SAINT-ARNOULT-EN-YVELINES (AFP) - L'heure de la revanche va enfin sonner pour les sprinteurs, encore glacés par le culot du Français Richard Virenque l'an dernier, à l'occasion de Paris-Tours (257 km), avant dernière manche de la Coupe du monde de cyclisme, dont le départ est donné dimanche de Saint-Arnoult-en-Yvelines (région parisienne).

Ces derniers devraient en effet cette fois veiller au grain et mettre tout en oeuvre pour que l'arrivée de la 96e édition d'une classique créée en 1896 donne lieu à un sprint massif, dénouement logique compte tenu de la topographie d'un parcours dont le point culminant n'excède pas 200 mètres avec la côte du Gault-du-Perche.

Les directeurs sportifs plaident de concert coupables d'avoir sous-estimé les capacités du quintuple meilleur grimpeur du Tour de France lequel, après une échappée de 232 kilomètres en compagnie de son compère Jacky Durand, avait signé un des plus étonnants exploits de l'année 2001.

Sur l'avenue de Grammont, le coureur de Domo avait pu courageusement préserver deux secondes d'avance sur une meute, réglée par Oscar Freire, des 18 min 40 sec que le fringant duo tricolore avait compté au 134e kilomètre.

Le champion du monde espagnol s'inscrira d'ailleurs encore en tête de liste des prétendants à la victoire avec les anciens vainqueurs que sont l'Allemand Erik Zabel (1994) et, surtout, son prédécesseur belge Johan Museeuw qui attend patiemment cette épreuve pour reprendre à l'Italien Paolo Bettini la tête de la Coupe du monde. A l'heure actuelle, deux points seulement séparent les deux hommes (272 contre 270).

Dernier sprint en 1996

Richard Virenque peut-il à nouveau humilier les sprinteurs dans ce rendez-vous également disputé entre Blois et Chaville dans les annés 70? La réponse sera d'autant plus intéressante que se profilera, la semaine suivante à Zolder (Belgique), un Mondial semblant tout autant promis aux hommes rapides.

Mais, force toutefois est de constater que les lévriers ont bien du mal à se faire respecter dans cette "classique des feuilles mortes", élégamment dénommée de la sorte par les organisateurs de la Société du Tour de France. Ainsi, tour à tour, l'Ukrainien depuis lors devenu belge Andrei Tchmil (1997), Jacky Durand (1998), le Belge Marc Wauters (1999), l'Italien Andrea Tafi (2000) ou Virenque le bien-aimé ne se sont-ils pas imposés en solitaire? Il faut donc remonter à 1996 pour retrouver le nom d'un sprinteur, l'Italien Nicola Minali, double lauréat consécutivement.

L'Italien Mario Cipollini, très en jambes sur la récente Vuelta, les Australiens Robbie McEwen, Baden Cooke et Stuart O'Grady, le Britannique Jeremy Hunt, l'Estonien Jaan Kirsipuu, deux fois 3e, se lamentant de ne rien avoir gagné depuis son succès sur le Tour à Rouen, figurent parmi les hommes susceptibles d'imposer leur pointe de vitesse sur les bords de la Loire.

A moins qu'un audacieux arrive à nouveau à ses fins ou que le vent, acteur incontournable sur les routes d'un plat pays, ne contrarient leur plans.