Une répétition victorieuse pour les Alouettes

MONTRÉAL – Le football est le pire sport pour disputer une « répétition » sans véritable importance. Ce n'était donc pas surprenant d'assister à un match terne qui s'est, au moins, conclu de manière serrée alors que les Alouettes de Montréal l'ont emporté 22-20.

Après tout, le vrai match aura lieu, samedi prochain, contre ces mêmes Tiger-Cats de Hamilton lors de la demi-finale de l'Est.

Tirant de l'arrière 20-19 au dernier quart, les Alouettes ont profité d'une interception chanceuse de Kabion Ento, alors que le ballon a dévié sur un casque, pour aller inscrire le placement victorieux (sur 22 verges) quelques jeux plus tard.

« C'est la fin de la saison, on ne voulait pas finir sur une mauvaise note. On a vécu des hauts et des bas, mais je suis très fier de notre performance. C'était le résultat qu'on espérait », a convenu le maraudeur Marc-Antoine Dequoy qui avait raison d'être fier de l'unité défensive. 

« Je pense qu'on va semer un doute avec ces interceptions, mais ils avaient de bons joueurs absents comme Tim White. Je suis très content et c'est le ton qu'on voulait donner, mais je ne pense pas qu'ils vont arriver la tête dans le c... », a lancé Dequoy en s'excusant pour cette expression.  

On dit que les bons joueurs font leur chance. On pourrait conclure que c'était mérité pour la défense montréalaise qui a excellé cette saison. D'ailleurs, la partie s'est conclue sur une autre interception montréalaise, celle de Darnell Sankey qui est allé célébrer avec la foule. 

« On jouera encore un meilleur match la semaine prochaine. On sait qu'on est la meilleure équipe et on veut seulement le prouver match après match », a statué Sankey.  

Pour la première fois, depuis 2009, les Alouettes ont balayé Hamilton avec trois gains en trois duels.

Du même coup, les hommes de Jason Maas ont conclu le calendrier régulier avec cinq victoires consécutives et une fiche de 11-7. Montréal n'avait pas savouré 11 victoires depuis 2012.

Le jeu d'éclat du match a été l'oeuvre de James Letcher qui a accompli un retour de dégagement de 99 verges pour le majeur. Regis Cibasu a réussi un superbe bloc pour paver la voie à ce touché.

Si le match n'avait aucun impact au classement, il offrait tout de même la chance à certains remplaçants de saisir l'occasion pour s'illustrer. On pense d'abord au quart-arrière Caleb Evans qui a remplacé Cody Fajardo tôt au deuxième quart. Son exposé n'a rien eu d'éclatant.  

Ce fut nettement mieux pour Davis Alexander (5 en 6) qui a patrouillé l'attaque au dernier quart en entamant le tout avec une passe précise pour un converti de deux points à son premier jeu. 

« Il arrive sous pression et sa passe a été parfaite alors qu'il n'avait pas lancé un ballon depuis très longtemps dans un contexte significatif. Il a fait ça comme s'il avait joué toute l'année », a vanté Maas.  

Ce match s'accompagnait aussi du danger de perdre des piliers en raison d'une blessure. Ce scénario pourrait s'être produit alors que Pier-Olivier Lestage, le joueur de ligne offensive par excellence du club cette saison, a quitté la partie, incommodé à la jambe droite.

« Il sera un point d'interrogation. Mais la plupart des joueurs de ligne offensive sont endurants comme ce n'est pas possible et il appartient à cette catégorie. Je sais qu'il fera tout en son pouvoir pour jouer », a noté Maas.  

C'était également un contexte pour affûter les réflexes en vue de la véritable confrontation. On ne peut pas dire que ce fut mission accomplie, d'un côté comme de l'autre.

À vrai dire, les trois premières récoltes de points sont survenues à la suite de bévues de l'adversaire. D'abord, dès le botté d'envoi, Dequoy a arraché le ballon à Tyreil McAllister et les Alouettes ont enchaîné avec un touché sur le troisième jeu de la partie.

Ensuite, le porteur William Stanback – qui revenait au jeu après une absence de deux parties – a été victime d'un échappé menant à un placement de Hamilton.

Peu de temps après, David Côté, - qui avait aussi raté les deux derniers matchs – a raté un placement de 45 verges qui s'est transformé en un retour de touché de 122 verges (oui, 122) de McAllister.

Heureusement, Côté s'est repris plus tard sur la même distance, mais il a été incapable de compléter un long placement de 50 verges au quatrième quart. Une performance peu rassurante par rapport au pépin physique qui l'embêtait. Au moins, il a terminé sur une note positive avec le placement décisif.