Thomas Williams fils fait figure de négligé à un peu moins de deux semaines de son combat contre le champion des poids mi-lourds du WBC Adonis Stevenson, mais l’aspirant ne s’en fait pas outre mesure avec toutes ces questions au sujet de son inexpérience en pareille occasion.

L’Américain disputera un premier duel de championnat du monde depuis le début de sa carrière et les preneurs aux livres favorisent le Québécois à 6-contre-1 au moment d’écrire ces lignes. Ce dernier effectuera le 29 juillet prochain à Québec la 7e défense de son titre acquis en juin 2013.

« Les gens peuvent dire ce qu’ils veulent, mais ils ne sauront rien tant et aussi longtemps que nous ne serons pas montés dans le ring, a répondu le gaucher en conférence téléphonique lundi. Ce sera simplement une grande soirée de boxe qui mettra aux prises deux cogneurs. »

À l’instar des derniers boxeurs que Stevenson (27-1, 22 K.-O.) a affrontés, Williams (20-1, 14 K.-O.) n’a pas cherché à intimider le champion comme l’avait notamment fait Tony Bellew avant leur choc de novembre 2013 à Québec. Il a également refusé de suivre le courant populaire et de se moquer de l’opposition à laquelle Stevenson a fait face depuis le début de son règne.

« Adonis est le champion et il a battu les gars qu’il a affrontés. Je n’ai aucune critique à faire, a expliqué Williams. Par contre, il fera face à un vrai défi le 29 juillet, car ce sera la première fois qu’il affrontera un cogneur comme moi. Mais je le répète, il n’est pas champion pour rien. »

Une défaite salutaire

Williams se présentera à Québec avec une seule tache à son dossier : une défaite par abandon au cinquième round contre Gabriel Campillo en août 2014. Il a depuis remporté ses trois combats suivants, dont les deux derniers face à Umberto Savigne et Edwin Rodriguez.

« Tous ceux qui ont vu le combat savent que je le gagnais. J’ai été coupé [à l’œil gauche] et ce sont des choses qui arrivent, a rappelé Williams. Le pointage était de [49-46, 49-46 et 47-48 en ma faveur] lorsque le combat a été arrêté. Ce n’est pas comme s’il me servait une correction.

« Mais rien n’arrive pour rien et avec le recul, je peux aujourd’hui dire que ce revers contre Campillo a été une bénédiction. Il m’a donné la volonté et la motivation de travailler plus fort. »

En plus de son inexpérience et de cette défaite, certains se demandent si Williams ne sera pas également désavantagé en raison des cinq pouces de portée qu’il concède à Stevenson.

« La grandeur et la portée n’ont jamais rien eu à voir dans l’issue d’un combat, a rejeté l’Américain. Mike Tyson a perdu contre Buster Douglas et gagné contre Michael Spinks. Ça ne veut absolument rien dire… Comme je l’ai déjà mentionné, ça va se passer dans le ring. »

Homme de peu de mots, Williams a demandé aux amateurs de ne pas cligner des yeux et si le passé est garant de l’avenir, ces derniers pourraient assister à un sérieux candidat au round de l’année comme cela avait été le cas lors de son duel face à Cornelius White en janvier 2014.