Matthew Bergeron sait que son humilité et sa résilience seront essentielles dans la NFL

RDS et RDS.ca diffuseront en direct la 1re ronde du repêchage de la NFL dès 20 h, jeudi.

MONTRÉAL – Matthew Bergeron le dit avec amour, il a joué à Thetford Mines, « un peu au milieu de nulle part » et ça ne l'a pas empêché se rendre jusqu'à la NFL. Il croit d'ailleurs que son humilité et sa résilience lui permettront de s'y démarquer au fil des ans. 

Alors que le repêchage s'enclenchera, jeudi soir, Bergeron « garde les deux pieds sur terre ». 

« Le monde embellit le repêchage et tout ça, mais c'est juste une porte entrée pour la NFL. J'aurai la même approche axée sur le travail par la suite. Je veux jouer 10-15 ans dans la NFL et je vais conserver la même mentalité peu importe la ronde [qu'il sera sélectionné] », a expliqué Bergeron qui prévoit ressentir le stress uniquement à partir de jeudi. 

Tandis que certaines prévisions évoquent la première ronde, ses probabilités sont plus élevées en deuxième ronde et il pourrait attendre jusqu'à la troisième. 

Ça ne semble guère l'ébranler car il entend miser sur la résilience qui le caractérise. 

« Ce sera vraiment essentiel parce que je vais arriver dans une nouvelle équipe, un peu en terrain hostile, car je serai le nouveau gars repêché pour éventuellement remplacer un autre joueur. Ces qualités seront très importantes. Je devrai aussi apprendre le cahier de jeux et l'appliquer contre les meilleurs au monde. Il y aura de bonnes et moins bonnes journées. Ce sera très important d'utiliser ma résilience dans ces moments », a déjà envisagé Bergeron avec réalisme. 

D'un côté, Bergeron attire les équipes de la NFL puisqu'il expose déjà un excellent arsenal, particulièrement pour les jeux de course, tout en ayant un répertoire à raffiner en situation de passe. 

« Je vais continuer de travailler, personne n'est parfait. Mes qualités athlétiques vont me permettre d'améliorer cette phase de mon jeu. Avec les entraîneurs de la NFL et mon approche, je vais être capable de progresser à ce niveau », a répondu Bergeron. 

D'ailleurs, plusieurs équipes ont déjà remarqué son évolution rapide dans les derniers mois via les étapes du Senior Bowl, du Combine et du Pro Day. 

Partout où il est passé, Bergeron s'est signalé par son évolution et ça rend le fier d'avoir parcouru un chemin atypique. 

« Cette pensée reste toujours dans ma tête, ce fut un parcours un peu hors du commun parmi les espoirs de ce repêchage et ça me motive », a noté Bergeron en vantant de nombreux entraîneurs précieux à ses yeux. 

« Beaucoup d'entraîneurs ont été marquants : Jean Bourassa à Victoriavaille, Diego Ratelle au Cégep de Thetford, Rémi Giguère à la coupe Canada qui m'a pris sous son aile ensuite pour me donner des entraînements privés et me préparer pour l'Université Syracuse. Ces trois personnes ont eu un impact sur ma carrière et ils ont bâti la personne que je suis. Il y a aussi Maxim Lépinay à Thetford et plusieurs autres personnes », a-t-il raconté. 

Bergeron a retenu trois valeurs fondamentales de ceux-ci : l'équipe passe en premier, l'éthique de travail et demeurer humble. 

« Ce sont trois choses vraiment chères pour moi. Ça me démarque de la cuvée de la ligne offensive et ça fera la différence dans les prochaines années », a jugé le colosse de six pieds cinq pieds et 318 livres. 

Ainsi, en raison de sa personnalité, il n'a pas raffolé parler de lui en entrevue. Matthew Bergeron

« C'est quelque chose que je n'aime pas faire. Mais c'est comme une entrevue de job, tu dois te vendre. Comment dire ça, je suis en recherche d'emploi donc je le fais », a-t-il décrit en riant l'athlète fort sociable. 

Au final, Bergeron admet être fasciné par les étapes peu communes de son parcours, mais il a surtout hâte de connaître sa nouvelle équipe et la ville dans laquelle il s'établira. Outre une tonne de rencontres via Zoom, il a effectué des visites auprès des Commanders, des Panthers, des Patriots, des Bills, des Buccaneers, des Raiders et des Bears. 

Jeudi et vendredi, il sera accompagné, au Club de golf de Victoriaville, de son cercle rapproché. 

« Certains joueurs font une fête avec toute la ville, mais ce ne sera pas un gros party. C'est plus que notre sous-sol n'avait pas assez de place pour accueillir 25 personnes », a précisé celui qui ne veut que passer un bon moment avec son entourage. 

Il ne lui restera qu'à attendre le fameux téléphone confirmant sa destination. 

« Quand ça sonne, on espère que ce n'est pas quelqu'un qui nous joue un tour », a rigolé le joueur de ligne offensive qui pourra particulièrement savourer cette réussite avec sa mère, sa sœur et ses deux frères. 

« C'est un travail d'équipe. Oui, mon équipe football, mais avec ma famille aussi. Ils me supportent depuis une dizaine d'années, ils ont eu un rôle à jouer dans ça. Ce sera juste de la joie », a-t-il conclu.