Encore trop peu de réponses

COLLABORATION SPÉCIALE

Après sept matchs, les Alouettes présentent un piètre dossier de deux victoires contre cinq revers. C'est l'illustre Bill Parcells qui disait que « tu es ce que ta fiche dit que tu es ». C'est donc dire que les Alouettes sont un club de bas de classement.

On pourrait être tenté de se réjouir des quelques bons coups de l'équipe des dernières semaines. On pourrait soulever les 71 points inscrits en deux matchs contre Edmonton et Ottawa. On pourrait vanter le travail des unités spéciales menées par Byron Archambault. On pourrait parler des 154 verges sur réception de Eugene Lewis contre Hamilton. On pourrait aussi dire que l'équipe est à égalité au 2e rang de la section Est. Mais, tout cela ne serait que de la poudre aux yeux.

Parce que la réalité, c'est que ce club n'a pas encore joué un match de 60 minutes. Il peine à gagner des rencontres serrées. Continuellement, il sort à plat au troisième quart. Il répète les mêmes erreurs de semaine en semaine. Tout comme l'équipe, je me répète à chaque chronique. Et je ne me risque pas trop en disant que tout comme l'équipe, on est tous un peu tannés des mêmes résultats.

Bon, alors on fait quoi? C'est la grande question à laquelle il n'y a pas une seule réponse magique. Les vraies réponses proviennent de l'intérieur du vestiaire. Mais, voici ce que je perçois de l'extérieur. Je pense qu'il faut d'abord déterminer son identité, des deux côtés du ballon. On est une équipe robuste qui intimide? Une équipe rapide qui fait reculer l'adversaire? Qui sont nos leaders autour desquels se rallier? Je n'ai pas de réponses évidentes à ces questions.

Il faut ensuite déterminer nos forces. En attaque, on est une équipe qui joue du football de possession, qui maintient le ballon et qui gravit le terrain grâce à des séquences de 10-12 jeux? On est une attaque qui fonctionne par jeux explosifs? En défense, y a-t-il un groupe dominant qui fait bien paraitre les autres? Encore une fois, je n'ai pas de réponses évidentes.

Quand je regardais le match de jeudi face aux Tiger-Cats, je me disais que les Alouettes était une équipe qui fait plein de belles choses mais rien d'extraordinaire. On possède des joueurs de talents mais combien de joueurs élites? Je trouve que le talent canadien est solide mais quel joueur américain peut prendre le contrôle d'un match à part Eugene Lewis?

Sur ce dernier point, je considère qu'il est temps de laisser d'autres joueurs obtenir du temps de jeu. Il est le temps de laisser des joueurs qui ne livrent pas les résultats attendus de côté. Le meilleur exemple? Le front défensif. On peut blâmer Noel Thorpe de ne pas mettre ses joueurs en position de faire des jeux mais, au final, il faut gagner ses batailles un contre un, ce qu'on ne voit pas assez souvent. Où sont les Usher, Ellis, Sewell? Avons-nous d'autres options?

Pour le moment, comme vous le constatez, il y a beaucoup de questions et encore trop peu de réponses.

La dure réalité c'est que le club des Alouettes n'est pas assez bon présentement. Pas selon les standards établis dans le circuit canadien ni selon ceux auxquels le club aspire lui-même. Et le club ne parait pas beaucoup mieux depuis le changement d'entraineurs. Comprenons-nous bien, ce changement n'allait pas opérer de la magie. On espérait toutefois un électrochoc qui n'est jamais venu. Il faut maintenant prendre d'autres décisions difficiles pour tenter d'injecter du punch à une équipe qui en a désespérément besoin.

Problèmes au centre de commande

Au cours de la saison morte, la ligue a décidé d'offrir au centre de commande plus de latitude dans ses interventions. L'idée derrière cette nouvelle approche était de s'assurer que les bonnes décisions soient prises sur le terrain et d'améliorer la fluidité des matchs. Malheureusement, c'est l'effet contraire qui se produit. On assiste présentement à une panoplie de reprises qui ne font que tuer le momentum des rencontres. Ceux qui ont regardé le match Alouettes contre le Rouge et Noir ont été témoin d'une fin de match brouillon des officiels et du centre de commande. Il faut absolument s'ajuster et trouver un juste milieu où les matchs roulent rondement et que les meilleures décisions soient rendues sur le terrain. Il n'y aura jamais de match parfaitement arbitré, il faut arrêter d'essayer, contentons-nous de match bien arbitré et tout ira bien.