Le rallye Dakar a changé de pays et après l'Argentine les autos ont quitté le Pacifique chilien pour l'altiplano bolivien, mais le vainqueur est toujours le même : une Mini, celle de Terranova.

Alors que motos et quads restaient à Iquique pour leur journée de repos et que les pilotes camions restaient eux aussi au Chili pour une étape vers le désert d'Atacama, les pilotes autos sont partis en éclaireurs, avec 24 heures d'avance, à l'assaut du désert de sel d'Uyuni. Une première pour le rallye, seules les motos ayant eu le droit de monter sur le mythique salar l'an passé.

Devant le président Evo Morales et les dizaines de milliers de Boliviens qui avaient envahi la ville d'Uyuni, le scénario des étapes précédentes s'est répété, avec une 7e victoire Mini en sept étapes. L'occasion pour l'Argentin Orlando Terranova d'égaliser à 3 victoires partout avec le leader au général, Nasser Al-Attiyah, soit la 4e victoire de sa carrière sur le rallye.

Al-Attiyah, « le prince qatari »

Victime du mal des montagnes, le vainqueur du Dakar 2011, présenté comme "le prince Qatari", a été contraint de s'arrêter trois fois durant la journée pour vomir, le long des 717 km de l'étape, dont 321 km de chronométrés. Ce qui relance un peu l'intérêt de la course, le pilote mini, 7e seulement, cédant respectivement 3 minutes et près de 7 minutes 30 sur ses deux dauphins au général, le Sud-Africain Giniel de Villiers et le bizuth saoudien, Yazeed Alrajhi, tous deux sur Toyota.

Vainqueur 2009, le métronome sud-africain paraît le concurrent le plus dangereux pour All-Attiyah, avec déjà 5 podiums en 7 étapes et seulement 9 minutes de retard.

Côté Peugeot, c'est encore Stéphane Peterhansel, 11 fois victorieux du Dakar, qui a signé la "perf" en terminant 8e, moins d'une minute derrière Al-Attiyah, soit une 8e place au général désormais. La montée vers Uyuni a par contre été moins facile pour Cyril Despres, qui finit au-delà de la 20e place, à 45 minutes.

Message de Morales à Hollande

Une certitude, les concurrents ont apprécié le bain de foule dans Uyuni. « Tous ces gens, et même un président, ça a de la gueule », a témoigné Michel Périn, copilote de l'Espagnol Nani Roma, le tenant du titre, 5e du jour dans sa Mini.

Accueillis en héros sur le podium dressé au cœur d'Uyuni, les concurrents se préparaient ensuite à une soirée très particulière, en autarcie complète, dans la caserne du 4e régiment d'infanterie de l'armée de terre bolivienne.

Au programme, avant la redescente vers Iquique pour la seconde partie de leur étape « marathon » : une soirée mécanique, sans l'aide d'aucun mécano ni d'aucun ingénieur. Et une nuit en commun, dans les dortoirs de 50 lits picots habituellement occupés par les soldats locaux.

Cerise sur le gâteau, pour cette soirée un peu inhabituelle, loin de leurs campings-cars climatisés habituels : tous les concurrents seront habillés de la même façon, avec le poncho et le chulo (bonnet) traditionnels de ces régions andines, fournis par leurs hôtes boliviens.

Quant à la France, à peine réveillée de trois jours de cauchemar, elle était dans les esprits de beaucoup sur le bivouac. Mais aussi du président Morales, qui a déclaré à l'AFP avoir envoyé un message de soutien au président Hollande. « Nous sommes très tristes et nous partageons la douleur du peuple français », a insisté Evo Morales.