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RÉSULTATS

Giro et Tour, le grand défi de Tadej Pogacar

Tadej Pogacar Tadej Pogacar - Getty
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Double ration pour le plus glouton du peloton : Tadej Pogacar visera la victoire au Tour d'Italie et au Tour de France en 2024, un doublé réalisé par seulement sept champions dans toute l'histoire du cyclisme.

« Ca a toujours été un rêve de courir le Giro. Je suis plus vieux maintenant, je pense être capable d'encaisser deux grands Tours, je suis prêt pour un nouveau challenge », a souligné le Slovène de 25 ans en confirmant lundi sa première participation au Giro (4-26 mai) face à la presse réunie à La Nucia, au sud-est de l'Espagne, où son équipe UAE prépare la saison.

Cela faisait longtemps que Pogacar avait envie de découvrir l'Italie. Mais ses triomphes précoces au Tour de France dès ses deux premières participations en 2020 et 2021 l'ont catapulté dans une autre dimension où il fallait d'abord assurer lors de la grande messe de juillet où il reste sur deux places de dauphin derrière le Danois Jonas Vingegaard.

Viser la victoire la même année sur le Giro et le Tour de France (29 juin-21 juillet 2024) est devenu un défi quasiment impossible, tellement l'enchaînement de ces deux courses de trois semaines est exigeant pour les organismes.

Programme allégé

Seulement sept coureurs dans toute l'histoire du cyclisme ont réussi à moissonner le maillot rose et le maillot jaune la même année. Que des monstres sacrés et il y a un bon moment déjà: Fausto Coppi, Jacques Anquetil, Eddy Merckx, Bernard Hinault, Stephen Roche, Miguel Indurain et Marco Pantani, le dernier à avoir réussi la passe de deux, en 1998, six ans avant sa mort. 

« Tadej a 25 ans, il avait besoin d'un nouveau défi et il est prêt à le relever. C'est ambitieux mais si quelqu'un peut y arriver c'est lui. C'est le plus grand coureur que j'ai vu de toute ma carrière. Il est spécial », insiste Joxean Fernandez Matxin, manager sportif de l'équipe UAE.

Pour y arriver, il a chamboulé le programme d'un coureur qui se régale d'habitude à briller de février à mars et sur tous les terrains.

« On a réduit son calendrier du début de saison », a précisé Matxin. Exit donc le classique UAE Tour, Paris-Nice ou Tirreno-Adriatico mais aussi le Tour des Flandres, brillamment remporté cette année. Pogacar devrait commencer sa saison aux Strade Bianche en Italie le 2 mars, avant d'enchaîner avec Milan-Sanremo, le Tour de Catalogne et peut-être Liège-Bastogne-Liège. 

« Il y aura beaucoup de pâtes et de pizzas au menu l'année prochaine », a plaisanté le Slovène qui passera pas mal de temps en Italie, aussi pour des reconnaissances en vue du Giro.

Là, « il visera clairement la victoire », selon Matxin, avant de couper un mois pour aller s'entraîner en altitude pour préparer le Tour de France qui reste incontournable.

Dream Team au Tour

« Il n'a jamais été envisagé que je zappe le Tour, je sais à quel point cette course est importante pour moi et mon équipe. Mais un jour je compte faire l'impasse car tout ne tourne pas autour du Tour non plus », a expliqué « Pogi » dont l'objectif est d'inscrire les trois grands Tours à son palmarès d'ici la fin de sa carrière - il a terminé troisième de la Vuelta lors de son unique participation en 2019.

Le Slovène aura une revanche à prendre sur la Grande Boucle, qui partira de Florence en Italie. Pour cela son équipe, un peu sur le modèle de Jumbo-Visma, va lui bâtir une vraie « dream team » en annonçant dès lundi qu'elle comptait y aligner des pointures comme Adam Yates, Juan Ayuso, Joao Almeida, Pavel Sivakov, Tim Wellens et Nils Politt en guise de lieutenants.

« Au Tour j'ai envie de retrouver la place de numéro 1 », a insisté Pogacar.

Que Pogacar ait choisi 2024 pour tenter le doublé Giro-Tour est un défi d'autant plus grand que le Slovène compte aussi s'immiscer dans la lutte pour la médaille d'or aux Jeux Olympiques de Paris le 4 août, même s'il estime que le parcours ne lui convient pas vraiment.

Il lorgne aussi sur les Mondiaux à Zurich le 29 septembre, un autre des grands objectifs de carrière du « petit cannibale » à l'appétit féroce qui, si ça ne tenait qu'à lui, disputerait « les trois grands Tours la même année ».

Pas de dopage mécanique

Pogacar a déclaré lundi qu'il ne croyait pas dans l'existence de dopage mécanique dans le cyclisme professionnel, jugeant qu'il n'était « pas possible de dissimuler » un moteur dans le vélo sans que cela soit découvert.

« Depuis que les vélos électriques (grand public) sont à la mode, on voit bien que ce n'est pas si facile de mettre un moteur dans un vélo. Je pense qu'on le verrait. Je ne pense pas que ce soit possible de le dissimuler », a déclaré le double vainqueur du Tour de France (2020 et 2021) lors d'une conférence de presse consacrée à sa saison 2024 à La Nucia, au sud-est de l'Espagne.

« Il y avait des rumeurs il y a cinq, dix ans. Mais je ne me rappelle même plus la dernière fois que j'en ai entendu parler. Je pense qu'on peut être tranquille par rapport à ça aujourd'hui », a ajouté le leader de l'équipe UAE.

Malgré des soupçons il y a une dizaine d'années, aucun cas avéré de dopage mécanique n'a jamais été décelé sur une course professionnelle de cyclisme sur route.

Le seul cas prouvé d'un vélo aidé par un moteur dissimulé remonte à janvier 2016 aux Mondiaux de cyclo-cross espoirs. Il avait valu à la Belge Femke Van den Driessche, 19 ans, une suspension de six ans par l'UCI.

Sur le dernier Tour de France, l'Union cycliste internationale (UCI) a dit avoir procédé, dans le cadre de son programme de lutte contre la fraude technologique, à 997 contrôles sur l'ensemble des 21 étapes qui se sont tous révélés négatifs.