TORONTO – Se mesurant à un partenaire d’entraînement du champion unifié des poids lourds Anthony Joshua, Oscar Rivas allait assurément en apprendre un peu plus sur sa capacité à rivaliser avec cette nouvelle génération d’athlètes qui règnent sur la catégorie reine de la boxe.

 

Malheureusement pour lui, le Québécois d’origine colombienne n’a pas été en mesure de briller en raison d’une blessure à son biceps du bras droit, mais il l’a tout de même emporté par décision unanime des juges, samedi soir à l’Air Canada Centre de Toronto, dans le principal combat de soutien au duel de championnat du monde des mi-lourds entre Adonis Stevenson et Badou Jack.

 

Les trois juges ont remis des cartes de 100-90, 100-90 et 99-91 en faveur de Rivas (24-0) qui a subi sa blessure vraisemblablement au troisième round en bloquant un coup. Le champion des poids lourds de la NABF sera évidemment contraint à l’inactivité pour un petit bout de temps.

 

Les choses avaient pourtant drôlement bien commencé pour le Montréalais, qui parvenait à être incisif avec son jab qu’il a appuyait parfois avec sa main arrière. À partir du moment où son biceps a lâché, il s’est surtout attaqué au corps d'Hervé Hubeaux (29-3), mais ce dernier n’a jamais bronché. Le rythme a ensuite vraiment commencé à ralentir à partir du cinquième round.  

 

Zewski l’emporte après un incident particulier

 

Trois ans après avoir été freiné dans son ascension vers un combat de championnat du monde, Mikael Zewski a sauté à pieds joints sur l’occasion de mettre la main sur une ceinture mineure, mais le Trifluvien s’est tristement fait voler la vedette par un hurluberlu au huitième round.

 

Alors que Zewski (31-1) dominait complètement Diego Gonzalo Luque (21-6-1) qu’il a ensuite battu par décision unanime des juges (100-89, 99-90 et 99-90), un homme en état d’ébriété très avancée a essayé de grimper sur le ring, mais les hommes de coin de Luque et le promoteur Lee Baxter l’en ont heureusement empêché après une lutte féroce. Le duel a été interrompu le temps que les policiers le maîtrisent et procèdent ensuite à son expulsion de l’amphithéâtre.

 

Zewski poursuit son ascension

« Je savais qu’il se passait quelque chose. C’était un peu bizarre, mais c’est le genre de choses qui surviennent parfois, a mentionné Zewski. C’est certain que ç’a brisé le rythme, car je pensais que [l’homme] allait monter sur le ring. Mon coin me disait de rester focus, mais c’est difficile. »

 

Sur le plan purement sportif, le nouveau champion international des mi-moyens du WBC a pratiquement remporté tous les rounds, mais il aurait aimé le faire avec un peu plus d’éclat. Après avoir obligé Luque à poser un genou au sol au deuxième à la suite d’une gauche au corps, Zewski s’est empêtré dans une confrontation technique où il avait cependant très peu à offrir.

 

« [Luque] ne m’en donnait pas beaucoup. J’essayais de le tirer parce que je suis un contre-attaquant naturel, mais il ne faisait rien, a déploré Zewski. J’avais de la difficulté à trouver les trous, mais au moins, je le tenais à distance. Je l’ai neutralisé et c’est ça qui est important.

 

« Je veux maintenant des gros combats. J’ai la ceinture, mais personne ne connaissait ce gars-là. Je veux des noms qui vont me mettre sur la carte. Lorsque j’affronte des gars qui ne sont pas de mon calibre, je suis le genre de gars à m’abaisser à leur niveau. Je veux des gars de calibre. »

 

Une première ceinture mineure pour M’Billi

 

Christian M’Billi (10-0, 10 K.-O.) s’est offert une première – et sûrement pas dernière – ceinture mineure en carrière en servant une véritable leçon de pugilat à Marcos Jesus Cornejo (19-3)

M'Billi conserve sa fiche intacte

avant que le clan du boxeur argentin ne décide de jeter l’éponge à 1:51 du troisième round.

 

Le Français d’origine camerounaise s’est ainsi emparé du titre jeunesse des moyens du WBC après avoir utilisé tout l’arsenal de coups à sa disposition – jab, crochet et uppercut – en ne recevant pratiquement jamais rien en retour. Les frappes de M’Billi étaient toujours franches.

