MONTRÉAL – Ce n’est jamais simple dans l’univers des Alouettes. À la suite d’une défaite somme toute encourageante, la formation montréalaise a dû entamer sa semaine de préparation sans que Johnny Manziel puisse participer à l’entraînement.

 

Évidemment, considérant le solide coup qu’il a encaissé en tentant d’inscrire un touché par la course, l’hypothèse logique aurait été de croire que cette absence était reliée à cette séquence.

 

Toutefois, une première source a confié au RDS.ca que le rendez-vous auquel Manziel a dû se soumettre n’était pas en lien avec une possible commotion cérébrale. L’entraîneur Mike Sherman a ensuite abondé dans le même sens lors de son point de presse.

 

« Il était là ce matin (mardi) pour les réunions. Il avait une condition médicale diagnostiquée préalablement qui nécessitait des tests sanguins. On aurait aimé que ça se fasse la veille, mais ça s’est produit aujourd’hui », a soutenu Sherman.

 

« Je lui ai parlé lundi et il se sentait bien. Je ne lui ai pas parlé ce matin (mardi) puisque je n’étais pas dans la réunion des quarts-arrières », a ajouté Sherman quant aux doutes qui subsistaient par rapport à sa santé.

 

Il fallait tout de même que ce rendez-vous soit bien important pour que Manziel doive rater le premier des trois entraînements de la semaine à l’approche d’une autre rencontre qui s’annonce difficile, samedi soir (dès 20h30 à RDS), à Edmonton.

 

« Ce n’est pas optimal comme scénario, mais je ne peux rien y faire », a reconnu Sherman qui a comparé le tout aux contraintes d’une semaine écourtée qui se produit quelques fois par année dans la LCF.

 

Mais l’option inquiétante de devoir se passer de Manziel pour ce départ ne serait pas envisagée.

 

« Il n’y a rien qui m’a été dit ou qui indique cela. J’ai passé pas mal de temps à parler avec Johnny après le match », a précisé Sherman qui a profité de l’occasion pour mettre l’accent sur le contact sévère auquel son porteur de ballon Tyrell Sutton a été confronté.

 

« J’aurais aimé que vous soyez inquiets par rapport au coup encaissé par Sutton, avez-vous vu ce contact ? Il en a perdu son casque, personne ne se soucie de lui. Personne ne parle du protocole de commotion cérébrale dans son cas. C’était casque à casque en plus. C’était un mauvais plaqué, c’est fou », a insisté Sherman qui aurait sans doute souhaité une sanction envers Avery Williams qui a été l’auteur de ce plaqué.

 

Pour revenir à Manziel, Sherman admet que son protégé aurait dû afficher une plus grande prudence alors qu’un choc était imminent. Il aurait souhaité le voir glisser sagement.

 

« Mais il a aperçu la zone des buts et il voulait marquer, on ne peut pas le blâmer pour ça, il est un compétiteur. Je suis certain qu’il va apprendre de cette séquence. Il ira probablement avec ses pieds en premier la prochaine fois », a-t-il déclaré.

 

En l'absence de Manziel, c'est Antonio Pipkin qui a obtenu la plupart des répétitions avec les partants. Ses premières passes ont été laborieuses, mais il s’est assez bien repris par la suite.

 

Soulignons que Patrick Lavoie a été contraint à un rôle limité dans cet entraînement et que le bloqueur à gauche Tony Washington n’a pas complété la séance en raison d’un pépin au dos.

 

Campbell s'excuse et dit avoir compris le message

 

En dépit de l’importance de la confrontation contre le Rouge et Noir ainsi que la séquence de quatre revers qui affligeait son équipe, Sherman a décidé de rayer son meilleur demi de coin, Tommie Campbell, de la formation.

 

Les Alouettes ont donc tenté de se débrouiller sans ce pilier qui a été remplacé par Branden Dozier. Après avoir invoqué des raisons personnelles avant le début de la rencontre contre Ottawa, Sherman a accepté d’en dire davantage.

 

« Je vois le football comme une famille, ça arrive que des mésententes ou des différents surviennent. On règle le problème et on passe par-dessus après. Je n’aime simplement pas dévoiler tout ce qui arrive. Vous faites un assez bon travail pour découvrir des choses que je ne veux pas raconter », a témoigné Sherman.

 

« Je ne l’aurais pas fait si je n’avais pas cru que c’était la meilleure décision pour l’équipe. C’est la chose que je suis supposé faire. Je suis certain que je prends de mauvaises décisions, mais j’espère toujours que c’est la meilleure décision pour le club selon les informations que je dispose au moment que ça se produit. Pour être honnête, ça nous a rapprochés », a-t-il affirmé.

 

De son côté, Campbell a semblé démontrer qu’il a compris le message.

 

« On est une famille et on doit se concentrer sur le positif. On s’est rapprochés à travers cet incident.

 

« Personne n’est plus important que le groupe. C’est un enjeu de communication qui a été résolue depuis. Je suis prêt à jouer contre Edmonton, je suis prêt à gagner », a indiqué le numéro 23.

 

Campbell dit comprendre pourquoi il n’a pas bénéficié d’une exception malgré son importance dans la tertiaire montréalaise.

 

« Non, si on permet ça à un joueur, ça devient possible pour tout le monde. On ne veut pas bâtir ce genre d’équipe et de culture. Je dois devenir un meneur et montrer l’exemple aux autres. Voilà ce que les entraîneurs attendent de moi », a-t-il répondu.

 

Le vétéran de trois saisons enregistre ainsi une leçon de cette erreur.

 

« Chaque fois que quelque chose de négatif survient, il faut trouver du positif. Je dois être en mesure de mieux communiquer avec les entraîneurs à l’avenir. Après chaque différent ou confrontation, tu comprends mieux l’autre quand c’est fini parce que tu t’es ouvert à lui pour régler la situation. C’est du passé et je m’excuse de ne pas avoir été présent à Ottawa », a proposé Campbell.

 

Sa présence aurait pu permettre à son équipe de l’emporter. L’attaque du Rouge et Noir n’aurait certainement pas atteint l’immense total de 601 verges offensives s’il avait été à son poste, mais ça ne sert à rien de songer à cette possibilité. Campbell préfère démontrer son optimisme en songeant aux six revirements provoqués par son unité.

 

« On jouait vite, il faut continuer de faire ça. J’étais excité de voir ça, je n’étais pas capable de comprendre ce qu’ils disaient parce que je regardais le match en français, mais j’aimais des choses que je voyais », a-t-il commenté en souriant.

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