Olivier Aubin-Mercier pourra finalement disputer un autre combat avant la fin de l’année. Et pas contre n’importe quel adversaire.

La Professional Fighters League (PFL) a annoncé mardi que le combattant québécois affrontera le Brésilien Natan Schulte le 13 août dans les préliminaires de sa première carte éliminatoire de la saison.

Schulte (21-4-1) était l’homme à battre dans la catégorie des poids légers de la PFL lorsque l’organisation a relancé ses activités en 2021. L’athlète de 29 ans a remporté pendant deux années consécutives le tournoi chez les 155 livres et la bourse d’un million de dollars promise au champion.

« C’est un gars qui a un style vraiment particulier, a analysé Aubin-Mercier lorsque rejoint par RDS. C’est pas un style facile. Tu le sais que quand tu vas te battre avec lui, ça va faire mal. Il me fait penser un peu à Homer Simpson si Homer Simpson avait une bonne technique. C’est un gars qui a un excellent menton, qui va manger des coups, qui va rester dans ta face, qui va essayer de te fatiguer et qui va essayer de te finir quand il sent que tu n’as plus rien à donner. C’est pas le fun se battre contre lui. Ça va être intéressant, va falloir que je sois prêt. »

Schulte a toutefois subi une première défaite en quatre ans contre le Polonais Marcin Held en avril, un résultat qui mettait en danger sa qualification pour les éliminatoires. Son exclusion des rondes finales de la compétition s’est confirmée en juin malgré sa victoire par décision partagée contre Alex Martinez.

« Je ne veux pas me fier là-dessus, affirme OAM. Souvent, on dit que des gars sont finis parce qu’ils ont fait quelques performances moyennes et on les voit revenir en force. Ça se peut que ça soit un manque de motivation aussi, il est quand même millionnaire, le gars. Moi, je vais arriver là prêt. On s’entraîne pour affronter le meilleur Schulte qui pourrait se retrouver devant moi. »

Aubin-Mercier (12-5) se retrouve devant l’opportunité d’ajouter un nom intéressant à son tableau de chasse et d’ainsi poursuivre en beauté une année qui a mis sa résilience à rude épreuve.

En janvier, le « Canadian Gangster » avait pris la décision d’aller s’entraîner à Porto Rico puisque la direction de la Santé publique du Québec refusait aux combattants professionnels le droit de pratiquer leur métier dans des conditions adéquates.

Aubin-Mercier devait finalement faire ses débuts au sein de la PFL en avril, mais une blessure l’a forcé à déclarer forfait pour son combat prévu contre l’Allemand Joilton Lutterbach. Cette malchance lui a coûté un point au classement et a essentiellement anéanti ses espoirs de se qualifier pour la phase éliminatoire de la saison.

En mai, Aubin-Mercier a finalement pu remonter dans la cage et l’a fait de belle façon, livrant une performance dominante contre Held, comme lui un ancien de l’UFC.

Une victoire contre Schulte gonflerait sa candidature pour une place dans la saison 2022 de la PFL. Aubin-Mercier croit aussi qu’elle lui permettrait de se positionner comme un remplaçant logique dans l’éventualité où une blessure venait contrecarrer le développement du carré d’as.

Rythme infernal

Inactif pendant près de deux ans après avoir été remercié par l’UFC, Aubin-Mercier s’apprête à se battre pour la deuxième fois en deux mois. Après sa victoire contre Held, Aubin-Mercier s’est réfugié au chalet familial pour compléter sa quarantaine obligatoire. Il est ensuite retombé immédiatement en camp d’entraînement.

Loin de s’en plaindre, il constate néanmoins que la commande est exigeante.

« Ça, c’est quelque chose qui m’a surpris un peu. C’est extrêmement demandant de se battre de nouveau dans un délai aussi court. Je ne m’attendais pas à ça. On dirait que je n’étais comme pas prêt à ça mentalement. J’ai trouvé ça tough, mais c’est correct. C’est une expérience de vie et ça va me permettre d’ajuster des petites affaires pour la prochaine saison. »

La bonne nouvelle, c’est que les conditions dans lesquelles Aubin-Mercier peut pratiquer son métier ont changé pour le mieux depuis son dernier combat. D’un, le passage de Montréal en zone verte lui a permis de retourner au gymnase et d’en découdre avec des partenaires en chair et en os.

« Ça faisait deux ans que je m’entraînais en faisant de la méditation. Là je peux finalement m’entraîner pour vrai », résume-t-il avec son sens de l’humour habituel.

Le déplacement en Floride devrait aussi être un peu moins compliqué que celui à Atlantic City ne l’avait été en juin. À cette occasion, Aubin-Mercier avait dû arriver sur les lieux de la compétition 14 jours avant la date de son combat afin de s’isoler en compagnie d’un entraîneur et d’un partenaire d’entraînement. Cette fois, il pourra arriver quatre jours avant d’affronter Schulte.

Et après ce qui sera, il le souhaite, sa deuxième victoire consécutive, Aubin-Mercier prévoit accomplir quelque chose d’encore plus important : obtenir sa première dose de vaccin contre la COVID-19.

« J’ai trop de personnes proches de moi qui ont eu des gros effets secondaires et je ne pouvais pas me permettre de me faire vacciner et rater une semaine d’entraînement, explique-t-il pour justifier sa décision de se tenir loin des aiguilles jusqu’ici.

« J’ai regardé les risques. J’ai déjà eu la COVID, donc l’immunité est là. Il y a des chances que je contracte de nouveau le virus, mais je pense que les risques que j’aie des effets secondaires du vaccin étaient plus élevés. C’est comme ça que je l’ai abordé. »