MONTRÉAL – Pour un meneur de sa trempe avec des qualités athlétiques intéressantes, Brian Harelimana a difficilement encaissé de voir les équipes de la Ligue canadienne de football opter pour six autres secondeurs avant lui. 

Personne ne peut deviner combien de temps il devra patienter avant de se présenter au camp d’entraînement des Alouettes de Montréal, mais c’est une évidence qu’il y arrivera avec le couteau entre les dents. 

Cette motivation supplémentaire ne sera pas dirigée envers les Alouettes qui l’ont sélectionné en quatrième ronde (33e rang), mais bien à l’endroit des clubs qui ont opté pour d’autres candidats. 

Brian Harelimana« J’ai pris mon mal en patience parce que j’ai vu quelques secondeurs être choisis avant moi par des équipes qui m’avaient démontré de l’intérêt. Mais, au fond de mon cœur, je savais que la place où je voulais le plus jouer, c’est à Montréal. Ça s’est bien terminé et j’étais super content quand j’ai reçu l’appel de Danny pour me dire que les Alouettes me repêchaient », a répondu Harelimana, vendredi, au RDS.ca. 

Au lendemain de ce repêchage virtuel, il avait évidemment analysé plus en profondeur ce qui s’était produit. Bien sûr, ce n’était pas surprenant de voir le secondeur Jordan Williams être sélectionné au premier rang. Mais il a certainement été plus chatouillé par les sélections de Bailey Feltmate (Hamilton au 17e rang), Dan Basambombo (Ottawa au 19e rang), Malik Tyne (Edmonton au 24e rang) et Kurtis Gray (Calgary au 31e rang).
 
« J’ai eu le temps d’y réfléchir, mais ce sont des décisions que je ne contrôlais pas. Au final, le scénario me convient très bien, je vais jouer avec l’équipe qui m’attirait le plus. Je crois que je vais avoir la chance d’apprendre rapidement avec les Alouettes », a fini par se dire l’athlète de six pieds deux pouces et 222 livres. 

La beauté de la chose, c’est qu’il n’aura pas à convaincre l’état-major des Alouettes de ses atouts. Alors que le directeur général Danny Maciocia le connaît par cœur et il l’avait d’ailleurs identifié comme son grand meneur de la défense en 2019 chez les Carabins, l’entraîneur-chef Khari Jones l’a vu jouer plusieurs fois. 

Ainsi, Harelimana apparaît déjà dans une case enviable en vue de la saison 2020 que la LCF espère sauver. 

« J’ai eu plusieurs conversations avec Khari Jones avant le repêchage à propos des positions où l’on souhaitait miser sur des joueurs canadiens. Il y avait notamment le poste de secondeur du côté court. Si c’est le cas, la question était de savoir si on avait un joueur qui pouvait remplir ce rôle. On a parlé de DJ Lalama et on a voulu déterminer qui pouvait être le réserviste. Quand on regardait la situation, on pensait qu’il nous manquait de la relève. Pour avoir de la profondeur à ce poste, c’était le choix logique pour nous », a exposé Maciocia avec un discours qui a attirant pour celui qui devrait pouvoir contribuer sur les unités spéciales sans tarder. 

« Peu importe qu’on me confiera, je serai prêt à l’accepter. Je vais surtout beaucoup apprendre d’un joueur comme Henoc Muamba qui connaît un grand succès dans la LCF. Lalama a également réussi une grosse saison en 2019. Les gars m’ont déjà contacté jeudi, ils m’ont souhaité la bienvenue et ils m’ont fait sentir parmi eux. Ça m’apparaît comme un bon groupe de gars », a-t-il réagi à cet énoncé du DG. 

Une autre évidence, c’est que le joueur aux origines rwandaises s’acclimatera au niveau professionnel en compagnie de plusieurs connaissances. Les Alouettes ont repêché deux autres membres des Carabins (Marc-Antoine DeQuoy et Benoît Marion), mais ils ont aussi embauché Frédéric Chagnon qu’il a connu avec le programme de l’UdeM. De plus, il a été coéquipier de Jersey Henry et Vincent Alessandrini – deux autres sélections des Alouettes – dans les rangs collégiaux avec Vanier. 

« J’ai vraiment le sentiment que je suis à la maison. Ce sera un contexte plus familier en les retrouvant. On dirait que je vais juste traverser la montagne pour continuer de jouer », a admis Harelimana qui a effectué 112,5 plaqués, six sacs et deux interceptions en quatre saisons avec les Carabins.

Sa motivation sera d’autant plus grande qu’il aspire à un rôle majeur dans le circuit canadien.  Brian Harelimana

« Honnêtement, mon but est de devenir un partant au poste de secondeur. Je sais que les équipes s’ajustent graduellement, il y a plus d’ouvertures pour que j’y parvienne. Je pense à Cam Judge qui est partant avec les Roughriders. Ça arrive plus souvent. C’est mon objectif et je pense que je suis capable d’apprendre assez bien », a maintenu l’athlète qui dégage une assurance rassurante. 

Une fois qu’il pourra rejoindre les Alouettes, il ne fera clairement pas partie des nouveaux joueurs intimidés par cette aventure. 

« Je vais arriver en étant à l’aise, je vais être la même personne qu’avec les Carabins. Je ne vais pas avoir peur de parler si j’ai besoin de le faire et d’être un meneur. Tout le monde a un rôle dans une équipe et mon but demeure de développer mes connaissances durant l’année pour devenir l’un des meneurs cette équipe éventuellement. Bien sûr, ça doit se faire graduellement, mais j’ai vraiment hâte de vivre cette expérience », a conclu Harelimana qui mettra tout en œuvre pour ne pas devoir compléter sa dernière année d’admissibilité avec les Bleus.