Le Grand Prix de Silverstone représente chaque année une étape importante du calendrier de Formule 1. Plusieurs écuries sont basées en Grande-Bretagne, et donc, cette course représente souvent une opportunité aux équipes d’implanter de nouvelles évolutions sur les voitures.

Ce sera le cas encore une fois cette année, et parmi les écuries qui auront des améliorations cette fin de semaine, il y a Aston Martin. Il s’agira d’une deuxième évolution majeure pour l’écurie de Lawrence Stroll, après celle de Barcelone qui avait fait énormément jaser en raison de ses ressemblances avec la voiture de Red Bull.

C’est donc une fin de semaine importante pour Aston Martin. L’usine de l’écurie se trouve à peine à quelques mètres du circuit de Silverstone… et c’est aussi là que se trouvera la prochaine usine, plus grande et avec une soufflerie, qui est présentement en construction et qui devrait ouvrir ses portes en 2023.

C’est donc dire que plusieurs membres de l’équipe, qui travaillent à l’usine et qui ne voyagent pas avec l’équipe, seront sur place cette fois pour assister à la course. Un bon résultat grâce à des améliorations qui fonctionnent peut motiver les troupes et donner un nouveau souffle au milieu d’une longue saison. Et le contraire est aussi vrai…

Bref, même si le début de saison a été compliqué, on ressent de l’optimisme au sein des verts. On a espoir que l’écurie peut progresser dès cette saison afin de se battre plus régulièrement pour atteindre les Q3 et récolter des points.

C’est aussi justifié par les progrès de l’écurie au cours des trois dernières épreuves. Des progrès timides, parfois dissimulés par des erreurs de pilotage ou quelques malchances… mais quand on prend le temps de regarder plus attentivement, on peut voir des signes encourageants.

À Monaco, tous les pilotes ont dû se précipiter en piste en fin de Q1 après le drapeau rouge provoqué par Yuki Tsunoda. Lance Stroll a alors fait une erreur de pilotage à la piscine, évitant le mur, mais ruinant son tour. Comme il est difficile (et c’est peu dire) de remonter à Monaco, c’en était fait des espoirs de Stroll.

Par contre, Vettel a bien fait dans les rues de la principauté, accédant à la Q3. Neuvième sur la grille de départ, il est parvenu à inscrire un point avec une dixième place. C’était la deuxième fois cette saison qu’il terminait au sein du top-10.

À Bakou, l’histoire était similaire. Stroll a frappé le mur en qualifications, mais Vettel a encore une fois prouvé le bon rythme de sa monoplace avec une sixième place à l’arrivée, le meilleur résultat de l’écurie cette saison.

Puis, à Montréal, les résultats étaient prometteurs lors des trois premières séances d’essais libres, mais tout s’est gâché par la suite. Lawrence Stroll expliquait que l’écurie prévoyait une piste plus détrempée en qualifications et c’est pourquoi elle s’est trompée sur la pression des pneus, reléguant Vettel et Stroll en fond de peloton.

En course, toutefois, le rythme était bien mieux. Dans une stratégie à un seul arrêt, Stroll a pu remonter à la dixième place, amassant à un point. Quant à Vettel, il a terminé 12e, mais se montrait tout de même satisfait de la performance de la monoplace. Ce sont plutôt les voitures de sécurités virtuelles à de mauvais moments qui lui ont empêché de faire mieux.

Ainsi, alors que l’écurie n’allait nulle part en début de saison, on peut voir du positif lors des trois dernières épreuves et l’écurie s’est effectivement rapprochée du milieu de peloton. Par contre, il faut éviter de se mettre la tête dans le sable et croire que tout est réglé. La saison d’Aston Martin est très décevante et il y a encore énormément de travail à faire.

Premièrement, même si les tracés de Monaco, Bakou et Montréal ont leurs différences, ils ont aussi des points communs. Ce sont des circuits en milieu urbain, dont les murs sont proches, mais surtout, avec peu de virages très rapides qui demandent beaucoup d’adhérence de la voiture. Les prochaines épreuves se déroulent sur des circuits plus traditionnels, et Silverstone est bien sûr reconnu pour son enchaînement de virages rapides. L’Aston Martin pourra-t-elle maintenir le rythme, ou retournera-t-elle en fond de peloton comme à Barcelone? Les nouvelles améliorations vont probablement dicter la réponse.

Justement, Aston Martin ne sera pas la seule équipe avec des évolutions, bien au contraire. Plusieurs écuries feront un bon pas en avant cette fin de semaine. Les changements sont majeurs et visibles facilement chez plusieurs écuries, dont Red Bull, Alpine et Williams (avec la voiture d’Alexander Albon seulement, alors que Nicholas Latifi devra patienter encore un peu).

C’est aussi là le défi d’Aston Martin. S’améliorer, c’est une chose… mais il faut surtout s’améliorer plus rapidement que les autres.

Et il y a aussi les pilotes. Les erreurs en qualifications de Stroll à Monaco et Bakou lui ont probablement coûté quelques points. Dans une lutte aussi serrée et une guerre de développement qui se fait à vitesse grand V puisqu’on en apprend rapidement sur les nouvelles voitures, chaque erreur coûte cher. Le Canadien en est à sa sixième saison en Formule 1. Il doit afficher plus de constance et éviter ce genre de faux pas. La progression d’Aston Martin passe aussi par là.

Ce sera donc très intéressant de voir la performance de l’écurie au cours des deux prochaines semaines, en Grande-Bretagne et en Autriche, car elle pourrait vraiment donner le ton pour la suite de la saison. Est-ce qu’Aston Martin peut vraiment revenir se battre dans les points de façon constante en 2022, ou est-ce qu’on doit continuer à s’attendre à des performances décevantes? On aura un début de réponse dès aujourd’hui, lors des essais libres, mais surtout samedi, lors de la séance de qualification, qui sera présentée à RDS dès 9 h 30. Pour la course, rendez-vous à la même heure, dimanche.