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RÉSULTATS

Petit, James Letcher fils, des Alouettes, a choisi la bonne attitude

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MONTRÉAL - Tant qu'à être un miniature joueur de football, James Letcher fils a choisi d'aborder le tout la bonne attitude. Il a donc opté pour un protecteur buccal qui ressemble volontairement à une suce rose. 

Ce choix lui permet également de taquiner ses adversaires quand ils peinent à le freiner malgré son petit gabarit qui est affiché à cinq pieds huit pouces et 175 livres. 

Ainsi, le petit spécialiste des retours s'est fait plaisir dans son premier match, le 30 septembre, contre le Rouge et Noir à Ottawa. Ses adversaires ont eu droit à quelques moqueries alors qu'il a obtenu une moyenne de 34,5 verges par retour botté d'envoi et de 18 verges par retour de botté de dégagement. 

« Je sais clairement que les gars à Ottawa n'ont pas aimé se frotter à moi », a raconté Letcher fils avec sourire taquin. 

Lundi, lorsque les deux équipes ont complété leur série aller-retour à Montréal, c'était évident que les joueurs du Rouge et Noir étaient motivés à mieux le contrer. Après tout, Letcher avait un peu attisé le feu, mais il voulait démontrer qu'il mérite sa place au niveau professionnel.

Depuis le début de la saison, l'Américain de 24 ans avait eu à patienter sur l'équipe d'entraînement des Alouettes. Une longue attente, de près de quatre mois, remontant aux belles choses démontrées lors du calendrier préparatoire. 

James Letcher Jr« J'avais pu démontrer mes habiletés, mais ça faisait très longtemps déjà ! Quand j'ai su que j'allais pouvoir jouer, j'étais prêt et j'ai pu en tirer avantage. J'étais plus excité que nerveux dans le sens que j'avais si hâte de jouer », a témoigné Letcher fils qui a exposé un contrôle rassurant et une concentration adéquate. 

De nature optimiste, le numéro 89 n'a pas trop perdu le sourire en patientant sur l'équipe d'entraînement. 

« J'abordais les choses une journée à la fois. Je savais que j'allais devoir travailler ferme pour obtenir une occasion. Ça pouvait se produire rapidement ou vers la fin de la saison comme ce fut le cas. Je suis demeuré concentré et j'ai investi les efforts », a-t-il noté. 

Cette occasion s'est présentée alors que le nom de Chandler Worthy, qui a connu une saison laissant les partisans sur leur appétit, a été inscrit sur la liste des blessés pour six matchs. 

Par la force des choses, la compétition est lancée entre Letcher fils et Worthy. Une réalité inévitable, mais pas toujours agréable. 

« Il a été mon mentor depuis mon arrivée, on a beaucoup parlé ensemble et il m'a enseigné plusieurs choses, il est comme un grand frère. Quand il sera en santé, ce ne sera pas ma décision. J'ose croire qu'ils auront une décision difficile à prendre surtout si je continue de jouer ainsi. Mais je veux avant tout le mieux pour l'équipe », a témoigné Letcher fils. 

Invité au mini-camp des Chiefs de Kansas City, Letcher fils n'avait pu qu'aboutir au camp d'entraînement des Alouettes avec une semaine de retard. Mais le spécialiste des retours avait tombé dans l'œil du département du recrutement des Alouettes. 

La patience était donc dans les plans des Alouettes qui avaient remarqué son talent au College Gridiron Showcase, un événement important de recrutement. D'après ce que Pier-Yves Lavergne (le directeur du dépistage national) nous racontait, Byron Archambault (directeur du personnel des joueurs en plus de ses tâches d'entraîneur) avait tout de suite aimé Letcher fils comme receveur et ensuite comme retourneur. 

Il restait ensuite à l'ancien de l'Université Washburn de s'acclimater au Canada. 

« Tout était nouveau! C'était aussi un peu fou de s'organiser, c'est ma première fois à l'extérieur des États-Unis. Je découvre une tonne de choses différentes. D'où je viens, tout se passe en anglais, on entend parfois un peu d'espagnol. Ici, il y a beaucoup de français, mais c'est fort agréable », a exprimé Letcher fils. 
 
« Les gens sont vraiment gentils, ça m'épate. Je ne dis pas que les gens sont méchants aux États-Unis, mais l'ambiance est différente au Canada. Ça m'apparaît plus sécuritaire », a conclu Letcher fils, avec son sourire enfantin, tout en tenant son casque orné de son protecteur faisant penser à une suce. 

Son diplôme obtenu dans le domaine des forces de l'ordre nous surprend quelque peu. Il précise que son père et son oncle l'ont encouragé vers cette option. « Je me verrais utiliser le tout pour aider les jeunes à effectuer les bons choix dans la vie »,  a-t-il conclu avec une avenue qui semble l'emballer.