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RÉSULTATS

Avery Williams, des Alouettes de Montréal, rêve de joindre une société secrète

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TROIS-RIVIÈRES – « Oh mon Dieu, mais qui t'a parlé de ça? » Avery Williams, le nouveau secondeur des Alouettes de Montréal, était renversé de constater qu'on avait découvert l'existence de la société secrète qui s'est implantée dans la LCF.

 

N'allez pas lui dire, mais notre espion nous avait seulement suggéré de demander à Williams, un ancien du Rouge et Noir d'Ottawa, s'il allait devenir un « Cardinal » l'an prochain. On ignorait donc sur quelle piste nous lançait cet informateur d'une grande crédibilité, mais on savait que ça promettait.

 

Et on n'a pas été déçu quand on a vu la mâchoire de Williams décrocher en entendant notre question. L'expression de stupéfaction sur son visage valait, à elle seule, les 160 kilomètres parcourus, tôt mercredi matin, pour aller discuter avec lui au terme de l'entraînement de la famille d'oiseaux à laquelle il appartient.

 

Car non, Williams n'est pas encore un membre du club illustre auquel il aspire.

 

« C'est une société secrète et je serai un Cardinal l'an prochain. Je dois y parvenir », a ajouté Williams comme si sa vie en dépendait.

 

« Ce que je peux dire, il s'agit d'un groupe de gars, on fait ça pour le plaisir et ça nous rapproche beaucoup.»

 

On exagère amplement, mais c'était amusant de déstabiliser un athlète avec une information pouvant nous mettre en danger.

 

« Je ne peux pas te dévoiler davantage de détails, à moins que tu sois un Cardinal toi aussi », a-t-il répondu avec un immense sourire.

 

Il n'était donc pas question qu'il nous explique ce qu'il devait accomplir pour y faire son entrée. Si ses performances sur le terrain font partie des critères, Williams avance dans la bonne direction. La saison dernière, Williams a terminé au quatrième rang du circuit canadien avec 92 plaqués et il a été élu sur l'équipe d'étoiles de l'Est en 2021.

 

Pourtant, lorsque nos connaissances de la LCF sont limitées, on pourrait croire, au premier regard, que Williams n'est qu'un joueur parmi tant d'autres. Avec une modeste charpente de cinq pieds dix pouces et 223 livres, plusieurs lui accorderaient peu de chances de se débrouiller comme secondeur intérieur.

 

Mais là encore, notre source avait une réplique idéale pour le faire sourire. « Tu lui demanderas de parler de sa technique de jouer sur la pointe des pieds. »

 

« Ha ha, j'ai toujours fait ça. Après tout, je suis petit, mais bien des gens ne le savent pas parce que je joue comme un athlète imposant. Mais pour m'aider à bien voir ce qui se passe de l'autre côté de la ligne de mêlée, je dois souvent monter sur la pointe des pieds. C'est ma façon de faire », a confié Williams sans gêne.

 

La peur de venir jouer au Canada

 

Cette aisance de Williams constitue tout un contraste par rapport à l'anecdote hilarante de son arrivée au Canada.

 

« Ma plus grande peur a bien plus été de venir au Canada que de me joindre aux Alouettes qui traversent plusieurs changements. Je venais de conduire à travers la Pennsylvanie et l'État de New York quand, en arrivant au Canada, mon téléphone a lâché d'un seul coup. J'étais complètement perdu, je n'avais plus mon GPS, je ne savais pas quoi faire... », a raconté Williams avec le regard de frayeur remontant à ce souvenir.

 

« Je m'étais arrêté dans une épicerie et une femme m'avait aidé en m'imprimant une carte et les directions pour me rendre à Ottawa. Alors, chaque année que je reviens au Canada, je m'assure d'arrêter à ce magasin pour les encourager », a poursuivi celui qui porte le numéro 2 avec les Alouettes.

 

Depuis ce choc, le secondeur de 28 ans s'est taillé une belle place en sol canadien après quatre saisons. Dès que le Rouge et Noir a choisi d'attirer Jovan Santos-Knox à Ottawa, Williams n'a pas tardé à trouver preneur chez les Alouettes où il renoue avec Noel Thorpe qui a été son coordonnateur défensif en 2018 et 2019.

 

En fait, il semble prêt à assumer un grand rôle de leadership à sa première année à Montréal.

 

« Dans chacune de mes équipes, j'ai eu à m'adapter au rôle de leadership. J'ai été formé par de si bons mentors. J'ai toujours voulu transmettre une approche similaire aux plus jeunes, j'essaie de les guider dans cette direction », a expliqué Williams qui vise un rendement rehaussé en 2023.

 

À ses yeux, les Alouettes disposent d'un atout extraordinaire pour surprendre bien des observateurs.
 

« Quand on y pense, les Alouettes viennent de changer de propriétaire, de président et d'entraîneur. Tout le monde, dont les joueurs, ont des choses à prouver. Ça se sent dans chaque exercice, les gars sont très compétitifs. Quand tu es entouré de coéquipiers qui ont une mentalité de cols bleus, tu veux te battre auprès d'eux », a soumis Williams.

 

Et Williams aurait voulu dire qu'il aide Najee Murray dans sa transition de demi défensif à secondeur du côté large, mais il a plutôt plaidé dans ce sens.

 

« Oh, c'est Najee qui m'aide à m'adapter en fait! Il a autant d'expérience que moi. Quand tu as deux cerveaux expérimentés et matures qui savent comment se comporter sur le terrain et à l'extérieur, c'est nettement plus facile », a-t-il indiqué.

 

L'adaptation se déroule également à l'extérieur du terrain. D'abord lors de ses premières années au Canada, à Ottawa, et maintenant, à Montréal.

 

« C'est merveilleux, les gens sont si accueillants et gentils. Ils savent que tu es un étranger dès que tu prononces un mot. On me dit toujours que j'ai un fort accent américain. Ce sera encore plus évident à Montréal dans un marché francophone. Mais je suis vraiment reconnaissant que les gens m'acceptent comme je suis et surtout, ça me permet de jouer au football professionnel », a témoigné Williams.

 

Soulignons que Williams n'a plus d'ennuis avec son cellulaire et il s'en sert souvent, ces jours-ci, pour apprendre quelques mots de français.

 

« Je m'appelle Avery, j'habite la Géorgie », a-t-il lancé avec amusement et fierté.