COLLABORATION SPÉCIALE

La logique a été respectée dans les matchs éliminatoires de la LCF le week-end dernier, alors que les Tiger-Cats de Hamilton et les Blue Bombers de Winnipeg ont remporté les finale de l’Est et de l’Ouest, respectivement.

À mon avis, Hamilton représentait une meilleure formation que les Argonauts de Toronto. Il faut dire que les Argos ont laissé la porte entrouverte aux Tiger-Cats, qui n’avaient pas connu un bon début de rencontre. Un scénario qui s’est d’ailleurs reproduit dans l’autre rencontre, alors que les Roughriders de la Saskatchewan ont laissé les Blue Bombers s’accrocher et éventuellement prendre leur envol.

Jeremiah Masoli a connu une première moitié de match difficile, alors que son attaque n’allait nulle part. Défensivement, on a réussi à limiter les opportunités des rivaux ontariens, et du moment où Dane Evans a fait son entrée, il a offert du jeu inspiré, complétant 16 passes en autant de tentatives pour des gains de 249 verges et deux touchés.

Quant aux Bombers, après six revirements, ils étaient toujours dans le coup grâce au boulot accompli par leur unité défensive, qui a été solide. Ç’a été un affrontement beaucoup plus âprement disputé que ce qu’on aurait anticipé, mais lorsque le dernier coup de sifflet s’est fait entendre, on s’est retrouvés avec une finale de la Coupe Grey identique à celle de 2019.

Pour la LCF, c’est une super nouvelle à mon avis. D’une part, Winnipeg a réellement été la référence parmi les clubs du circuit Ambrosie cette année. C’est la formation ayant démontré le plus de constance et ayant dominé le plus régulièrement ses adversaires. D’autre part, Hamilton obtient la chance de disputer le grand rendez-vous devant ses partisans, au Tim Hortons Field.

C’est la quatrième fois en l’espace de huit ans que les Ticats sont les représentants de l’Est. Ils espèreront soulever le trophée après avoir échoué dans leur tentative les trois fois précédentes. Il y a deux ans, les Bombers étaient les négligés et l’avaient emporté. Voyons ce que les deux finalistes nous réservent en 2021, sachant que cette fois, ce sont les Ontariens qui ont le mandat de causer la surprise.

La table est mise pour ce duel ultime, et toute l’équipe de diffusion de RDS sera de la partie à compter de vendredi pour vous faire vivre cette 108e édition de la Coupe Grey.

Les Lions méritaient d’en gagner une

C’est toujours plaisant de voir une équipe qui accumule les défaites semaine après semaine être finalement capable d’en remporter une et se débarrasser de ce « zéro » dans leur fiche. C’est d’autant plus vrai lorsque celui-ci n’est toujours pas disparu à la 13e semaine de la saison. Personne, je vous assure, ne veut voir son nom être associé au groupe très peu sélect de formations de la NFL n’ayant gagné aucune partie dans un calendrier.

Les Lions, ça va de soi, ne misent pas sur énormément de talent. Mais c’est tout de même une équipe qui se bat à chaque match avec les moyens limités dont elle dispose. À voir tous les efforts déployés, ce n’est pas une équipe que l’on veut voir échouer. Évidemment, il y a eu une part de performances misérables, mais on a aussi vu Detroit rivaliser avec de bonnes formations du circuit, notamment en début d’année lorsque les Ravens de Baltimore avaient eu besoin d’un botté de placement tardif de Justin Tucker sur 66 verges pour s’enfuir du Ford Field avec la victoire.

Cette victoire acquise dimanche face aux Vikings au Minnesota, ils l’ont obtenue en jouant avec audace. D’ailleurs, ça leur a coûté lorsque sur un quatrième essai et deux verges à franchir à leur propre ligne de 28, ils ont permis à leurs adversaires de prendre possession du ballon et d’aller inscrire un touché qui les plaçait aux commandes. Finalement, Jared Goff, que l’on a fortement critiqué toute la saison (d’ailleurs, je persiste à croire que c’est sa dernière saison dans la NFL en tant que partant), a orchestré une séquence menant au touché de la victoire alors qu’il ne restait plus de temps au tableau indicateur.

À regarder ce groupe de joueurs célébrer, c’était comme s’ils venaient de remporter le Super Bowl! Même si tout le monde sait que cette saison ne s’en va nulle part, c’était cool de les voir être récompensés après être passés près quelques fois plus tôt durant le calendrier.

Après le match, la victoire a été dédiée à la mémoire des victimes de la tuerie qui s’est déroulée à l’école secondaire Oxford, en banlieue de Detroit, quelques jours plus tôt. On a vu Goff devenir émotif en abordant ce sujet, tout comme l’entraîneur-chef Dan Campbell, qui a énoncé les noms des étudiants ayant perdu la vie dans cette tragédie. On voit que l’équipe s’est ralliée autour de cette cause, cherchant à amener du peu de positif, même s’il est difficile de redonner le sourire aux gens lorsque quelque chose d’aussi triste se produit.

