Avant de revenir plus en détail sur ce qui s’est passé lors de la première semaine d’activités dans la Ligue canadienne de football, je veux simplement glisser un mot pour mentionner que c’était bon de revoir le football de la LCF après bientôt deux ans d’absence.

On avait beau savoir que nous allions avoir une saison, j’attendais tout de même le coup d’envoi officiel pour savourer cette nouvelle campagne. C’était aussi plaisant de revoir les joueurs sur le terrain que les partisans dans les gradins, notamment dans l’Ouest alors que c’était salle comble à Winnipeg et en Saskatchewan.

Je m’étais promis de ne pas être trop critique lors des premières semaines de la saison, car il faut tout de même être honnête, après une si longue pause, c’est évident que nous allions avoir du jeu brouillon par moments sous les yeux. Il y en a eu, mais il faut admettre aussi que nous avons eu droit à du bon football.

Après ce préambule, j’entre dans le vif du sujet avec les cinq points qui ont retenu mon attention lors de cette première semaine d’activités dans la LCF.

Les champions défendent leur couronne une 1re fois

Ce n’était que le premier match de la saison, mais nous avions droit à une réplique de la finale de la Coupe Grey de 2019 et tout comme à ce moment, les Blue Bombers de Winnipeg ont eu le dessus sur les Tiger-Cats de Hamilton, cette fois par la marque de 19 à 6.

J’avais hâte de voir ce qui allait ressortir de cet affrontement, car si on remonte en 2019, les Ti-Cats avaient potentiellement été la meilleure équipe durant le calendrier régulier, mais ils s’étaient fait coiffer au moment le plus important par les Bombers.

La guerre des tranchées avait fait la différence alors qu’elle avait été outrageusement dominée par Winnipeg. Je m’attendais à voir une équipe qui voudrait venger ce revers et le début de match laissait croire un tel scénario alors qu’Hamilton a marqué un touché sur sa première séquence à l’attaque.

Les Tiger-Cats n’ont cependant pas inscrit un seul autre point pour le reste du match et les Bombers ont répété la recette de la dernière Coupe Grey. La défense a été dominante alors qu’elle a limité Sean Thomas Erlington à une maigre récolte de 29 verges au sol. Jeremiah Masoli a dû lancer le ballon pas moins de 41 fois au cours du match et il a été victime de deux interceptions.

Après un lent départ en attaque, l’unité offensive n’a pas délaissé le jeu au sol et ce fut payant pour celui qui obtenait un premier départ en remplacement d’Andrew Harris, Brady Oliveira, alors qu’il a amassé 126 verges en 22 courses.

La formule est bonne pour les Bombers alors qu’ils sont très solides au centre.

Les Elks sans réponse à l’attaque

Dans la rencontre opposant le Rouge et Noir d’Ottawa et les Elks d’Edmonton, il faut dire que c’est sans être très convaincant que la formation ontarienne a eu le dessus 16 à 12.

Je n’ai pas le choix d’attribuer la victoire à l’unité défensive du Rouge et Noir puisque l’attaque a été anémique. Le quart Matt Nichols n’a enregistré que 71 verges par la passe même s’il est resté à son poste durant tout le match. Je ne me souviens pas d’avoir vu une si faible récolte dans de telles circonstances dans la LCF.

Il n’était pas capable de compléter des passes de plus de 10 verges. Au moins, Nichols n’a pas commis de revirement, mais je me demandais tout de même à un moment si nous allions voir son second Dominique Davis faire son entrée.

L’unité défensive a fait son travail, car même si elle a accordé 443 verges aux Elks, Edmonton est la seule équipe à ne pas avoir inscrit de touché parmi les formations en action. En trois présences dans la zone payante, les Elks n’ont pas su inscrire un majeur et ils ont même été victimes d’un retour d’interception de 102 verges d’Abdul Kanneh pour le touché.

Le match s’est joué avec les gros jeux défensifs d’Ottawa, mais il reste beaucoup de travail sur le plan offensif.

De la confusion chez les Lions

La formation de la Colombie-Britannique a essuyé beaucoup de critiques à son premier match en ce qui concerne le dossier de son quart partant.

