Par Alban Quénoi - La fin de l’année arrive bien vite, et avec elle son habituel cortège de cérémonies de récompenses. Le sport électronique a été le premier à ouvrir le feu avec ses Esports Awards lundi passé, remettant 23 prix. Et si l’on peut s’interroger sur leur pertinence, tant il peut être difficile de comparer l’impact d’un joueur ou d’un événement d’une scène à l’autre, l’effort pour célébrer les grandes réussites de l’industrie reste louable.

 

Jeu esport de l’année : Overwatch

 

Si l’on peut s’interroger sur les critères pour définir un jeu de l’année, force est de constater le succès du dernier titre de Blizzard. Sa saison inaugurale, dont la finale a également récolté le prix de l’événement esport de l’année, a fait preuve d’une qualité de production de haut niveau. Reste à voir comment se déroulera la deuxième saison (qui sera en fait la première, cette satanée habitude des informaticiens à compter à partir de 0). Avec huit nouvelles franchises, et surtout de nombreux déplacements à venir, c’est la véritable facette de l’Overwatch League qui se dévoilera l’an prochain.

 

Jeu émergeant de l’année : Fortnite


Là aussi le suspens était inexistant, le raz-de-marée incroyable du titre d’Epic Games ne pouvait qu’être récompensé. Fortnite est un phénomène massif, ayant pénétré tous les foyers par sa formule accessible à tous et séduisant les plus jeunes. Tyler "Ninja" Blevins de son côté a récolté deux prix, avec la récompense pour la personnalité de l’année ainsi que streamer de l’année, s’étant illustré à travers plusieurs événements à la portée vertigineuse comme en avril dernier au Luxor de Las Vegas.

 

La forme que prendra sa scène compétitive reste encore assez floue, Epic ne semblant pas vraiment prendre le chemin emprunté par PUBG, son vis-à-vis sur la tranchée des Battle Royale qui lui adopte une structure plus “traditionnelle”. L’année prochaine sera un tournant pour Fortnite, qui devra prouver qu’il est plus qu’une mode passagère de cours de récréation.

 

Équipe esport de l'année : Astralis - CS:GO

 

C’est parmi les catégories les plus compliquées à juger, et pourtant le choix d’Astralis ne fait guère de doute ici. Sur une scène ultra compétitive et ouverte, la domination exercée par les Danois cette année est tout simplement remarquable. Malgré un démarrage poussif en passant complètement à côté du Major de Boston en janvier dernier, Astralis a par la suite enchaîné les victoires à partir de la DreamHack Masters de Marseille. Pro League, ECS, ELEAGUE, FACEIT Major, BLAST Pro Series, et enfin les IEM XIII cette dernière fin de semaine, les compères de gla1ve ont annihilé toute concurrence en 2018. L’histoire de CSGO a souvent fonctionné par ères, comme à l’époque SK Gaming, et celle d’Astralis s'inscrit comme l’une des plus impressionnantes jamais observées.

 

Organisation de l'année : Cloud9

 

Autre nom à avoir empilé les trophées cette année, l’organisation de Jack Étienne fut sur tous les fronts. Démarrant 2018 en trombes avec une victoire au Major de Boston sur CSGO, fait historique pour une formation nord-américaine, Cloud9 a brillé partout. L’Overwatch League à travers les Spitfire de Londres remportant la saison inaugurale, l’incroyable parcours jusqu’au titre de champions du monde sur Rocket League, la demi-finale durant les Championnat du Monde de League of Legends sur sol coréen, ou encore sa section Rainbow Six: Siege durant la DreamHack Montréal, Cloud9 fut omniprésent.

 

Éditeur de l’année : Blizzard

 

Malgré la controverse entourant l’annonce de Diablo Immortal, Blizzard et ses scènes compétitives se portent bien. La première saison de l’Overwatch League fut un succès, et la scène de Starcraft II vit un regain de popularité avec une victoire historique de Serral. Heroes of the Storm, Hearthstone, et même deux tournois sur World of Warcraft en joueur contre joueur ou en raid, c’est certainement par la quantité doublé du pari de l’OWL qui auront fait pencher la balance vers Irvine.

 

Plateforme de diffusion de l’année : Twitch

 

Probablement l’une des catégories avec le moins de suspens, la plateforme d’Amazon conserve son quasi-monopole en Occident. Bousculée les années précédentes par les poussées de Youtube, Twitch et surtout Facebook, le fiasco technique connu par ce dernier et la refonte vécue comme un aveu d’échec du site de Google ont laissé Twitch quasi seul maître à bord. Si la marque violette se démarque surtout par son aspect communautaire, Twitch a fait des efforts notables vers l’esport comme l’incroyable pactole de 90 millions de dollars posé pour l’exclusivité sur L’Overwatch League.

 

Journaliste de l’année : Jacob Wolf - ESPN Esports

 

Même ses adversaires le clamaient, 2018 fut l’année de Jacob Wolf. Couvrant la plupart des grands titres avec un professionnalisme constant, le jeune journaliste est en plus la plume la mieux informée, la plupart des scoops étant signés Wolf. Au passage, ESPN rafle également le prix du site esports de l’année pour la seconde fois, inégalé dans la qualité journalistique de sa couverture.

Parmi les oubliés durant ces Esports Awards, on peut évoquer l’ensemble des jeux de combats, malgré la bonne seconde place de DragonBall FighterZ en jeu émergeant. Ubisoft repart également les mains vides, malgré l’explosion de Rainbow Six: Siege. Il reste cependant les récompenses des Game Awards, dont les votes viennent tout juste d’ouvrir et qui ont multiplié les prix du rayon esports : meilleur jeu, joueur, coach, événement, équipe, hôte, moment, le choix sera encore plus délicat ici. Le public pourra voter jusqu’au 6 décembre, date de la cérémonie.

Autres récompenses :

Joueur PC de l'année : Oleksandr "s1mple" Kostyliev - CS:GO, Na’Vi

Rookie PC de l'année : Gabriel "Bwipo" - League of Legends, Fnatic

Joueur console de l'année : Mossad "MSdossary" Aldossary - FIFA 18

Rookie console de l'année : Kenny Williams - Call of Duty

Héros méconnu de l'année : Milos "Faceit Mikey" Nedeljkovic

Photographe de l'année : Helena Kristiansson

Editeur de l'année : Blizzard

Agence de l'année : Evolved Talent Agency

Vidéaste de l'année : Davis "Hitch" Edwards - OpTic Gaming

Commentateur esport de l'année : Clint "Maven" Evans - Call of Duty

Partenaire commercial de l'année : Intel

Fournisseur de matériel informatique de l'année : Nvidia