Les Alouettes veulent dénicher du renfort chez les porteurs de ballon
MONTRÉAL – Si la recette 2023 des Alouettes avec les receveurs a été payante, pourquoi ne pas l'appliquer avec les porteurs de ballon en vue du calendrier 2024.
Il semblerait que c'est l'intention des dirigeants du club montréalais. Car le directeur général Danny Maciocia ne s'en est jamais caché, il renoncera fort probablement à William Stanback ou Walter Fletcher.
Le plan souhaité serait de conserver l'un des deux tout en retenant le Canadien Jeshrun Antwi dans le nid montréalais.
« La question est de déterminer comment on peut en garder deux et ajouter de la profondeur », a lancé Maciocia durant une disponibilité médiatique reliée aux réunions hivernales de la LCF à Nashville.
« On a des dépisteurs partout aux États-Unis. On était à Dallas et on quitte bientôt vers la Floride. On va essayer de convaincre des joueurs déjà identifiés. Voilà ce qu'on fait dans les prochaines semaines pour amener de la compétition au camp et choisir les meilleurs », a-t-il détaillé.
« Ce n'est pas différent de ce qu'on a effectué l'an passé pour les receveurs. Tu attires des joueurs et tu leur accordes une occasion pendant trois semaines », a comparé Maciocia.
L'an passé, les Alouettes ont convié une nuée de receveurs à leur camp d'entraînement. De manière transparente, l'état-major avait admis qu'ils allaient épier ce groupe très attentivement puisqu'il fallait identifier la relève à ce poste.
C'est ainsi que les Austin Mack, Tyler Snead et Keshunn Abram, notamment, sont apparus dans le décor. Le défi sera d'obtenir autant de succès avec les demis offensifs.
En attendant, Maciocia aimerait finaliser le dossier Antwi.
« On discute avec lui et son agent. C'est un joueur canadien et on connaît leur importance dans l'organigramme d'une équipe de la LCF. Je ne sais pas où ça se dirige, mais l'écart n'est pas énorme. Je souhaite qu'il soit de retour et je crois qu'il le désire également », a prononcé le DG.
La période des joueurs autonomes s'enclenche le 13 février si bien que Maciocia s'accorde du temps pour y réfléchir avec sa garde rapprochée. « Je ne sais pas si on gère ce sujet lentement de manière volontaire (slow play), on essaie de bien décortiquer le tout pour procéder à notre décision. »
À plusieurs reprises, depuis son entrée en scène dans ce rôle, Maciocia a parlé de l'importance de posséder des relations fiables avec des sources américaines. Bien sûr, ça permet de recevoir des suggestions de joueurs pouvant aider au nord de la frontière, mais aussi de bien jauger l'intérêt des équipes de la NFL envers certains joueurs.
Ce n'était donc pas que par plaisir que Maciocia s'est déplacé à Houston, lundi soir, pour assister au championnat de la NCAA remporté par Michigan contre Washington. Le dirigeant québécois s'est rapproché du programme de Michigan, au fil des ans, grâce à son grand ami Tom Gamble qui est directeur du personnel des joueurs.
« Ce sont des gens que je connais très bien, j'ai une très bonne relation avec quelques dirigeants de ce programme. Ils m'ont toujours aidé dans le passé et j'anticipe que ça continuera ainsi. C'était un peu personnel aussi d'y aller pour les encourager. On veut toujours garder de bons liens avec des gens qui peuvent nous aider à attirer des joueurs à Montréal », a noté Maciocia qui portait les couleurs des Wolverines dans les gradins.
Mack serait peut-être le seul à quitter
Maciocia n'est pas tombé en bas de sa chaise quand il a appris que les Falcons d'Atlanta avaient consenti un contrat à Mack.
« Je suis très content, je l'avais vu venir. On a échangé des messages et j'étais au courant de ce qui se passait à Atlanta. On ne savait pas si, avec le changement d'entraîneur-chef (Arthur Smith a été congédié), le contrat allait se concrétiser tout de même. Avec la saison qu'il a connue et puisqu'il est encore assez jeune, je savais qu'une deuxième occasion dans la NFL pouvait se présenter. Je lui ai dit qu'il devait profiter de cette chance s'il sentait qu'une équipe voulait vraiment miser sur lui », a réagi Maciocia.
Mack aurait touché un boni à la signature de 100 000$ tandis que les Alouettes tentaient de prolonger son entente à Montréal pour un pacte lucratif. Mack a indiqué, au confrère Herb Zurkowsky (The Gazette) que cette entente de deux ans lui aurait rapporté autour de 500 000$.
S'il ne parvient pas à demeurer dans la NFL, Mack pourrait revenir à Montréal car ses droits appartiennent aux Alouettes en 2024. S'il revenait plus tard au Canada, on présume qu'il aurait une pensée pour les Oiseaux.
Mais Maciocia a surtout hâte de voir s'il perdra d'autres joueurs à des équipes de la NFL dans les prochaines semaines. L'entente doit être conclue avant le lancement du marché de l'autonomie de la LCF.
Cela dit, le DG semble croire que Reggie Stubblefield, Lwal Uguak et Mustafa Johnson joueront, au moins, une autre année dans l'uniforme montréalais.
« Est-ce qu'il y en aura d'autres, je ne le sais pas, on verra dans les prochains jours. Je sais que certains joueurs ont eu des essais, mais je n'ai pas d'autres nouvelles à rapporter », a-t-il répondu.
Dans le cas d'Uguak, sa grande émergence en fin de saison requiert peut-être une validation en 2024.
« C'est sûr que ça ferait mal (de le perdre), c'est un choix au repêchage. On connaît les défis, chaque fois que tu as du succès sur le terrain, des joueurs vont en bénéficier. Si Lwal a une occasion, on va lui souhaiter bonne chance comme avec Austin. Mais je n'ai pas de nouvelle dans ce dossier », a conclu Maciocia alors qu'Uguak a pu exposer son potentiel aux Buccaneers de Tampa Bay il y a un mois.