 

« Cette ceinture-là, c’est une nouvelle étape de franchie vers mes objectifs, s’est réjoui le jeune homme âgé de seulement 23 ans. C’est une récompense pour moi et mes coachs également. »

 

Bouchard n’a besoin que de deux rounds

 

Disputant un premier combat en 15 mois après avoir été victime d’une rupture d’un tendon d’un biceps, Sébastien Bouchard (16-1, 6 K.-O.) a démontré qu’il était parfaitement remis de sa blessure en battant Sladan Janjanin (24-3) par arrêt de l’arbitre à 2:08 du deuxième round.

 

Retour réussi pour Sébastien Bouchard

Janjanin a visité le tapis à trois reprises lors du deuxième assaut, chaque fois après avoir été atteint par une puissante frappe au corps de Bouchard. Le Bosnien avait déjà été vaincu par Steven Butler, aussi par arrêt de l’arbitre, mais au troisième round en mars 2016 à Montréal.

 

« J’ai pris le premier round tranquillement pour voir si mon œil était encore aiguisé. Je voulais trouver la bonne distance et quand je l’ai trouvée à la fin du premier round, je savais que je l’aurais, a déclaré le boxeur originaire de Baie-Saint-Paul. Le plan, c’était de demeurer calme. »

 

« Je suis extrêmement satisfait, il a fait ça comme un king, a ajouté son entraîneur François Duguay. J’avais demandé à Sébastien de rester calme et sur son pied arrière pour avoir plus de puissance. Je voulais que son adversaire rate la cible afin qu’il ramène son jab un peu trop bas. »

 

Volny et Akdenix demeurent invaincus

 

Le Montréalais Patrice Volny (11-0, 8 K.-O.) n’a pas raté sa chance de faire une bonne première impression sur une grande scène en assommant l’Albertain Janks Trotter (10-5-2) à l’aide d’une

Zewski : « Ça été un combat très technique de ma part »

solide gauche au menton à la conclusion du premier round. Le protégé du promoteur Lee Baxter défendait son titre des moyens de la NABA-Canada acquis en juillet 2017 pour la première fois.

 

« Je sentais que Janks était un gars qui frappait très dur et ce qu’on voulait, c’était de le frustrer avec la distance, a expliqué Volny après sa victoire. On voulait qu’il rentre dans le crochet pour ensuite lancer un jab et ça m’a permis de réussir un coup plus puissant qu’il ne devait l’être. »

 

Plus tôt dans la soirée, le Montréalais Mazlum Akdeniz (5-0, 2 K.-O.) s’est amusé aux dépens de l’Ontarien Lloyd Reyes (0-2) avant de lui passer le knock-out à 1:51 du 2e round. Akdeniz a envoyé Reyes au plancher à la fin du 1er round avec une droite qui lui a à peine touché le visage avant de répéter l’exploit avec une droite, alors que l’Ontarien avait le dos tourné à l’action.

 

Carte complète de la soirée

 

Adonis Stevenson (29-1-1, 24 K.-O.) et Badou Jack (22-1-3, 13 K.-O.) se livrent un nul majoritaire

Oscar Rivas (24-0, 17 K.-O.) a vaincu par décision unanime Hervé Hubeaux (29-3, 14 K.-O.)

Kane Heron (11-0, 5 K.-O.) et Ivan Alvarez (27-9, 17 K.-O.) se sont livré un nul majoritaire

Mikael Zewski (31-1, 22 K.-O.) a vaincu par décision unanime Diego Gonzalo Luque (21-6-1, 10 K.-O.)

Christian M’Billi (10-0, 10 K.-O.) a vaincu par abandon Marcos Jesus Cornejo (19-3, 18 K.-O.)

Patrice Volny (11-0, 8 K.-O.) a battu par arrêt de l'arbitre Janks Trotter (10-5-2, 10 K.-O.)

Sébastien Bouchard (16-, 6 K.-O.) a vaincu par arrêt de l'arbitre Sladan Janjanin (24-3, 18 K.-O.)

Kristian Prenga (8-1, 8 K.-O.) l'a emporté par K.-O. technique devant Ricardo Humberto Ramirez (14-5, 11 K.-O.)

Mazlum Akdeniz (5-0, 1 K.-O.) a vaincu par K.-O. Lloyd Reyes (0-2)

Nick Fantauzzi (5-0, 4 K.-O.) a passé le K.-O. a Stephen Clement (3-4-1)