La décision de Harbaugh s’explique

Les Steelers de Pittsburgh ont vaincu les Ravens de Baltimore dimanche soir dans un match qui était d’une grande importance pour leurs chances de se qualifier en vue des éliminatoires. 

Il faut le dire, les Steelers étaient les négligés de ce duel, même s’ils évoluaient à domicile, avec leurs récents déboires et le fait qu’on entend de plus en plus de spéculations sur les intentions de Ben Roethlisberger de se retirer à la fin de la présente saison.

Les Ravens ont dominé la première demie, mais n’ont pas été capables de passer le K.-O. à leurs rivaux de division, de sorte qu’ils ont dû se contenter d’une priorité de 7-3 à la mi-temps. Au quatrième quart, Pittsburgh a réussi à prendre les devants pour la première fois du match, mais il restait suffisamment de temps pour que Baltimore remonte le terrain et inscrive le touché égalisateur.

C’est ce qui s’est produit, mais surprise aux yeux de plusieurs, l’entraîneur-chef des Ravens John Harbaugh a choisi de demander à son attaque d’y aller pour deux points, jouant essentiellement l’issue du duel sur un converti d’après-touché. Il a expliqué après coup qu’il n’y avait plus assez de demis de coin disponibles en défense, en raison de blessures subies plus tôt dans la rencontre.

Avec le recul, on comprend mieux sa décision, sachant qu’il aurait amorcé la prolongation avec un effectif grandement hypothéqué. Si le côté stratégique a son explication rationnelle, le fait de laisser T.J. Watt sans surveillance, lui, ne s’explique pas. Le secondeur vedette des Steelers avait totalisé 12 pressions à l’endroit du quart Lamar Jackson et 3,5 sacs jusque-là dans le match. Et pour une raison qu’on parvient mal à s’expliquer, Watt n’a pas été bloqué pour le jeu le plus crucial de la rencontre.

À tort ou à raison, le coordonnateur offensif Greg Roman a essuyé de nombreuses critiques depuis quelques saisons. Mais cette fois, c’était réellement impardonnable de laisser le no 90 de Pittsburgh se rendre dans le champ-arrière à sa guise sur ce jeu. Il n’y a aucune justification possible! C’est la pression exercée sur Jackson qui a forcé une passe plus rapide et plus vive que Mark Andrews n’a pas été en mesure de contrôler. Le choix de jeu était là, mais la présence de Watt a fait qu’il n’a pas pu être exécuté comme il se doit.

Au final, ce que je retiens, c’est que malgré la défaite, Baltimore reste au sommet de la division Nord de l’Américaine, tandis que Harbaugh a envoyé le message à son unité offensive qu’il avait confiance en elle; qu’il jouait avec le couteau entre les dents, pour gagner, et non pour ne pas perdre.

Les Cards en voie de remporter la Nationale

Le retour de Kyler Murray a été synonyme de victoire pour les Cardinals de l’Arizona, qui se sont imposés au domicile des Bears de Chicago, portant ainsi leur fiche à 10-2.

Ils ont réussi à gagner deux matchs sur trois durant l’absence de leur quart vedette. Maintenant qu’il est de retour derrière le centre, il n’y pas grand-chose qui semble pouvoir embêter cette équipe. On ne leur trouve pas de réelle faiblesse. Tandis que Murray prouve qu’il est un magicien, le porteur de ballon James Conner connaît de son côté un regain de vie en Arizona et le groupe de receveurs est polyvalent. L’unité défensive mise sur du talent un peu partout, avec la présence de Chandler Jones sur le front défensif, Jordan Hicks comme secondeur et Budda Baker, notamment, dans la tertiaire. Bref, il y a des « playmakers » dans toutes les phases du jeu.

Et à travers tout cela, les Cards misent également sur Kliff Kingbury, qui a fait disparaître toute critique possible à son endroit depuis le mois de septembre. Kingsbury s’est adapté au personnel qu’il avait sous la main pour le faire rayonner, et le mérite lui revient entièrement.

Avec un club aussi bien balancé et de l’excellent coaching, les Cards se retrouvent avec un dossier parfait de 7-0 dans les stades adverses jusqu’ici. La formule est réellement là pour remporter beaucoup de matchs, et avec cinq matchs au calendrier, je m’avancerais à dire que l’Arizona terminera au premier rang de l’association Nationale.

Il lui reste des confrontations un peu plus difficiles face aux Colts d’Indianapolis, aux Cowboys de Dallas et aux Rams de Los Angeles (qu’ils ont battu plus tôt cette année), et deux autres contre les Lions de Detroit et les Seahawks de Seattle. Je vois une équipe qui conclura son calendrier avec un minimum de 13 victoires, possiblement 14. Ce sera une équipe réellement redoutable à affronter en calendrier d’après-saison.

* propos recueillis par Maxime Desroches