MONTRÉAL – Depuis le dernier revers, encaissé jeudi contre les Eskimos d’Edmonton dans un autre match serré, ce n’est pas exagéré de prétendre qu’un sentiment de panique s’est emparé de plusieurs partisans des Alouettes de Montréal.

À l’heure actuelle, les Oiseaux présentent la deuxième pire fiche (2-5) de la Ligue canadienne de football et les deux prochaines rencontres à disputer dans des lieux hostiles (Vancouver et Hamilton) font craindre le pire pour la conclusion de la première moitié du calendrier.

Même si les Alouettes n’ont perdu leurs cinq matchs que par un total de 15 points, la situation s’avère inquiétante et l’entraîneur Tom Higgins a reconnu que l’attaque a régressé au terme du récent revers.

De retour au boulot depuis dimanche, les Alouettes n’ont pas ménagé les efforts sous le chaud soleil lundi et ils ont déployé autant d’énergie pour tenter de calmer la pression qui repose sur l’organisation présentement.

L’attaque constitue la principale cause des déboires de la troupe montréalaise qui fait revivre à ses fidèles un semblant du laborieux début de la saison 2014 (1-7). Ceci dit, Higgins a essayé de redonner un élan positif à son clan. Selon lui, Turk Schonert – qui essuie la majorité des critiques – sera en mesure de progresser dans ses fonctions.

« Je crois que notre coordonnateur offensif deviendra meilleur avec l’aide des autres entraîneurs et il grandira dans ses fonctions. Trop de personnes semblent paniquer présentement, mais ce n’est pas le cas au sein de l’équipe », a prétendu Higgins.

Chose certaine, cette courbe ascendante doit survenir rapidement puisque les Alouettes évoluent dans une section nettement plus compétitive que l’an dernier et ils pourraient se retrouver à l’écart des éliminatoires sans un revirement de situation.

Étant donné qu’il doit résoudre quelques pépins au sein de son groupe et qu’il s’affaire surtout à gérer les matchs un à la fois, Higgins s’est montré plutôt acerbe envers les supporteurs qui craignent une exclusion éliminatoire.

« Ceux qui s’inquiètent présentement de notre participation aux éliminatoires sont bêtes (silly) », a tranché Higgins en voulant insister sur le fait qu’il reste trop de football pour songer à cette éventualité. « On sait où on se situe et c’est vrai que deux victoires ce n’est pas suffisant. »

La saison demeure jeune, mais le contexte actuel s’avère frustrant pour les joueurs qui ont échappé des matchs par quelques petits points. Selon l’avis de chacun, les Alouettes misent sur trop de talent pour que ceci se produise semaine après semaine.

« C’est ça le plus fâchant ! Quand tu regardes tout notre talent, ça ne devrait pas être ainsi. Il faut trouver une façon de gagner les matchs », a reconnu Éric Deslauriers qui espère créer un impact positif au fil des prochaines parties.

Inévitablement, la confiance de l’équipe n’est pas à son apogée ce qui n’augure rien de rassurant en prévision de l’affrontement de jeudi au BC Place où les Alouettes n’ont pas triomphé dans ce stade depuis 15 ans (31 août 2000).

Malgré cela, Higgins considère que ses protégés pourront débarquer au domicile des Lions avec une attitude confiante.

« On va se présenter là-bas avec confiance parce qu’on n’a pas été dominé dans aucun match. On aurait pu obtenir plus de victoires et c’est le temps de commencer une séquence victorieuse », a-t-il clamé.

Après avoir été menotté par l’impressionnante unité défensive des Eskimos, le quart-arrière recrue Rakeem Cato n’héritera pas nécessairement d’une mission plus facile et il aura besoin d’une meilleure protection pour freiner la séquence de trois défaites des siens.

« Il devient plus familier au jeu de la LCF, mais il doit être mieux supporté. Peu importe qui aurait été notre quart-arrière au dernier match, ç’aurait été difficile de bien exécuter avec autant de pression », a jugé Higgins rappelant que même Anthony Calvillo a déjà encaissé plus de 10 sacs dans un match.

Le pilote des Alouettes a tout de même ouvert la porte à l’insertion de Tanner Marsh à certains moments dans le duel en Colombie-Britannique.

« On aura un petit cahier de jeux pour Tanner et on pourrait devoir l’insérer dans le match si on veut changer le rythme par exemple », a-t-il précisé en indiquant que Jonathan Crompton n’avait pas encore assez pratiqué pour aspirer à un scénario ou chauffer Cato.

Ce dernier, qui est âgé de 23 ans seulement, détient encore l’appui de ses coéquipiers.

« Il possède un grand potentiel et il a une bonne attitude. Durant le match contre Edmonton, il n’a jamais été abattu, il continuait de nous encourager », a commenté Luc Brodeur-Jourdain en vantant l’unité qui règne dans le vestiaire.

Avec Cato aux commandes, l’attaque des Alouettes n’a pas été la plus explosive. En fait, elle se situe à l’avant-dernier rang du circuit canadien pour sa production de 142 points en sept parties. Par contre, ce n’est pas beaucoup plus convaincant pour les Lions (3-4) avec 166 points en autant de rencontres.