MONTRÉAL – En deuxième demie, face à l’étalon de référence dans la LCF, la défense des Alouettes de Montréal s’est levée. Agressive et déterminée, elle a procuré à l’organisation le soulagement de cette participation éliminatoire et elle a donné le ton pour la suite des choses.

 

C’est là que ça devient intéressant. L’unité – que dirige le coordonnateur défensif Bob Slowik pour une première année – a présenté le visage recherchée par l’entraîneur-chef Khari Jones. Certes, la défense des Oiseaux avait connu des moments très intéressants en 2019, mais elle n’avait jamais été aussi dominante et acharnée. Pour Jones, c’était son meilleur opus.

 

« Ce l’était, vraiment. Surtout en raison de la tenue pendant la première demie. Ils ont blanchi Calgary et c’était plutôt incroyable. Personne n’aurait prédit ça, mais notre défense a beaucoup de fierté et un grand cœur. J’accorde beaucoup de mérite à Coach Slowik et ses adjoints, ils ont fait de bons ajustements pour imposer de la pression sur Bo Levi Mitchell », a jugé l’entraîneur-chef.

 

Au fil des semaines, les joueurs ont assimilé la vision de Slowik et ce dernier a démontré une grande ouverture pour s’ajuster à leurs préférences et aux particularités de la LCF puisque son bagage regorge d’expériences dans la NFL. Durant cette demie, tout a cliqué et Jones souhaite que ça se poursuive ainsi.

 

« Ils n’abandonnent jamais et ils oublient aussi ce qui vient de se produire au jeu précédent. Bien des équipes auraient croulé après avoir concédé autant de verges en première demie, mais notre équipe ne fait pas ça, on ne s’effondre pas. J’adore leur attitude, on doit s’entraîner contre eux tous les jours et ils nous donnent du fil à retordre. Je savais que ça s’en venait, ce n’était qu’une question de temps avant de voir ça pendant les matchs », a exposé Jones.

 

À l’image de l’attaque qu’il déploie, l’entraîneur-chef était ravi de constater l’augmentation d’agressivité. Slowik a confirmé que ça venait autant de l’état d’esprit des joueurs que de la sélection des jeux qu’il avait ajustée en conséquence.

 

« Oh oui et, comme équipe, je veux qu’on joue de manière agressive. Je ne veux pas qu’on joue avec des craintes. Les joueurs se préparent, ils savent ce qu’ils font donc je veux qu’ils foncent et aient confiance. Je souhaite les voir jouer de manière téméraire grâce à leurs acquis. Si quelque chose se produit, on va l’accepter. Ils ne peuvent pas jouer sur leurs talons ce qui était un peu le cas en première demie », a décrit Jones.

 

Khari Jones et Bob SlowikCette défense ne fait que progresser donc. Puisqu’elle a concédé plusieurs verges tout en limitant les points, c’était facile de lui apposer l’étiquette de « plier sans casser ». À vrai dire, même quelques joueurs utilisaient cette identification. Toutefois, méprenez-vous, ce n’est pas le souhait de Slowik.

 

« Le premier objectif d’une défense demeure d’empêcher l’adversaire d’inscrire des points qui sont plus importants que les verges. Mais, comprenez-moi bien, on parle de plier sans casser, sauf qu’on ne veut pas plier du tout. Ce n’est pas voulu. Quand ça arrive, c’est une belle exécution offensive ou moins bonne de notre part », a admis Slowik qui veut que son unité soit reconnue comme gritty, relentless, déterminée et difficile à abattre.

 

Ce qui demeure fascinant, c’est que Slowik a été attiré à Montréal par Mike Sherman. Alors que ce dernier a été viré notamment en raison de son intransigeance, Slowik affiche une ouverture inspirante. Il ne ressemble en rien au cliché de l’entraîneur de football borné et autoritaire.

 

Henoc Muamba et John Bowman en témoignent souvent avec plaisir, ils sont écoutés par leur nouveau patron et ça leur plaît énormément.  

 

« J’ai toujours cru qu’on n’arrête jamais d’apprendre, c’est ma philosophie depuis mes débuts. Les joueurs peuvent apprendre de moi et j’apprends d’eux également. C’est une relation qui se vit des deux côtés », a commenté l’homme de 65 ans qui pourrait donner des leçons à plusieurs à ce sujet.

 

Son ouverture aux suggestions l’inciterait même à tenter des stratégies défensives qui sont peu répandues dans la LCF selon les dires de Bowman à TSN.  

 

« John voulait sûrement dire que je n’ai pas été ici depuis assez longtemps pour connaître mieux, a-t-il réagi en riant.  Mais c’est une bonne chose parce que tu ne crains pas d’essayer des concepts qui peuvent être moins communs dans la LCF. Ça peut vouloir dire que tu n’as pas peur ou que tu es ignorant. »

 

Son humour, démontré dans cette réponse, le rend aussi bien populaire auprès de ses protégés.

 

Tony Washington, une lourde perte

 

On change de sujet ici, mais on reviendra à la défense sous peu. Le pire scénario s’est confirmé pour l’important bloqueur à gauche, Tony Washington, qui a été opéré mardi pour une fracture à la jambe droite.

 

Il s’est blessé au deuxième quart et il est le joueur le plus important à s’ajouter à la liste de blessés des Alouettes. Le demi de coin Ryan Carter devra aussi rater quelques semaines, mais il pourrait renouer avec l’action cette saison. Quant au secondeur Tevin Floyd, ce serait une déchirure du ligament croisé antérieur.

 

Lorsque Washington a quitté pendant le deuxième quart, Chris Schleuger a été déplacé à gauche et Landon Rice a été inséré comme bloqueur à droite. Mardi, à l’entraînement, le plan était plutôt d’accorder une chance à Kennedy Estelle comme bloqueur à gauche.

 

En défense, la bonne nouvelle s’avère que le secondeur Chris Ackie a repris son poste. Il reste donc la perte de Carter à compenser et c’est un revenant, Najee Murray qui a obtenu une audition au lieu de Dominique Termansen qui a complété le match samedi.

 

« C’est un peu différent, mai, au moins, il (Murray) a joué à ce niveau. Ce n’est pas trop différent pour lui, mais ce l’est pour moi parce que je suis moins familier avec lui », a répondu Slowik à l’insertion de Murray parmi les partants.   

Bref, la défense devra poursuivre sur sa lancée sans Taylor Loffler, Ciante Evans et Carter.