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RÉSULTATS

Chagnon blague que Bourassa lui « doit sa carrière »

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Suivez le match de la Coupe Grey entre les Alouettes et les Blue Bombers dimanche dès 16 h avec une émission d'avant-match à RDS et sur le RDS.ca.

HAMILTON – Il y a 15 ans, Louis-Philippe Bourassa rêvait de chanter dans un groupe de musique métal. Un retour à l'école, après une pause de deux ans à la fin du secondaire, a tout changé et une chance que Frédéric Chagnon était là pour lui « donner » cette carrière. 
 
Cette plaisanterie, Chagnon aime l'utiliser pour taquiner Bourassa. Remontons à 2014, chez les Carabins de l'Université de Montréal. À ce moment, Chagnon est le réserviste de Mathieu Girard pour effectuer les longues remises. 
 
Avant le début de la saison, Chagnon avait gaffé deux fois sur des jeux truqués en envoyant la remise au botteur plutôt qu'au joueur devant effectuer le jeu surprise. 
 
Notre collègue à RDS, Danny Desriveaux, était alors le coordonnateur des unités spéciales chez les Carabins. Il a donc demandé à Bourassa de remplacer Chagnon comme réserviste. 
 
« Dès le premier match de la saison, Mathieu s'est blessé et j'ai hérité du poste. Quand Mathieu est revenu, on m'a laissé ce rôle et, comme de fait, c'est lui qui a bloqué le botté pour nous faire remporter la coupe Vanier », a raconté Bourassa. 
 
Décelant sans doute qu'on parlait de lui, au terme de l'entraînement des Alouettes, Chagnon s'est approché de Bourassa avec le grand sourire. Immédiatement, les deux coéquipiers ont voulu, gentiment, forcer l'auteur de ces lignes à dévoiler la source de cette confidence. 
 
Chagnon et Bourassa ont rapidement « accusé » Desriveaux, mais ils avaient tort. Ils ont ensuite visé Byron Archambault et Marc-Antoine Dequoy sans plus de succès. Pour les aider, on leur a donné l'indice que le « coupable » était un joueur de l'équipe. Finalement, ils ont identifié le responsable : Alexandre Gagné. 
 
Parlant du loup, Gagné a rejoint ses deux amis et une belle rigolade s'est amorcée. Gagné a trouvé la manière parfaite pour justifier que sa langue se soit déliée. 
 
« Je ne faisais que dire à quel point tu étais un gars généreux, tu as donné ta job », a-t-il envoyé à Chagnon.  
 
« Je m'entendais bien avec Bourassa chez les Carabins. Je trouvais qu'il faisait un peu pitié alors j'ai pensé lui donner ma job et retourner uniquement en défense », a répliqué Chagnon. 
 
« Mais j'attends encore une récompense », a-t-il ajouté.
 
Le lien entre Chagnon et Bourassa est loin de s'arrêter ici. En 2021, Chagnon est allé rejoindre Bourassa dans l'uniforme du Rouge et Noir d'Ottawa. Vous avez peut-être deviné la suite, mais ce fut au tour de Bourassa de se blesser et d'être remplacé par... Chagnon. 
 
Et bien sûr, en 2023, les deux copains se retrouvent désormais chez les Alouettes à savourer l'occasion de soulever la coupe Grey, neuf ans après la conquête de la coupe Vanier. 
 
« C'est vraiment l'exemple d'une boucle qui se boucle », a admis Bourassa, fasciné par ces coïncidences.  

Louis-Philippe Bourassa
 
Un retour à l'école qui lui ouvre deux carrières
 
À voir ces trois joueurs des Alouettes se tirer la pipe au Tim Hortons Field, ça ne faisait aucun doute que Bourassa s'amuse ferme dans sa carrière de joueur de football professionnel. Mais absolument personne, dans son entourage, n'aurait cru, à l'époque du secondaire, qu'il aboutirait dans ce métier. 
 
« J'aurais moi-même ri si tu m'avais dit que je me retrouverais ici! », a reconnu Bourassa.
 
« J'étais bien plus petit que ça, je dirais autour de 175 livres. Je vivais ma vie, ce fut des années un peu rock and roll, a-t-il admis. Je pesais autour de 175 livres et je me suis repris en main. Je suis retourné au gymnase avec l'un de mes meilleurs amis. Je compense de cette façon au lieu d'être un receveur étoile », a exprimé Bourassa dont le poids oscille autour de 240 livres. 
 
Bourassa se cherchait un peu avant d'entamer ses cours au Cégep de Trois-Rivières. 
 
« J'avais toujours aimé le football sans avoir joué. Il fallait que je retourne à l'école donc je me suis dit pourquoi ne pas joindre l'utile à l'agréable. Finalement, le sport a pris le dessus. On regarde ça quelques années plus tard et ça n'a pas trop mal viré », a commenté le sympathique ancien des Diablos qui a grandi en jouant au hockey. 
 
« C'est incroyable d'être avec l'équipe que je regardais en grandissant, les Anthony Calvillo – il le pointe alors qu'il est derrière lui – Ben Cahoon, Jamel Richardson... Revenir à la maison et me rendre à la Coupe Grey dès la première année en représentant le Québec, je ne peux pas demander mieux », a remis en perspective celui qui a été repêché par Ottawa en 2017. 
 
David Côté, le botteur de précision des Alouettes, a donné une idée de ses atouts. 
 
« Une personne extraordinaire, il travaille très fort et il est toujours la pédale au fond dans ce qu'il fait. Souvent, les spécialistes sont costauds et plus lents ou petits et moins forts. LP, il est complet avec ses bonnes remises, sa rapidité et sa force pour les blocs », a décrit Côté. 
 
Pendant la pandémie, Bourassa a dépoussiéré son diplôme en relations industrielles et il a travaillé au sein de l'entreprise Loblaws. Un boulot qu'il a poursuivi pendant deux ans durant la saison morte. 
 
« On a eu des discussions dans les dernières semaines, le but serait d'y retourner. C'était une superbe gang. » Avant cela, Bourassa voudrait soulever la coupe Grey avec une autre équipe qu'il affectionne.