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RÉSULTATS

Mouvement de boycottage sur fond de crise de leadership à la RACJ

Ring de boxe - Getty
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Mise à jour

Plus d'un mois et demi après les événements survenus dans la foulée de la défaite de Kim Clavel à la Place Bell le 7 octobre dernier, la rogne est encore tellement palpable chez plusieurs officiels de la Régie des alcools, des courses et des jeux (RACJ) qu'un mouvement de boycottage du prochain gala de Groupe Yvon Michel (GYM) a été lancé sur fond de crise de leadership à la RACJ.

La nouvelle d'un possible boycottage, d'abord rapportée par Réjean Tremblay dans un texte mis en ligne sur le site Internet de BPM Sports mardi matin, est aussi venue aux oreilles de RDS.ca, qui a été en mesure d'en apprendre davantage après avoir consulté quelques sources qui ont exigé l'anonymat afin de pouvoir s'exprimer librement sur l'affaire sans craindre de représailles.

Des arbitres, juges et inspecteurs de la RACJ n'ont toujours pas digéré que leur collègue Benoit Roussel ait été montré du doigt sur la place publique et présumément intimidé en privé par deux représentants de GYM en raison de la décision qu'il a rendue au terme du combat extrêmement serré opposant Clavel à la championne unifiée des poids mi-mouches Evelin Nazarena Bermudez.

Ces officiels influents et solidaires envisageraient ainsi de se rendre indisponibles en vue du gala que GYM souhaite organiser le 1er février prochain, tout juste avant le début de la comparution devant le Tribunal de la RACJ. GYM y a en effet été convoqué les 5, 7, 8 et 9 février 2024 pour avoir « exerc[é] des pressions, menac[é] ou violent[é] un représentant de la Régie/ Bon renom/ Exercice compétent et intègre/ Intérêt public », d'après l'avis de convocation obtenu par RDS.ca.

À noter que les arbitres, juges et inspecteurs sont des pigistes et ne sont pas tenus de travailler lors de chacun des événements sanctionnés par la RACJ. Cette dernière s'enquiert généralement de la disponibilité de ses officiels de quatre ou six semaines à l'avance et devant un manque de personnel anticipé, elle invite les promoteurs à reporter leur gala. La RACJ pourrait faire appel à des officiels de l'Ontario et des Maritimes, mais ce scénario semble improbable pour le moment.

Peu de détails ont filtré sur ce gala prévu le 1er février, si ce n'est qu'il devrait marquer le retour dans le ring de Clavel, toujours d'après l'humble chroniqueur, et que l'animatrice Marie-Claude Savard devrait affronter l'animatrice et humoriste Cathy Gauthier dans un choc prévu pour trois rounds. Les deux femmes l'avaient évoqué sur les ondes d'Énergie il y a environ deux semaines.

L'absence d'une direction forte décriée

Car au-delà de la rancœur évidente éprouvée envers GYM, c'est surtout la crise de leadership qui frappe présentement la division des sports de combat de la RACJ qui est mise en lumière. Toutes les sources interviewées par RDS.ca ont déploré la mollesse de la réplique effectuée par la RACJ à la suite des propos et des gestes présumément posés par Yvon Michel et Alexandra Croft – dont les noms apparaissent dans l'avis de convocation à une audience de la RACJ envoyé à GYM.

Jusqu'à maintenant, la RACJ s'est limitée à mentionner – par le truchement de sa porte-parole Joyce Tremblay « que les juges choisis, en l'occurrence M. Roussel, ont les qualifications et les compétences requises », tout en encensant la « renommée internationale » du juge québécois. À noter que le directeur des sports de combat, des courses et des jeux, Marco Bergeron, ne s'est jamais exprimé publiquement à ce sujet et sa passivité alléguée commence à en irriter plusieurs.

En coulisses, de nombreux officiels regrettent amèrement l'époque pas si lointaine pendant laquelle Michel Hamelin régnait sur la division des sports de combat. Ex-inspecteur, Hamelin ne faisait pas l'unanimité comme patron, mais sa poigne de fer et sa grande capacité à arbitrer les conflits dans une industrie où les égos surdimensionnés pullulent sont aujourd'hui louangées.

Plusieurs officiels prétendent également que Hamelin n'aurait jamais accepté que quelqu'un tente d'intimider un ou une de ses employés – comme cela est reproché à Michel et Croft dans l'avis de convocation – et que c'est finalement l'absence d'une direction forte qui en serait la cause. Certains rêvent d'ailleurs secrètement à un retour de Hamelin à la tête de la division des sports de combat, mais cette possibilité serait totalement exclue, tant de la part du principal intéressé que celle de la RACJ, d'après les informations qui ont été recueillies par RDS.ca.

Pour le moment, impossible de prédire l'ampleur que le mouvement de contestation prendra, et surtout, s'il perdurera.