Blessé, Chris Froome a dû déclarer forfait pour le Tour de France. C’est énorme. Il a gagné quatre Tours. Oui mais... son équipe Ineos va tout de même gagner le Tour. Geraint Thomas, champion en titre, ou Egan Bernal, jeune sensation colombienne. Choisissez.

C’est Hugo Houle qui résume le mieux la situation : « L’équipe Ineos va rester Ineos. Ce sont eux qui vont faire le tempo. Ça ne changera pas le Tour de France. On ne fait que changer les noms ». Voilà.

Avant de parler des favoris, réglons le dossier des absents.

Tom Dumoulin. Il a terminé deuxième l’an dernier (entre Thomas et Froome). Il a chuté au Giro et son genou le fait encore souffrir. Il a, lui aussi, déclaré forfait.

Et tant qu’à y être, le quatrième Tour 2018, Primoz Roglic, ne sera pas là. Il a fait le Giro. D’ailleurs, saviez-vous que Roglic est un ancien sauteur à skis!?!

En résumé, trois des quatre premiers de l’édition 2018 ne seront pas là.

Le podium est donc ouvert? Pas nécessairement. 

Aux yeux de certains, il ne pourrait rester qu’une place disponible sur le podium. Thomas, Bernal et...???

Les prétendants sont nombreux. En voici quelques-uns.

JAKOB FUGLSANG

C’est l’homme de l’heure, et accessoirement le coéquipier de Hugo Houle. Le leader de la formation Astana vient de gagner le Critérium du Dauphiné, la répétition générale d’avant Tour. Il a également remporté Liège-Bastogne-Liège, un des cinq monuments du cyclisme. Il n’est toutefois jamais monté sur un podium de Grand Tour. Mais il est en grande forme, confiant, il a une très solide équipe... et il a probablement accès aux réserves de sirop d’érable d’Hugo!

ROMAIN BARDET

Il court pour gagner. Il a déjà fait le podium à Paris. Deux fois. Son équipe AG2R–La Mondiale et lui voudront tester la formation Ineos : que vaut-elle sans Froome? La bonne nouvelle pour Bardet, il n’y a qu’un seul contre-la-montre individuel, sa faiblesse. Et il arrive tôt dans le Tour (13e étape). Il perdra du temps mais il aura de la marge pour combler l’écart. Les trois étapes alpestres ne lui déplairont certainement pas.

ADAM YATES

Le Tour 2018 a été une déception pour lui : défaillance dès la haute montagne et chute en descente vers Bagnères-de-Luchon alors qu’il disputait la victoire d’étape à Julian Alaphilippe. Il sait qu’il peut rivaliser pour le podium. En 2016, il avait terminé à 21 secondes de Nairo Quintana et de la troisième place. Et cette année, il sera épaulé par son frère jumeau, Simon.

TRYPTIQUE MOVISTAR – PRISE 2

Encore une fois cette année, on opte pour la force du nombre : Nairo Quintana, Mikel Landa et Alejandro Valverde. L’an dernier, le « triptyque » n’a pu faire mieux que 7e, 10e et 14e. Et cette année, les doutes sont là : Landa récupère du Giro (il a terminé quatrième); Valverde est en reprise de course après une blessure au bassin; Quintana, on a l’impression que plus personne n’y croit.... Mais vous pouvez compter sur eux pour le classement par équipe!

PINOT, PORTE, URAN, NIBALI

Thibaut Pinot revient sur le Tour cette année. Et on s’attend à ce qu’il soit à l’attaque. Il peut rivaliser avec les meilleurs, aucun doute. Il a fait troisième à Paris en 2014.

Richie Porte. On ne sait plus quoi penser. Souvent attendu comme LE rival de Froome ces dernières années, il a déçu et a été malchanceux (deux abandons sur chute lors des deux dernières éditions).

Rigoberto Uran. Deuxième du Tour 2017. Abandon l’an dernier. Il a l’expérience. Il a peu couru cette saison, en partie en raison d’une fracture de la clavicule, sera-t-il plus frais?

Vincenzo Nibali. Oui, il a fait le Giro, et il l’a fait à fond pour terminer deuxième. Mais vous ne pouvez pas repousser du revers de la main un quadruple vainqueur de Grands Tours. 

Autres noms à surveiller : Steven Kruijswijk (5e l’an dernier), Dan Martin (dans le top-10 lors des trois dernières éditions) et Emanuel Buchmann (3e du Dauphiné).

Et NOTRE Canadien, Michael Woods?

Il ne s’entraîne pas pour faire le classement général d’un Grand Tour, n’en déplaise à Jonathan Vaughters. Michael Woods est un chasseur d’étape et de Classiques. Il l’a prouvé : victoire d’étape sur la Vuelta 2018, 3e des Championnats du monde 2018, 2e de Liège-Bastogne-Liège 2018 (5e en 2019), etc.

Cet homme a du talent et du courage. Il agira certainement comme coéquipier à Uran, après tout, c’est son premier Tour de France. Mais j’espère qu’on lui laissera la chance d’attaquer.

Si c’est le cas, oubliez l’objectivité en ondes!!!

Un premier Tour sans Cavendish depuis 2006

Mark Cavendish n’a pas été sélectionné par son équipe Dimension Data. Scandale? Surprise? Pas vraiment. Cavendish a de nombreux ennuis de santé ces deux dernières saisons et il n’est pas l’ombre de lui-même, c’est-à-dire un vainqueur de 30 étapes sur le Tour. Justement, par son palmarès méritait-il d’y être? Peut-être. Mais si vous prenez Cavendish, vous devez ajouter un autre coureur pour l’épauler... la décision ne devait pas être simple à prendre. Et c’était la bonne.

PETER SAGAN passera à l’histoire... encore!

C’est simple. Il gagnera son 7e maillot vert. Un record. Erik Zabel et lui en ont chacun six.

Le show JULIAN ALAPHILIPPE – Prise 2

Deux étapes et le maillot à pois en 2018. Cette saison, il gagne tout avec 10 victoires dont Milan San Remo (1 des 5 Monuments) et la Flèche Wallonne. Ce sera toutefois difficile de faire mieux que l’an dernier. Une chose est certaine, il sera à l’attaque... et on ne s’en plaindra pas!