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RÉSULTATS

Des décisions tardives de Thorpe qui pourrait succéder à Maciocia

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MONTRÉAL – Ce n'est pas la cause de la défaite des Alouettes de Montréal en finale de l'Est, mais on a appris lors du bilan, que le coordonnateur défensif Noel Thorpe avait parfois tardé à relayer ses indications entre les jeux.

 

Cette information a été évoquée par Adarius Pickett, le meilleur joueur de la défense montréalaise cette saison, sans même qu'on le questionne sur cet élément précis.

 

« Je trouve que des gars n'étaient pas toujours positionnés aux bons endroits. De plus, quelques appels, pour les schémas défensifs, sont arrivés tardivement », a cerné Pickett qui considère que Toronto a planifié ses actions pour s'éloigner de lui sur le terrain.

 

Ce n'est pas anodin que cette confidence provienne de Pickett. Car, en plus d'être un redoutable joueur, il s'implique comme entraîneur à son alma mater (UCLA) dès qu'il en a l'occasion.

 

La question qui s'imposait était de déterminer si cet enjeu dénote un problème qui doit être imputé au coordonnateur défensif.

 

« Ça pourrait être le cas, je ne sais pas… », a simplement répondu Pickett qui a été invité à donner son avis sur Thorpe.

 

« C'est un bon entraîneur, on se parle régulièrement à propos de ce qu'il voit et ressent », a dit Pickett qui pourra négocier ferme avec les Alouettes, ou un autre club, après son excellente saison.

 

Le sujet méritait d'être évoqué avec un autre joueur défensif pour tenter d'y voir plus clair et voici l'interprétation du maraudeur Marc-Antoine Dequoy.

 

« Ce n'est pas nouveau, on compose avec ça depuis que Noel Thorpe est l'entraîneur-chef », a réagi Dequoy sans s'apercevoir de son lapsus sur lequel on reviendra.  

 

« Il est reconnu pour reléguer la stratégie choisie à la dernière seconde. Il veut voir la formation adverse avant de le faire. On a dû apprendre à jouer ainsi même si c'est sûr que, comme défense, tu préfères recevoir les consignes plus rapidement », a enchaîné le Québécois.  

 

« Ce n'est pas tant un grand facteur, mais ça peut changer certaines choses. Sauf que je ne crois pas que ce soit un élément important dans cette défaite », a-t-il jugé.

 

Si le commentaire de Pickett n'était pas anodin, le lapsus de Dequoy peut laisser croire que l'identité du prochain entraîneur-chef ne fait aucun doute.

 

« Est-ce que j'ai dit le scoop? Non, ça n'a pas été annoncé », a rétorqué Dequoy en riant.  

 

Sur un ton plus sérieux, Dequoy a commenté le dossier qu'il laisse entre les mains de Danny Maciocia.

 

« C'est la grande question, il aurait définitivement la chance de pouvoir le faire. Est-ce qu'il veut ça ? Je ne le sais pas, il a été en défense tellement longtemps et c'est un excellent coach défensif. Je n'aurais aucun problème à l'avoir comme entraîneur-chef, je sais ce qu'il recherche. Il y a juste Danny qui peut répondre à ça. »

 

Le porteur de ballon William Stanback s'est également prononcé sur le tout pour une raison bien simple. Outre Noel Thorpe, Anthony Calvillo et André Bolduc constituent des candidats à l'interne. Stanback était une ressource appropriée pour parler de Bolduc, son entraîneur de position.

 

« Je le vois comme un père et il me voit comme un fils. On est proches, on se texte même pendant la saison morte. Je n'ai jamais eu un entraîneur comme lui, il me laisse être moi-même. Quand je suis arrivé, il n'a pas tenté de changer mon style sur le terrain ou comment je me comporte. Voilà ce dont j'ai besoin. Ça me prend un entraîneur qui continue de me motiver et qui me laisse m'exprimer. J'approuverais s'il devenait l'entraîneur-chef », a mentionné Stanback.

