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RÉSULTATS

Jason Maas, une branche intense de l'arbre de Marc Trestman

Jason Maas - PC
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Mise à jour

MONTRÉAL – Jason Maas provient de « l'arbre d'entraîneurs » de Marc Trestman, mais le nouvel entraîneur des Alouettes de Montréal est mille fois plus intense sur les lignes de côté.

 

Si vous n'avez jamais vu ses « éruptions » de caractère comme il les décrit, cette vidéo vaut mille mots.  

 

Par contre, depuis ces épisodes comme entraîneur-chef à Edmonton, Maas a été relégué à un rôle de coordonnateur offensif avec les Roughriders de la Saskatchewan au cours des trois dernières années.

 

« On a discuté de mes sautes d'humeur pendant l'entrevue. Je ne sais pas si le sujet a été abordé avec les autres, mais c'était à l'agenda pour moi », a répondu Maas en abordant la question avec le sourire.

 

« Je vais toujours demeurer fidèle à ma personnalité. Je suis intense et vous allez voir mes émotions. Mais je peux vous assurer que j'ai pensé longuement à mes réactions. Des joueurs vont me comprendre, mais d'autres vont douter. Je veux être un bon exemple pour toute l'équipe. J'ai eu trois ans pour grandir et apprendre. Quand j'aurai une éruption, je vais réagir autrement. Je ne peux pas promettre que ça n'arrivera plus jamais, mais vous allez me voir autrement », a enchaîné celui qui a appris ce métier sous Scott Milanovich, l'un des dauphins de Trestman.

 

Sans perdre une seconde, le directeur général Danny Maciocia a sauté sur l'occasion pour ajouter cette précision.

 

« On a une entente dans son contrat qu'il paiera pour tout ce qu'il cassera », a rigolé Maciocia alors que Maas n'a pas été tendre avec ses écouteurs.

 

Mais c'est loin de résumer le profil de l'Américain qui est originaire du Wisconsin. Il a hérité des commandes des Alouettes pour deux raisons particulières : ses attributs de meneur et ses connaissances pour diriger une attaque.

 

« Le fait qu'il ait déjà été entraîneur-chef, c'est un atout. Durant trois de ses quatre saisons à Edmonton, il s'est rendu en finale d'association. On a un historique ensemble aussi. C'était un joueur, mais un coach sur le terrain. Je lui disais souvent que c'était une question de temps avant qu'il œuvre comme entraîneur », a relaté Maciocia.

 

Le dirigeant des Alouettes dit qu'il a validé son opinion auprès de plusieurs joueurs et entraîneurs qui l'ont côtoyé.  

 

« J'ai passé une heure au téléphone avec Ricky Ray. Il voulait me faire comprendre ce qu'il pensait de lui. Mike Reilly, que je n'ai jamais dirigé, m'a dit que ses trois meilleures années avaient été celles avec Jason », a soutenu Maciocia qui le voit comme le candidat idéal.

 

« Jason est authentique, il n'y a rien de faux avec lui. On vit dans une société particulière. Même avec des professionnels, on a parfois tendance à leur dire ce qu'ils veulent entendre et non donner l'heure juste. Ce n'est pas le cas avec lui et les joueurs aiment sa sincérité. C'est tout un leader. Les commentaires sont devenus un sceau d'approbation », a-t-il précisé.

 

D'ailleurs, le quart-arrière Trevor Harris a milité pour Maas depuis longtemps.

 

« Trevor me parlait pendant la saison, après la saison et jusqu'à la semaine dernière pour me faire comprendre que Jason était un candidat idéal pour le poste. Mais je lui ai expliqué que je le connaissais depuis plus longtemps que lui », a mentionné le DG.

 

Ça ne garantit rien pour les négociations avec Harris, qui est joueur autonome, mais ça devrait aider énormément.

 

Quant au receveur Eugene Lewis, que les Alouettes veulent retenir à Montréal, il a passé une heure à discuter football avec Maas lundi.

 

Maas impressionne Maciocia depuis longtemps

 

Laissons Maciocia raconter une anecdote révélatrice pour la suite de cet article.

 

« En 2005, on a fini nos cinq derniers matchs avec une fiche de 3-2 et on avait beaucoup d'ennuis à générer de l'attaque avec Ricky Ray. En demi-finale de l'Ouest, on perdait (23-12) à la demie et j'ai fait un changement. J'ai embarqué Jason et il a mené notre équipe à une victoire (33-26).

 

« On s'en allait en finale de l'Ouest contre Wally Buono à Vancouver. Je suis dans le vestiaire, j'ai 38 ans, et les médias me demandent qui sera le partant. Je patine en disant qu'on doit regarder le film, mais je n'avais aucune idée comment gérer ce dossier. Le lendemain, je convoque Ray et Maas dans le bureau et je suis transparent avec eux par rapport au fait que je n'ai jamais vécu ça. Jason avait dit que Ricky nous avait menés ici, qu'il devrait être le partant et qu'il pourrait arriver en relève si nécessaire.  

 

« On se retrouve à 21-21 avec sept minutes à jouer et quelques séries offensives sans avancer. Je fais le changement et Jason nous mène à la victoire pour aller à la Coupe Grey contre Montréal.

 

« Je savais que Ray serait le partant et on menait 10-1 à la demie. En sortant du terrain, Jason m'a regardé et m'a dit ‘N'y pense même pas. Ricky va être correct'. Finalement, Ricky a été nommé le joueur le plus utile (dans un triomphe de 38-35 en prolongation).

 

« Jason avait expliqué tout ça aux joueurs dans le vestiaire après le match contre Calgary en demi-finale de l'Ouest car il savait que, s'il ne le faisait pas, on aurait pu avoir un vestiaire divisé.

 

« Ça, aujourd'hui, ça n'existe plus. Bref, je le regardais déjà autrement comparé aux autres », a narré Maciocia qui s'en voulait, à la blague, d'avoir dévoilé une anecdote de l'éventuel livre sur sa carrière.

 

Terminons en disant que Maas est le père d'une fille de 20 ans et d'un fils de 10 ans. Grand amateur de chasse, il a commencé à envisager une carrière d'entraîneur à l'université. Quant à son amitié avec Maciocia, elle dure depuis 20 ans.