La ligne offensive des Alouettes de Montréal a retrouvé tout son aplomb

MONTRÉAL – Écorchée dans le premier droit de la saison, la ligne offensive des Alouettes de Montréal a retrouvé tout son aplomb. Pour l'entraîneur Luc Brodeur-Jourdain, ce n'était que l'occasion de rectifier la perception. 

« Dans ma tête, c'est une confirmation de ce qu'on savait déjà. Il faut juste continuer de travailler comme attaque. Pour les capacités des joueurs, leurs techniques et leur niveau physique, c'est juste une confirmation », a cerné Brodeur-Jourdain qui ne ménage pas les heures pour préparer son groupe. 

Et pour une unité qui ne court pas après les honneurs ou l'attention, Brodeur-Jourdain y est allé de cette remarque prudente. 

« Assurément que c'est plaisant de recevoir une tape dans le dos. Mais quand il y en a trop, le pot arrive rapidement, a-t-il lancé en riant. Il faut simplement passer au prochain match. » 

Chez les joueurs du quintette, on admet que le retour à un niveau satisfaisant enlève un poids sur les épaulettes. 

« Oh, ça fait du bien. On trouve vraiment qu'on joue à la hauteur de notre potentiel. Au départ, nos performances n'étaient pas si bonnes. Mais Luc a fait un très bon travail pour nous préparer et ça rapporte », a souligné le bloqueur à gauche, Nick Callender. 

Quand la ligne offensive essuyait de nombreuses critiques après avoir alloué 27 sacs en six matchs, ces athlètes fiers ne faisaient que redoubler d'ardeur. Sur certaines décisions, le blâme aurait pu être dirigé vers le quart-arrière Cody Fajardo et les porteurs de ballon, mais ils ont évité de repousser la responsabilité sur leurs coéquipiers. 

Ce qui devient de plus en plus clair, dont pour les entraîneurs, c'est que la progression affichée par le nouveau joueur de centre, Justin Lawrence, explique en grande partie ce retour en force. 

« Ce qui a été abordé depuis le début, c'est la communication entre la ligne, les porteurs et tous ceux qui sont impliqués pour la course ou les passes. Il fallait trouver le fil conducteur et ça passe par le joueur de centre. J'ai vu une belle amélioration de Justin Lawrence que ce soit techniquement ou comme meneur pour donner ses indications sur la ligne. Il joue avec beaucoup plus d'assurance et il prend des décisions efficaces. Je crois que ça découle surtout de ça », a décrit Brodeur-Jourdain alors que la ligne n'a concédé que trois sacs depuis deux matchs. 

Quelques minutes plus tard, le garde Pier-Olivier Lestage a donné raison à son patron immédiat. 

« (La communication) Ça passe directement par le joueur de centre et ça se travaille de match en match. Au début de la saison, on communiquait un peu moins bien, mais ça va nettement mieux. Justin n'est pas étranger à ça, il fait de très bonnes décisions et il est de plus en plus confiant », a souligné Lestage. 

« Notre niveau de communication a toujours été assez bien, mais ça reste que ça s'est beaucoup amélioré. On comprend mieux les jeux également. Quand un nouvel entraîneur et un nouveau centre arrivent dans une équipe, ça peut prendre un certain temps pour que la chimie s'installe », a ajouté Callender. 

Sur le plan tactique, Brodeur-Jourdain n'a pas besoin de se creuser la tête pour expliquer le rendement plus solide de ses protégés. 

« On court avec le ballon ! Si tu le fais en premier essai et que tu continues de jouer du football agressif, ce qui émerge au dernier quart, ce sont des courses importantes avec une bonne production. Les défenses adverses jouent aussi davantage sur les talons car on joue les agresseurs pendant tout le match et notre attaque est moins prévisible », a noté LBJ qui a sûrement vendu ce plan auprès de ses collègues. 

Forts de trois victoires consécutives, les Alouettes entament une portion corsée du calendrier. Après un duel contre un rival de section, samedi à Ottawa, les Alouettes tenteront de vaincre les Blue Bombers à Winnipeg, les Lions à Montréal et les Argonauts dans une série aller-retour. 

Ce n'était donc pas si étonnant de voir que les entraîneurs veulent ménager le vétéran Kristian Matte qui a terminé le dernier match un peu amoché. 

« C'est sûr que ce serait une grosse perte, il a 13 ans d'expérience. Il sait comment ça fonctionne. Mais on demeure une bonne unité donc ça ne devrait pas trop paraître », a réagi Lestage. 

« C'est une question de prendre soin de son corps. Évidemment, il est capable de jouer (sans s'entraîner chaque jour) vu qu'il connaît bien la LCF et les joueurs, il faut juste qu'il soit en forme. On entame des matchs serrés et rapprochés donc on veut, idéalement, l'avoir à son plein potentiel », a cerné Brodeur-Jourdain. 

« On est chanceux d'avoir une bonne profondeur avec (Jamar) McGloster, (Patrick) Davis et (Jesse) Gibbon. On est choyés de ce côté », a ajouté l'entraîneur alors que Davis et McGloster ont partagé les répétitions au poste de garde à droite.