La plus récente rumeur reporte la tenue du Tour de France du 29 août au 20 septembre, soit exactement dans la fenêtre des Grands Prix cyclistes de Québec et Montréal, prévus les 11 et 13 septembre. Si ce scénario s’avère être vrai, les courses québécoises pourront difficilement avoir lieu.

Le quotidien français Le Dauphiné Libéré a dévoilé les potentielles nouvelles dates du Tour de France, mardi. À la suite de l’annonce du président Macron, lundi, d’interdire les événements publics jusqu’à la mi-juillet, le report du Tour était devenu inévitable (et l’était probablement déjà avant cette annonce).

Voilà que ce report aurait lieu fin août. « Ça reste une rumeur, rappelle Serge Arsenault, patron des GPCQM, lorsque joint au téléphone, mardi. Je refuse de paniquer. » M. Arsenault reconnaît toutefois qu’il « sera difficile pour les Grands Prix d’avoir lieu en même temps que le Tour ». Ce serait le cas, si la rumeur se concrétise. C’est pourquoi M. Arsenault avait prévu discuter avec David Lappartient, le président de l’Union cycliste internationale, dans les prochaines heures. Il veut « vérifier les intentions de l’UCI » quant à cette rumeur.

Même si ce n’est rien d’officiel, cette information est prise au sérieux. Et M. Arsenault rappelle qu’il a un contrat avec l’UCI. « Je veux m’assurer que le Tour se tiendra en dehors de nos dates, mentionne-t-il. Pour le moment, nos dates n’ont pas changé. » L’UCI a rappelé, il y a quelques jours, qu’au moment de la reprise des compétitions, la priorité serait donnée aux compétitions toujours au calendrier. « C’est le président de l’UCI qui contrôle le calendrier cycliste, pas ASO », tient à rappeler Serge Arsenault.

Le patron des GPCQM rappelle qu’il n’a rien contre le Tour de France. C’est plutôt l’attitude de ASO qui semble l’agacer. Une attitude « d’ancien dictateur du cyclisme » qui nuit au sport sur la scène internationale. « Leur décision unilatérale est inacceptable. Ils veulent protéger leurs revenus, leurs droits télévisuels, justifie M. Arsenault, ajoutant que cette décision n’est pas sans rappeler celle également unilatérale de la Fédération française de tennis de reporter Roland-Garros. Tout le monde a intérêt à ce que le Tour ait lieu. L’événement cycliste le plus important au monde, c’est le Tour. Tout le monde est d’accord. » C’est pourquoi il s’explique mal la décision de ASO.

En fait, il ne se l’explique pas mal. Au contraire. Il reproche aux propriétaires du Tour de ne pas considérer l’ensemble du sport dans leur décision. « On doit protéger le cyclisme international », clame M. Arsenault.

Serge Arsenault refuse donc de paniquer et préfère une attitude de sage. Mais il rappelle qu’il « est un bon soldat et qu’il n’a pas peur d’aller au front. » C’est pourquoi il n’a pas tardé à demander la position et les intentions de l’UCI et de son président. « L’UCI a le devoir de respecter le contrat qu’elle a avec nous. Nos dates n’ont pas changé. »

M. Arsenault se questionnait d’ailleurs s’il ne s’agissait pas d’une stratégie de la part de ASO de lancer la rumeur et de voir la réaction suscitée. Une technique utilisée régulièrement en politique.

Une chose est certaine, il n’a pas l’intention de se plier aux exigences de ASO aussi facilement. « ASO peut tousser, mais je n’attraperai pas le coronavirus », illustre M. Arsenault en fin de discussion.