Larouche], Danielle et Pierre [Bouchard] se complètent tellement bien. Je ne suis pas certaine qu'il y en ait beaucoup qui possèdent leur expertise au Canada. Stéphan a connu les combats de championnat du monde, les combats d'envergure, tandis que Danielle, elle a le côté psychologique super développé, elle me connaît bien. Vraiment, ce n'est pas juste une équipe. »

Houle a quant à elle assumé l'entière responsabilité de sa défaite contre Ryan et a cru bon s'adjoindre les services d'un spécialiste de la psychologie sportive afin de l'aider à se « resserrer au niveau mental » et ainsi s'assurer qu'elle a tourné la page sur les événements d'avril dernier.

« On a tellement un lien tissé serré. On gagne en équipe, on perd en équipe, a mentionné Houle. Je ne mettrai jamais la faute sur mon équipe d'avoir perdu ce combat-là, parce que c'est moi qui étais dans le ring. C'est moi seule qui n'ai pas fait tout ce qui avait à être fait. C'est de ma faute.

« Sébastien se tape parfois la tête en disant que c'est de sa faute, mais ce n'est pas vrai. La journée que je sentirai que je n'apprends plus rien avec lui, il va être temps que je me retire! »

La pression comme tremplin

Clavel, qui affrontera la championne des mi-mouches de l'IBF et de la WBO Evelin Nazarena Bermudez samedi, n'a pas ajouté de membre à sa garde rapprochée, mais a opté pour une nouvelle approche en vue de ce combat de la plus haute importance pour la suite de sa carrière.

Extrêmement présente dans les médias depuis quelques années, elle s'est plutôt faite discrète au cours des derniers temps. L'ex-championne du WBC n'a pas refusé les entrevues, mais a été moins présente sur les tribunes rejoignant un plus large public pour éviter toutes les distractions.

« Toute ma concentration a été mise sur mon objectif de redevenir championne du monde, a expliqué Clavel. Tout le reste m'importait peu, parce que quand tu es un boxeur et que tu aimes ce que tu fais, le résultat t'importe beaucoup. Si je ne ressentais pas une forme quelconque de pression, ça voudrait dire que le résultat m'importerait peu et que je serai devenue très blasée.

« Mais je suis encore passionnée par mon sport et je me sers de la pression comme tremplin. C'est vraiment une question d'attitude et j'ai appris à gérer le petit démon qui est au-dessus de notre épaule depuis ma défaite. Je suis confiante, mais pas en surconfiance, car je sais que c'est un combat risqué et que mon adversaire est dangereuse. La chose la plus importante, c'est que je n'ai aucun regret par rapport à la manière dont mon camp d'entraînement s'est déroulé. »

Âgée de maintenant 33 ans, Clavel est rendue à une étape de sa vie où elle sent qu'elle n'a plus à convaincre les autres qu'elle peut devenir championne du monde. Ce qu'elle fait, c'est pour elle.

« La boxe, c'est ma passion, c'est ce qui me fait vivre, sauf que je ne suis pas que ça dans la vie, a conclu Clavel. C'est d'abord et avant tout à moi-même que je veux prouver que je peux redevenir championne du monde. Je le fais juste pour moi samedi et c'est ça que je trouve le plus beau! »