MONTRÉAL - Un tout petit peu plus de trois ans après s’être fait connaître du grand public en offrant une excellente opposition au champion des poids mi-lourds du WBC Adonis Stevenson, Andrzej Fonfara s’estime aujourd’hui beaucoup mieux outillé pour devenir champion du monde.

Malgré des visites au plancher aux premier et cinquième rounds dans la première moitié de leur choc de mai 2014, le Polonais était parvenu à reprendre ses esprits et à expédier le champion au tapis au neuvième assaut avant de finalement baisser pavillon par décision unanime des juges.

Pas le K.-O. souhaité, mais une victoire

« J’étais un jeune boxeur. J’ai eu de gros combats par la suite, mais c’était mon premier véritable duel d’envergure à ce moment-là, a rappelé Fonfara (29-4, 17 K.-O.) à la suite d’un entraînement public présenté la fin de semaine dernière au Casino de Montréal. Mais je suis revenu... »

Après cette défaite, Fonfara a effectivement enregistré des victoires significatives sur Julio Cesar Chavez fils et Nathan Cleverly avant de se faire surprendre par la sensation de l’heure Joe Smith fils. Sauf qu’encore une fois, il s’est ressaisi en knockoutant Chad Dawson à sa dernière sortie.

« Pendant mes combats contre Chavez et Cleverly, j’ai prouvé que je peux lancer beaucoup de coups et en recevoir aussi!, a déclaré Fonfara, qui avait établi un record des mi-lourds pour le plus de coups lancés (1413) et ceux sur la cible (474) pendant son affrontement contre Cleverly.

Mais le revers au premier round contre Smith a marqué un tournant dans la carrière du boxeur de Varsovie, puisqu’il a coupé les liens avec son mentor Sam Colonna afin de joindre l’équipe du réputé Virgil Hunter, l’entraîneur du champion unifié des mi-lourds Andre Ward. Les deux pugilistes ont d’ailleurs eu l’occasion de mettre souvent les gants ensemble ces derniers temps.

« Ce sont des choses qui font partie de la boxe, a dit Fonfara au sujet de sa défaite face à Smith. Il m’a touché avec une droite et le combat était déjà terminé lorsque je me suis relevé. J’ai appris de cela et je suis revenu comme je l’avais fait après ma défaite devant Stevenson.

« Tout est mieux avec Virgil. Il est vraiment ce dont j’avais besoin. Je réfléchis beaucoup plus dans l’arène. J’utilise beaucoup plus souvent ma gauche et me sers de ma portée. Mes jambes sont meilleures, ma condition physique est meilleure. Je ne pourrais pas être mieux préparé. »

À ses yeux, le droitier ne ressemble donc en rien à celui qui s’est présenté pour la première fois au Centre Bell. Et il prétend même qu’il n’est pas possible d’en dire autant de son adversaire.

« Même si Stevenson n’est pas fort physiquement, il faut néanmoins reconnaître qu’il possède une excellente gauche, a analysé Fonfara. Il est également sournois, mais tout ce qu’il fait, il le fait pour lancer sa puissante gauche. Il faut constamment penser à elle, mais je suis prêt à ça.

« Depuis notre premier combat, il n’a pas vraiment changé son style. Il fait les mêmes choses, mais il les fait bien. Mais si vous éliminez sa gauche, c’est possible d’avoir du succès contre lui. »

Chose certaine, Fonfara s’est réjoui d’apprendre que Stevenson avait prétexté une blessure au dos subie à l’entraînement et une autre à la main gauche pendant le duel pour justifier ses difficultés pendant le premier rendez-vous. « S’il perd, il n’aura pas d’excuses », a-t-il conclu.

Top-5: Les K.-O. de Andrzej Fonfara