 

Mais la priorité pour Stanback demeure ceci.  

 

« Quelqu'un qui peut nous mener aux grands honneurs et qui a la bonne approche pour qu'on surmonte les épreuves en cours de route. On n'a pas besoin de distractions dans notre organisation, on en a eu plusieurs avec lesquelles il fallait composer », a-t-il soulevé en visant juste.

 

« Comme Stanback disait, on ne sait pas qui deviendra l'entraîneur, sauf qu'on aimerait que ce ne soit pas une distraction. On aimerait enfin pouvoir se concentrer sur le football, c'est déjà assez difficile de gagner des matchs », a reconnu le maraudeur.

 

À cet instant, Dequoy a parlé sans filtre.  

 

« Je ne veux pas lancer de noms, mais du monde de l'organisation a été des distractions, en parlant sur Twitter, a lancé Dequoy en ciblant le propriétaire minoritaire Gary Stern qui s'est emporté plus d'une fois sur les réseaux sociaux. Mais c'est lui qui me paie donc je n'ai rien contre lui. »

 

Devant les médias, les joueurs conservent une retenue et on peut les comprendre. Par contre, il ne faudrait pas s'y méprendre, l'année 2022 a été très éprouvante avec les nombreux changements et bouleversements.  

 

« C'est sûr que ce n'était pas une année idéale, mais je suis vraiment fier qu'on ait réussi, comme organisation, à laisser ça de côté pour gagner un match éliminatoire. Ça fait vraiment mal d'être si proche de la Coupe Grey sauf que, quand je prends du recul, je suis fier de tout ça », a déclaré Dequoy.  

 

« Mais j'avoue que ce serait le fun de pouvoir se concentrer sur le football la saison prochaine », a-t-il ajouté.

 

On ne voulait pas le décevoir, mais les Alouettes doivent composer avec une tonne de péripéties particulièrement depuis le départ de Marc Trestman. Avec un nouvel entraîneur-chef et la possibilité que l'équipe soit vendue de nouveau, ce serait étonnant que l'année 2023 ne tourne qu'autour du football.

 

« On en fait des blagues, mais on aurait pu tourner un documentaire avec tout ce qui s'est passé, tous les changements. On aurait pu s'affaisser et je trouve que ça en dit long sur la force de caractère de nos joueurs. Ç'aurait été facile d'utiliser l'excuse du changement d'entraîneur, je suis fier des joueurs », a relevé Almondo Sewell.

 

« Toutefois, comme plusieurs gros noms l'ont dit, si on ne soulevait pas la coupe Grey cette année, c'était notre faute. Tout était en place pour qu'on gagne. »

 

La leçon du premier rang

 

Naturellement, la défaite demeure amère pour les joueurs de la défense.

 

« C'est une erreur d'assignation qui a mené à leur touché (en 2e essai et 1 verge) et on a perdu par un touché. C'est très dur quand de telles choses arrivent. Je n'enlève rien à Toronto qui a très bien joué, mais c'est difficile à avaler quand tu perds à cause d'un receveur qui était complètement libre », a raconté Dequoy.  

 

« Il faut aussi comprendre que, même s'ils ne faisaient que différents types de passes pièges, ils ont réussi à compléter plein de jeux et traverser le terrain. Ça demande beaucoup d'introspection et de questionnement », a reconnu celui qui est content d'avoir pu s'établir comme partant tout en voulant devenir plus utile contre la course.

 

Pour Sewell, l'élimination contre Toronto s'est jouée le 22 octobre.

 

« On avait la chance de s'emparer du titre de section et j'ai prêché pour l'importance de ce privilège très souvent dans le vestiaire, depuis le premier jour. C'est énorme comme avantage, mais on a échappé cette occasion », a déploré Sewell alors que Toronto avait battu Montréal 24-23 sur un simple.