Les rapports médicaux et même l’annonce d’avant-match indiquaient que Mike Reilly serait à son poste pour les Lions. Toutefois, Nathan Rourke a été celui qui a entamé la rencontre comme quart-arrière.

Il faut savoir que cette année, les paris sportifs sont une réalité dans la LCF, mais la Ligue devra faire preuve de plus de transparence de ce côté, et les équipes également par le fait même, pour qu’une telle formule soit gagnante pour les amateurs de paris sportifs.

Je ne sais pas exactement ce qui s’est passé dans ce dossier pour ce match contre les Roughriders de la Saskatchewan, mais mon hypothèse est que l’équipe a tenté le même traitement avec Reilly qu’au courant de la semaine alors qu’il était en mesure de s’entraîner. Par contre, il n’a pas fait effet le jour du match et c’est pourquoi Rourke a été envoyé dans la mêlée.

Ils ont peut-être retenté le coup pour la deuxième demie et cette fois, il semble que ça ait fonctionné, mais encore une fois sur une courte période. Si c’était une question d’antidouleur ou d’analgésique, peut-être que l’effet n’a pas été assez prolongé, car Reilly n’a pas su terminer le match.

Nous savons que la présente saison a été écourtée à 14 rencontres, mais je suis d’avis qu’il faut faire attention du côté des Lions avec leur quart vedette. S’il risque d’endommager encore plus sa blessure, il faut à mon avis laisser la chance à Rourke.

J’en parlerai certainement plus en détail dans une éventuelle chronique, mais ça fait longtemps que nous n’avons pas vu un quart canadien avec autant de talent avoir une véritable chance au poste de quart. On devrait le revoir en action cette saison alors qu’il a connu beaucoup de succès dans les rangs universitaires avec Ohio.

Les Stamps battus par des anciens

J’avais hâte de voir cette nouvelle mouture des Argonauts de Toronto alors que l’organisation a changé de directeur général, d’entraîneurs, de nombreux partants et cette équipe a été relancée avec notamment plusieurs anciens des Stampeders.

Ce n’est pas étonnant comme décision pour les Argos, alors que le nouvel entraîneur-chef, Ryan Dinwiddie, est un ancien des Stampeders, donc il a un lien de confiance avec nombreux de ces joueurs.

La rencontre était serrée, mais ce sont finalement les Argonauts qui ont eu le dernier mot dans les moments opportuns pour signer un gain de 23 à 20. Ils ont bien commencé le match en prenant les devants 8 à 0 et ils ont bien conclu avec 11 points contre trois au dernier quart.

Il ne faut pas paniquer à mon avis du côté des Stampeders, car par expérience, cette équipe peut connaître un lent départ alors qu’elle mise sur le développement de ses joueurs à l’interne au lieu de piger sur le marché des joueurs autonomes. Cette équipe va rebondir, mais il faut tout de même souligner que c’était le premier revers en carrière de Bo Levi Mitchell contre les Argos.

Un conditionnement physique à surveiller

Après presque deux ans sans jouer de véritable match, j’étais curieux de voir le conditionnement physique des joueurs. On peut déjà remarquer que ce n’était pas facile pour certains. Je pense notamment aux Riders qui l’ont emporté après avoir vu fondre une avance de plus de 30 points.

Parfois, les joueurs étaient essoufflés et il fallait s’y attendre. Tu as beau t’entraîner, ce n’est jamais le rythme d’un match.

J’ai assisté à des entraînements au camp des Alouettes et le tempo était bon, sans être celui dont nous avait habitués Marc Trestman. Je crois qu’en début de saison, les équipes qui auront reproduit des situations de match à l’entraînement seront récompensées.

J’ai hâte de voir comment les Alouettes vont se débrouiller avec ce facteur, dans l’Ouest, alors que des joueurs vont découvrir le rythme rapide du football canadien avec 20 secondes entre les jeux et non 40 comme dans la NFL.

Le conditionnement physique sera un facteur en début de saison et nous en avons eu la preuve dès la première semaine d’activités. 

Propos recueillis par Maxime Tousignant